Les otokorashiis de la semaine (7) : Les Brave Blossoms

Cela faisait près de trois ans que la série de l’otokorashii de la semaine était au point mort, il est grand temps de la déterrer la veille d’un match important afin de tresser les lauriers à ces valeureux guerriers que sont les…

BRAVE BLOSSOMS !

Il y a quatre ans, les portes des quarts s’étaient fermées de manière cinglante et rageante après trois victoires méritantes et surtout après un match épique qui avait vu l’Afrique du Sud connaître une sérieuse déconvenue. Depuis j’avais tout de même assisté à un joli match amical contre la France au stade de France. Souvenir amusant, pour l’occasion j’étais allé à un pub en compagnie d’un ami et muni d’une écharpe de supporter des Blue Samurais. Applaudissant bruyamment à chaque essai (deux en tout) et pénalité du Japon, il avait été bon et doux de donner un goût de fiel aux pintes des clients tout à la cause du XV de France et bien loin d’imaginer qu’une équipe exotique comme celle du Japon allait infliger un match nul historique (23-23) à la France.

MWAHAHA ! À la bonne vôtre, messieurs !

Bref, avec ces données il y avait de quoi espérer que cette fois-ci, le Japon allait enfin connaître le bonheur de rejoindre le club fermé des huit meilleures nations du monde. J’avoue que jusqu’au bout j’ai douté dimanche dernier, durant ce fabuleux Japon-Ecosse. Dans la première mi-temps les Brave Blossoms ont été intouchables, impressionnants de rapidité et dans l’animation du ballon, tandis que les Ecossais ont su vaillamment rectifier le tir dès l’entame de la deuxième mi-temps, faisant complètement déjouer leurs adversaires. Les Japonais allaient-il donc connaître la peur de gagner comme un tennisman français ? Que nenni ! Les vingt dernières minutes ont vu les blanc et rouge se sortir les doigts comme jamais pour préserver une victoire, quand bien même un match nul ou une défaite avec moins de sept points de différence leur aurait permis malgré tout de se qualifier. C’était fort, c’était beau, c’était grand !

Avec dorénavant un souhait : que cette équipe parvienne à maintenir ce niveau le plus longtemps possible. Oublié le 147-17 face aux Blacks en 1995, oubliés le 91-3 face à l’Australie en 2007, le 72-18 la même année face aux Pays de Galles, oublié le 83-7 encore face aux Blacks en 20011, bref oubliés tous ces scores fleuves qui semblaient indiquer que le Japon resterait à jamais une équipe de seconde zone. Apparemment, avec cette savante injection de joueurs étrangers, les Brave Blossoms semblent avoir trouvé une formule pour opérer une mue qui va inciter les grandes équipes traditionnelles à les considérer avec respect, voire un sérieux concurrent pour le titre mondial.

Parmi les ingrédients de la formule, je soupçonne d’ailleurs les joueurs d’utiliser le gel douche Hokuto no Ken. Je regrette d’ailleurs de ne pas en avoir, cela ferait un joli combo virilo avec le Mandom !

Je sais, on n’en est pas encore là, peut-être que l’on va tomber de haut demain. Mais ce que j’aime dans cette équipe, outre les multiples qualités techniques qui ont dernièrement fait tomber de haut les joueurs irlandais et écossais, c’est que ces gars-là semblent ne douter de rien. Si l’on met de côté une entame de match fébrile et compréhensible lors du match d’ouverture contre les Ruskoffs, tout par la suite a été fait avec aisance. Et il n’est pas sûr qu’il en aille autrement demain face à des Boks qu’ils avaient brillamment vaincu il y a quatre ans.

Bref, nous verrons. Si l’on peut imaginer des Springboks revanchards qui ne se laisseront pas prendre par un effet de surprise de toute façon éventé depuis le début du mondial, on ne voit pas non plus pourquoi le Japon devrait connaître une sévère déculottée tant le jeu montré depuis le début de la compétition a tout pour les en préserver. Quel que soit le résultat final dimanche, j’espère au moins que le Japon saura maintenir ce jeu rapide et inventif, extrêmement plaisant à suivre. Mais c’est vrai que tant qu’à faire, on préférera une victoire, ne serait-ce que pour entretenir la folie douce pour le monde de l’ovalie qui semble avoir saisi le pays depuis la victoire contre l’Irlande : 200000 maillots déjà vendus (90% des stocks), 60 millions de téléspectateurs (un Japonais sur deux) pour le match Japon-Ecosse, plus forte audience de l’année, la fièvre est bien là et ça fait plaisir de voir les Japonais s’intéresser à un sport d’otokorashii, un vrai, bien plus palpitant que ces matchs de yakyuu servis quotidiennement. Même les idols succombent à la tentation de soutenir des mastards en train de se raffûter la gueule :

Un peu de boue, de terre, de sueur et de sang et tu seras totalement convaincante chérie.

Et pas que devant la TV puisque les bijins radinent volontiers au stade pour admirer la musculature du rugbyman en action :

Remarquez, mieux vaut ça que les horribles supporter rosbifs gonflés à la pinte.

Avec parfois l’inconvénient de distraire le spectateur avec un merchandising hypnotique :

Dans le métro, un tel t-shirt est clairement une incitation aux chikans pour mettre la main au ballon.

Et puisqu’on parle de merchandising, inévitablement la mode du ballon ovale suscite au Japon de belles campagnes de pub. Vous êtes fan de Kinikkuman ? Admirez cette belle campagne du pub pour la célèbre boisson énergisante :

Et c’est là que je regrette de ne pas être au Japon actuellement pour profiter de l’événement car j’avoue qu’avoir un tel porte-clés serait assez la classe :

A défaut d’en avoir un, j’ai déjà eu la chance d’assister à de bien beaux matchs de ces diables de Brave Blossoms (qui au passage se déplacent bien plus vite que les 5cm par seconde du titre d’un certain film de Makoto Shinkai, les amateurs saisiront). Puissent Michael Leitch et ses hommes faire déjouer les redoutables Springboks et illuminer une deuxième fois consécutive notre dimanche ! On veut encore voir du rugbyman aux couleurs d’Ultraman !

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