C’est tout le paradoxe : normalement, après trois ans sans Japon, complètement en manque, je devrais avoir soif d’entretenir la flamme en alimentant ce site, et pourtant je ne le fais pas. Pire, alors que je m’installe devant mon clavier, bien décidé à pondre enfin quelque chose, je lâche très vite prise pour me tourner vers quelque chose qui m’intéresse bien plus : la suite de mon troisième roman et la création d’un nouveau site ancré dans son univers. Ne croyez pas ici que ça y est, un éditeur a répondu favorablement. En fait le timing est atroce. Je le savais déjà mais là, alors que nombre d’éditeurs ferment la porte à la réception de manuscrits pour ne pas être submergés (c’est le cas de Mnémos auquel j’avais songé), je me rends bien compte que les chances, déjà maigres, se réduisent comme peau de chagrin. Être patient ? On me l’a dit. Mais d’un autre côté, en cette période de frilosité dans l’édition, difficile d’imaginer un éditeur sauter de joie à l’idée de publier le premier tome d’un cycle de cinq romans pas encore achevés.
Du coup je vais tenter l’auto-édition. La décision a été prise il y a quelques jours et j’aime mieux vous dire que depuis je suis en pleine fièvre nekketsu pour lancer cela à la fin du mois. Hier je me suis bien flingué les rétines à affiner la mise en page et la pagination d’un pavé de huit cent pages. Aujourd’hui j’ai pondu une dizaine d’articles pour l’autre site. Demain ce sera opération AFNIL pour choper un ISBN. Et après… eh bien il faudra faire son choix quant à la plateforme d’auto-édition et là, si un lecteur a un retour d’expérience à faire, ce sera avec plaisir. En tout cas ça se précise, la couverture a été finalisée par mes soins et je n’en suis pas mécontent, hâte de le tenir dans les pognes et de le placer en bonne place sur une de mes étagères, allez, au hasard, entre Proust et Saint-Simon.
Et le Japon, donc ? Diffus, le Japon, mais bien présent. Ça ne transparait pas dans ce site, mais c’est ainsi. Bulles de Japon connait une parenthèse mais la fièvre reviendra, j’en suis sûr. C’est pour l’instant juste une histoire de journées trop courtes pour y consacrer du temps.
Ce qui ne m’empêche pas en ce moment de me reposer la vue en feuilletant quelques artbooks glanés lors du précédent séjour. Je me souviens alors avoir bloqué deux bonnes heures dans ma chambre climatisée, deux heures avant de mettre le nez dehors avec les enfants pour se baigner à la plage de Miyazaki…
(pour rappel)
… et durant lesquelles j’ai passé en revue une chiée de pages sur le site de Mandarake pour sélectionner des photobooks ou des artbooks intéressants et abordables. C’est tout l’intérêt lorsque l’on a une adresse fixe quand on est là-bas lors d’un séjour d’un mois et demi, c’est la valse des commandes et des bonnes affaires.
Ainsi ce Leiji Matsumoto no sekai. Je n’ai jamais été très amateur des mangas du maître mais enfin, je reconnais que ses illustrations couleurs et son goût pour les bijins plates et profilées ont une certaine allure. Bref, ce mook publié chez Tokuma Shoten en 1977, eh bien j’ai dû l’avoir sur Mandarake pour 600 yens.
Le livre n’est pas non plus époustouflant, il fait juste 64 pages mais est parfaitement imprimé (sur un papier étonnamment épais), avec notamment 24 pages couleurs sur papier glacé et un poster d’Harlock :
Check au passage ma jolie figurine Fujiko Mine !
Dans les pages couleurs, on a quelques jolies illustrations avec ses personnages féminins si caractéristiques :
Mais aussi d’autres avec ses personnages masculins plus WTF :
Notez aussi que certaines illustrations sont sur des double-pages :
(je sais, on ne voit pas très bien sur la photo, mais je l’ai prise d’une main avec mon portable et je ne vais pas ouvrir en grand mon beau livre pour niquer la reliure)
Les pages en noir et blanc font la part belle à l’espace et au goût du mangaka pour les machines, vaisseaux spatiaux et avions. On trouve cependant cette jolie sylphide juchée sur un sombre satellite :
Et le mook s’achève avec quatre pages d’interview :
C’est une idée de collection dans la collection : au milieu des artbooks, se concentrer sur les mooks consacrés à des univers liés au manga et à l’animation, je suis sûr qu’il doit y avoir matière à remplir tout une étagère de belles choses. Allez, pour faire bonne mesure, j’évoquerai prochainement (dans pas longtemps, promis !) un autre mook en ma possession consacré à Matsumoto. En fait, ça va, consacrer un article sur un artbook ou un photobook n’est pas trop chronophage, possible que ce soit le fil rouge du mois d’août concernant le site…
Et moi qui espérais une critique estivale de « Barbara » avec des gifs de Fumi dénudée… afin de nous réchauffer.
(Tiens nous au courant pour la publication, je réserve mon exemplaire.)
Oui, j’ai vu que les s-t anglais étaient dispos. J’ai hésité à le mater mais rien à faire, débloquer deux heures pour voir un film ne m’enthousiasme pas, même avec une Fumi dénudée. J’ai même pas fini la saison 2 de Naked director, c’est dire.
C’est noté pour ton exemplaire, arigato. Là, je me tâte pour entreprendre quelque chose que jem’étais juré de ne pas faire : commencer une énième relecture du premier tome. Je sens que mes yeux vont bientôt de nouveau souffrir.