L’art de la finition (2/2) : La Pêche infernale

Résumé de l’épisode précédent : Après une première partie de pêche réussie en compagnie d’Olrik jr et d’Olrik the 3rd, Beau-papa a décidé d’en faire une deuxième au petit port de Miyazaki…

L’idée était excellente mais voilà, de nouveau le beau-père avait repoussé cette deuxième excursion pêchistique et à quelques jours de notre départ de Miyazaki (pour un périple Okayama-Takatsuki-Hakone-Tokyo avant de retourner en France) il fallait trouver un créneau d’urgence. Il y eut d’abord le vendredi matin. Les enfants et leur grand-père étaient partis dès six heures et l’on devait les rejoindre vers huit. Nous n’en eûmes pas l’occasion, je les vis revenir un quart d’heure plus tard because grosse pluie à cause d’un typhon passant plus au nord. Les jours suivants le beau-père choisit prudemment de ne pas y aller, pensant qu’avec le typhon on en avait pour plusieurs jours. Mauvais choix car le temps fut finalement clément avec peu voire pas de pluie du tout dans la journée. Le dimanche, jour de congé (relatif car les beaux-parents bossent tout de même jusqu’à 14 heures cette journée), devait normalement offrir une possibilité. Naïvement, j’imaginais une belle partie de pêche sur les coups de 15 heures jusqu’à 17. Mais c’était mal connaître le beau-dabe. Bien trop simple ! D’abord parce que lorsqu’il rentre, il prend sa douche, met la clim’, allume la télé et prend une bière pour se rafraîchir. Décontraction time quoi ! Et à bientôt 70 ans, c’est bien respectable et compréhensible, surtout après des journées de travail toute la semaine en plein cagnard (pas de clim’ là où il travaille). Il y avait sinon le créneau de 17 à 19 heures mais il était réservé à la bouffe. En effet, habituellement, durant ce créneau on se rend à un resto en famille pour s’y gaver de bonnes choses. Rien d’étonnant à cela, il est courant de voir des hordes de familles occuper des restos dès 17 heures. Pratique à laquelle Madame et votre serviteur ont d’ailleurs de plus en plus de mal à se plier. J’ai du coup souvent la consigne de la part de Madame, lorsque je vais me balader en solitaire et en vélo le dimanche après-midi, de rentrer le plus tard possible pour manger à un horaire plus raisonnable. Ce soir-là j’étais revenu à la base à 18 heures. Le temps de trouver un resto, on pouvait manger vers 18H30, ça me paraissait raisonnable. Mais en fait j’aurais pu revenir plus tard car comme nous étions un dimanche de week-end d’obon, cela promettait de la foule dans n’importe quel resto. Du coup on a dîné à domicile, avec un somptueux plateau bento commandé à un magasin à cinq minutes en voiture. Fort bien. Mais du coup cela semblait repousser la partie de pêche pour la matinée du lendemain.

Je case ici la photo de bijin sur sable chaud que j’ai pris l’habitude d’utiliser pour chacun de mes articles estivaux. Après, vous allez voir que c’est plus difficile de la placer.

En fait je me fourrai le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Car après avoir bien mangé, après avoir dégusté sa bière et ses deux verres de shochu glacé, beau-papa eut une lumineuse idée : se rendre au magasin de pêche pour acheter le matériel qui lui manquait (habituellement c’est le bon Kuma san qui le fournissait) puis se rendre au port pour une session en nocturne ! Je sirotais alors mon verre de shochu un peu perplexe. En nocturne ? Bon, après tout, pourquoi pas ? J’imaginais qu’il devait y avoir des points pour la pêche avec moult éclairages pour permettre de pêcher jusqu’à une certaine heure. Et quand Madame Olrik, après un échange avec son père, me confirma que l’on pouvait y pêcher jusqu’à 22 heures, mon cerveau acheva en effet d’imaginer une zone de pêche tout confort avec éclairage suffisant pour pratiquer la nuit. Une nouvelle fois je fus bien naïf et sans le savoir, j’allais pénétrer dans une zone cyclonique qui n’avait rien à envier à ces typhons estivaux qui ponctuent le quotidien des Japonais. Voici la chronologie des événements :

19 heures : Jichan se rend avec les enfants et moi-même au magasin de pêche. Comme on est un peu sous l’emprise de l’alcool, c’est Bachan qui conduit. A l’intérieur du magasin, c’est n’importe quoi : le beau-père achète une tonne de matériel alors qu’il me semble qu’il a déjà l’essentiel. Les enfants sont néanmoins contents : comme il a raqué une somme considérable, le caissier lui explique qu’il a droit de prendre une bouteille de ramune (limonade) pour ses petits-enfants. Super ! ça valait trop le coup de casquer un billet de 10000 !

19H30 : retour à la maison pour préparer le matériel. Le taux d’alcoolémie ayant baissé, je commence à reprendre mes esprits et à m’inquiéter de cette sortie. Etait-ce bien raisonnable ? Qui nous disait que ça allait être bien éclairé ? Réserves émises en pure perte car Madame Olrik, d’habitude pleine de bon sens, me fit vite comprendre qu’elle était du côté de cette sortie familiale insolite. Je rengainai mes critiques et me contentai de préparer mon appareil photo tandis que le beau-père préparait son matériel en arborant un visage satisfait de connaisseur.

20H : départ de la maison pour le Marina Beach. Normalement, il y en avait pour cinq minutes. Cela devait donner quelque chose comme ça :

Mais sous les directives contradictoires de beau-papa, cela donna ceci :

?!

Bref, un quart d’heure plus tard on arrive au fameux point pour pêcher. En plein jour, l’endroit ressemble à ça :

Sympa, il y a même les distributeurs de boissons fraîches pour tromper les moments d’ennui. Sympa, oui, sauf qu’à 20H15, ça avait cette apparence :

?!

Pas le moindre lampadaire. Enfin si, il y en avait bien un mais à plus de trente mètres sur la droite. Pour le reste, il fallait compter sur la lueur de la lune, de Mars qui était alors très visible, de celle de la machine à canettes et surtout des feux de nos véhicules. D’humeur déjà maussade, me refusant à faire tourner un moteur de voiture juste pour éclairer, je laissai bien volontiers les beaux-parents allumer les phares de leur petite camionnette (je précise que nous nous rendîmes au port à deux véhicules, ce point a son importance pour plus tard).

Avec la lumière, Jichan sort aussitôt les cannes et commence à les préparer. Je me rends quant à moi face à la mer pour voir ce que l’on va y distinguer avec les feux de la camionnette située 20 mètre derrière nous. Comme prévu ça va être chaud d’y voir quoi que ce soit. Cela allait impliquer des soucis de visibilité que même même Stanley Kubrick et ses lentilles Zeiss pour filmer à la lueur des bougies n’aurait pu résoudre.

20H30 : Jichan continue de s’escrimer avec ses cannes à pêche. Forcément, il a beau être éclairé par des feux de bagnole, c’est tout de même moins pratique que de le faire en plein jour. Il transpire. Il transpire même beaucoup, stressant sans doute du fait que ça ne se passe pas aussi bien que prévu. Dans son dos, je vois se former une aréole de sueur se former. Elle fait déjà trente bons centimètres de diamètre.

Je pourrais l’aider mais comme je n’y connais rien en pêche et surtout que je n’approuve pas cette sortie, je m’abstiens. Fort opportunément, j’ai amené avec moi ma tablette. J’en profite pour continuer à déguster les œuvres de Moebius lors de son passage à Métal Hurlant.

20H45 : La première canne à pêche est enfin prête ! L’aréole de transpiration est passé de trente à soixante centimètres. Soupirant, je vais à la machine à canettes pour prendre un machin quelconque puis me rend là où se trouvent Madame, Olrik jr et Olrik the 3rd, malgré tout contents de pouvoir commencer cette partie de pêche. Je regarde l’endroit où Olrik jr a lancé sa ligne :

Bon courage garçon !

21H : Cri de Madame qui m’appelle : Olrik jr vient de pêcher un premier poisson ! Je m’approche et regarde la bête qui a été ramené sur le bitume, l’hameçon coincé dans le gosier. C’est un machin tout fin et de dix centimètres de long. Pas sûr du tout que ça se mange. J’essaye de retirer l’hameçon mais comme je n’y arrive pas et que j’ai peur de tout arracher, on se rend en tenant la ligne et le poisson auprès de Jichan, toujours en train de s’escrimer avec la deuxième ligne et ayant atteint ses 90 centimètres de sueur. C’est en fait un poisson insignifiant que l’on peut relâcher. Mais comme il s’est passé cinq bonnes minutes, la bestiole a déjà eu largement le temps de clamser. Retirée de l’hameçon, elle gît à même l’asphalte, joliment éclairée par les feux de la camionnette, un filet sanglant s’échappant de la bouche.

21H15 : Je suis dans la voiture occupé à poursuivre ma lecture de Moebius quand belle-maman me demande alors d’allumer les phares. Je ne me souviens plus pour quelle raison. Mais je m’exécute, sans pour autant allumer le moteur. Moins de dix minutes plus tard je les éteins.

21H25 : Il commence à y avoir du vent. Il y en a même tellement qu’à un moment, une malicieuse bourrasque  s’engouffre dans la robe de Madame pour la soulever, laissant apparaître le galbe de ses mollets, le moelleux de ses cuisses et un adorable bout de tissus. Admirez le spectacle les amis.

21H30 : Le vent s’est calmé. Jichan, dorénavant intégralement trempé de sueur, est maintenant occupé à démêler les deux lignes que les kids ont malencontreusement emmêlées. Il va continuer à transpirer, pour sûr !

21H35 : ça pétarade à une centaine de mètres de nous. Des motards font une halte. Des bosozokus, sans doute. Manquait plus que ça.

21H50 : Et… c’est fini ! Aucun poisson comestible pêché, que des emmerdements, il est temps de rentrer car à 22 heures, les keufs mettent une barrière, à travers les routes accédant au port, empêchant les véhicules se trouvant prisonniers de rentrer à la maison. Je prends le volant de notre petite voiture, je mets le contact…

clic clic clic !

Oui, « clic clic clic » ! Je réessaye, derechef nous entendons le bruit sinistre. Quant aux feux, je n’en parle même pas, pas la moindre lueur. La batterie, sans doute pas de la première fraîcheur, n’a manifestement pas apprécié les dix petites minutes d’éclairage tout à l’heure. Avec Jichan on débranche tous les accessoires consommant de l’électricité et on ressaye : le miracle ne vient pas. La batterie est bel et bien morte et il va falloir laisser le véhicule ici pour la nuit.

21H55 : le temps presse. Il convient au moins de sortir la camionnette des mailles du filet de la maréchaussée. Bachan est au volant avec derrière les enfants et son mari à côté. Elle enclenche direct la deuxième et attaque pied au plancher. Diable de femme ! La situation a tout pour me rappeler cette musique :

On les voit filer dare-dare en direction de la sortie. « On » c’est évidemment Madame Olrik et votre serviteur qui vont devoir faire un bout de trajet à pinces avant d’être recueillis plus tard par la camionnette. Il fait un peu frais, nous sommes plongés dans une nuit d’encre avec non loin toujours les bosozokus en train de faire du bruit. On a connu mieux comme balade romantique.

22H05 : On arrive à l’endroit où se trouve une barrière qu’un policier est justement en train de déplier pour barrer la route. La vue dans la journée :

Madame s’approche du policier pour lui expliquer que sur un parking se trouve notre voiture avec une batterie à plat. C’est alors qu’arrive, enfin ! un petit miracle : le brave homme nous dit qu’il n’y a pas de problème, qu’il a dans le coffre de sa caisse de quoi dépanner et qu’il n’y a qu’à s’y rendre. Avec Madame on est tout jouasses et on décide illico de l’accompagner. Seulement, il y a un problème : lors de sa dernière tentative pour essayer de faire démarrer la voiture, beau-papa a ensuite mis la clé de la voiture dans sa poche. Or, de beau-papa dans les environs, il n’y en a pas. A moins que…

22H10 : On voit alors surgir la camionnette d’Hannibal, pardon de Bachan, filant à tout allure à notre rencontre. Halleluia ! On va pouvoir choper les clés ! Problème : plus de Jichan dans la camionnette, celui-ci ayant décidé de poursuivre à pieds afin de laisser une place pour sa fille. Cette dernière explique rapidement le topo à sa mère qui fait rugir le moteur et se lance à la poursuite de son mari pour récupérer la précieuse clé. Pendant ce temps, le policier attend poliment…

Le meilleure musique pour accompagner les événements qui vont suivre.

22H15 : retour de Bachan en trombe. Elle a bien retrouvé Jichan mais ce dernier lui a dit… qu’il n’avait pas la clé sur lui, que c’était soit moi soit Madame qui l’avait ! Dénégations amusées et un poil exaspérées de cette dernière. En revanche un que cela n’amuse plus, c’est le flic qui dit qu’en ce qui le concernait c’était bon pour ce soir et que l’on verrait cela le lendemain.

A cet instant, un homme marchant à pied vient vers nous. Ce bleu de travail, ce corps couvert de sueur, oui, c’est bien jichan ! Il tient à la main un objet qu’il agite vers nous. Je regarde intensément. Oui, pas de doute possible, c’est bien la clé qu’il vient de retrouver dans l’une de ses poches ! Exclamations vénères de Bachan tandis que Madame et moi nous nous esclaffons. On met tout de même au parfum le beau-père des derniers événements. Il essaye bien aussitôt de discuter avec le policier déjà en train de mettre le contact à sa caisse mais Madame Olrik, toujours soucieuse des convenances et de la politesse, le retient en lui disant que c’est trop tard.

22H18 : Y’a plus qu’à rentrer à la maison. Dans la camionnette : Bachan, Madame, les enfants et bibi. Le beau-dabe ouvre la lourde pour s’installer mais voilà : il n’y a plus de place. Le temps que mon cerveau s’agite et décide si je dois ou non lui laisser ma place et rentrer à pieds, il referme la portière et file seul, dans la nuit, tel un ronin dans un film de Misumi.

22H19 : Dans la camionnette, l’ambiance est chaude. Pas vraiment de cohésion, on est loin de la fine équipe de l’Agence tous risques dans sa camionnette noire. D’abord, les kids sont muets, livides. Avec tous ces événements, je les avais un peu oubliés. Ils ont eu de la chance, cette soirée ç’a été deux expériences pour le prix d’une : d’abord un partie de pêche foireuse en nocturne, ensuite un rallye en camionnette avec au volant une Bachan excédée comme c’est pas permis par les circonstances. Il y a de quoi voir venir la mort plus d’une dizaine de fois croyez-moi, et Olrik jr me confie d’ailleurs en français que plus d’une fois il avait cru qu’allait avoir lieu un accident. Du reste il a largement sa dose pour la soirée, il ne veut qu’une chose : se pieuter. Chez Bachan aussi il y a des récriminations. Mais tournées vers son mari à qui les oreilles ont dû alors furieusement tinter. Madame a d’abord laissé dire mais au bout d’une minute, quand elle a senti que ça tournait au règlement de compte conjugal qui ne nous regardait pas forcément, une tempête verbale s’est subitement abattue sur Bachan. Elle n’en a pas l’air comme ça, Madame Olrik, mais ce petit bout de bijin, quand il se met en renaud, est capable de faire plier par la force de la parole les plus vigoureux des adversaires. Moi-même, je l’avoue, j’ai dû essuyer de genre d’épreuve. Criblé d’impacts par une mitraillette verbale, j’essaye non pas d’en placer une mais de garder une contenance, le genre je fronce les sourcils et je barre mon visage d’un sourire qui se veut sarcastique. Mais intérieurement, j’ai clairement les foies et je prie pour que le déluge s’arrête au plus vite. Dans la camionnette, même s’il ne m’était pas destiné, je n’en menais pas large, tout cela me rappelant de bien mauvais souvenirs. Cela conjugué à la conduite aussi bourrine que hasardeuse de Bachan, c’est tout juste si je n’ai pas demandé à cette dernière de s’arrêter pour que je puisse aller vomir sur le bas-côté. Mais enfin, nous arrivâmes malgré tout à bon tour. Belle-maman venait de s’être fait laver les oreilles par sa propre fille. Les enfants, aussi cireux que des zombies dans un mauvais DTV japonais, n’avaient plus qu’à se laver les dents et aller au futon pour se reposer de cette soirée.

Après nous avoir déposés, Bachan repartit pour choper sur la route son ronin pêcheur de mari. Le retour en camionnette promettait à bord d’être explosif.

22H35 : alors que nous commençons à nous inquiéter de leur retard, la camionnette finit malgré tout par rappliquer devant la maison. Intacte. Et les occupants en sortent finalement calmes. Mais je sens que derrière la façade apaisée qu’arbore le beau-père qui décide de regarder la TV plutôt que d’aller se coucher, il y a tempête sous un crâne. C’est qu’il n’aura pas ses deux petits-enfants ce soir à occuper avec lui les futons disposés disposés dans le salon. Il y a bien le fidèle Olrik the 3rd mais Olrik jr, lui, exténué et écœuré par la soirée, a préféré filer fissa à notre chambre à l’étage pour s’endormir sans être dérangé. Rude coup pour beau-papa qui est toujours satisfait d’avoir au réveil à côté de lui ses deux petits-enfants en train de dormir. Coup d’autant plus pénible qu’il s’agissait de notre avant-dernière soirée à Miyazaki et que cela donnait à cette fin de séjour des allures de fête gâchée.

Mais pas de panique, il restait encore une journée.

Le lendemain, 7H00 : Je me lève, je jette un coup d’œil à la fenêtre : la voiture est déjà là ! Je descends et tombe sur Bachan qui m’explique que Jichan s’est d’abord rendu à son lieu de travail (à dix bornes) pour récupérer des outils nécessaire eu remplacement de la batterie, puis qu’ils se sont rendus à un magasin (qui ouvrait aux aurores apparemment) pour acheter une batterie neuve. Ils se sont alors rendus au port pour la remplacer avec l’ancienne, et voilà !

Allons ! si on pouvait craindre une drôle d’ambiance pour la dernière journée, ce tour de force effectué dès le lever du soleil avait de quoi rassurer. Le soleil brillait, les beaux-parents avaient toujours cette énergie destinée à ce que tout passe au mieux (bon, pour la pêche, c’est autre chose), cet art de la finition pour installer leurs enfants et petits-enfants dans un fauteuil moelleux tout le long de leur séjour. Et quand en plus la belle-mère ajouta ceci : « on aurait dû aller au magasin de batterie avec les enfants. Quand on fait l’ouverture et que l’on achète une batterie neuve, ils offrent des melonpans. », une bouffée de bonne humeur  me saisit et acheva de me rendre confiant. Ouais, la dernière journée qui allait s’achever sur un yakiniku et un hana bi dans le jardin allait être plaisante. Elle le fut.

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