J’ai beau être bon public dès qu’il s’agit de culture populaire japonaise, je suis loin d’être un inconditionnel de JPOP. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais à chaque fois, j’ai les oreilles qui saignent au bout de trente secondes et des envies de meurtre me prennent dès la fin de la première minute.
C’est un peu différent pour la « vieille » JPOP. Sensible au charme vintage, je peux en écouter sans trop de déplaisir. Reste que j’ai toujours cette impression que tout se ressemble et le plaisir tourne court.
Finalement, l’intérêt que je peux y trouver réside plus dans la découverte de quelques pépites trouvées par hasard çà et là plutôt que dans la connaissance absolue du répertoire de tel ou tel artiste. Le physique peut m’amener à éveiller une curiosité conciliante quoiqu’éphémère. Une mélodie peut éventuellement agréablement accrocher mes esgourdes mais il est rare qu’une talento y arrive deux fois de suite. La personnalité ? Moi, je veux bien mais on parle de JPOP là, autant dire qu’il faut y aller à la machette, tailler dans une forêt de Sylvie Vartan ou de Sheila pour essayer de tomber sur une Françoise Hardy. Pas évident tout cela, pas évident.
Ikue Sakakibara, en tout cas, semble n’avoir rien pour éveiller mon attention. Le visage est agréable mais mille fois déjà vu, tout comme cette sempiternelle coupe à la garçonne. Il est vrai que quelques années plus tard elle saura mieux s’y prendre pour capter l’attention du mâle avec un talent incontestable dans le port du bikini :
La voix ? Gentillette, un brin espiègle, pas de quoi non plus sauter au plafond. Quant à la mélodie, ouch ! certes elle a le mérite d’être entêtante, de ne pas se faire oublier, mais c’est justement ce qu’on peut lui reprocher. Jugez plutôt :
Terrible, isn’t it ? Dès lors, pourquoi parler de cette miss Nunuche ? Mais tout simplement à cause du titre de ce 4ème single sorti en 1977 (un véritable hit à l’époque) : Al Pacino + Alain Delon < Anata. Oui, oui, vous ne rêvez pas, le titre de cet article est en fait le titre de la chanson que vous venez d’entendre. Elle fait en réalité 2 minutes 52 secondes, 2 minutes 52 secondes d’un bonheur béat durant lequel notre jolie dinde délurée nous fait sa petite cristallisation à la Stendhal et confie à son amoureux combien elle le place très, très haut dans son esprit. Il y aurait différents moyens de le dire avec subtilité, mais la petite Ikue décide de sortir l’artillerie lourde en additionnant niaisement les premiers noms des grosses stars alors en vogue au Japon qui lui viennent à l’esprit. C’est basique mais ça a au moins le mérite d’être clair. Cela vaut bien un petit schéma :
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Assurément, Ikue ne gagnera jamais la médaille Fields avec une telle équation. Elle a au moins le mérite de nous faire rire.
Mais tout de même, cette gamine n’est pas niaise au point de situer l’opposition sur le plan de la beauté, du charisme. Que veut-elle dire exactement avec cette équation à la c… ? Simplement ceci :
Pacino et Delon ? Des acteurs, c’est-à-dire des types qui ne sont pas eux-mêmes, qui passent leur temps à endosser les personnalités d’autres personnes. Tandis que mon copain, lui au moins il est authentique, tu comprends ? Il leur botte le cul à ces fantoches !
Ah !………… D’accord……… Je précise ici que les paroles et la musique sont le fruit du cortex d’un certain Yukinojô Mori, plus connu sous le nom de… Joe Lemon ! Dans le brouhaha d’une conversation, on pourrait presque confondre son nom avec John Lennon. C’est bien là le seul avantage d’un tel pseudonyme parce que pour le reste, on ne peut pas dire que ce Joe Lemon se soit beaucoup pressé le citron (hé ! c’est drôle ça !) pour écrire des chansons.
C’est totalement bidon, mais c’est justement ça que j’aime. On est dans une candeur niaiseuse mais qui l’est tant qu’à faire dans les grandes largeurs, qui s’assume totalement comme l’indique la voix d’Ikue, particulièrement décidée dans cette chanson. Et, au milieu de cette bouillie, comme un cheveu dans le potage, on a cette évocation de deux monstres sacrés, qui n’ont rien demandé à personne mais qui se retrouvent malgré tout embringués dans ce tourbillon sonore d’une minette enthousiaste. Finalement, en grattant un peu, je me demande s’il n’y a pas une diabolique iconoclaste derrière l’oie blanche.
Merci Ikue chan.
> on ne peut pas dire que ce Joe Lemon se soit beaucoup pressé le citron (hé ! c’est drôle ça !)
Je me marre comme un c*n. Je suis public facile pour ce genre de phrase toute faite, attention…
Je me dis quelle est plutôt sympatoche la Ikue S. parce que finalement ça montre à plein de boutonneux libidineux qu’ils ont leur chance avec une « célébrité ». Plus aucun complexe, on peut aisément se projeter sous les traits de son petit ami « plus mieux » que Pacino et Delon. La classe ! Attention aux psychopathes tout de même, j’ai revu hier Don’t Stop My Crazy Love for You (1993) avec Simon Yam et ça pourrait la faire flipper. Bon en même temps, c’est plus d’actu’. A l’heure qu’il est, elle doit être toute ridée.
Ah les starlettes JPOP, elles ont bien changé.
A l’heure qu’il est, elle doit être toute ridée.
GROSSIÈRE ERREUR! Où as-tu vu que les asiatiques deviennent toutes fripées dès qu’elles ont passé la cinquantaine? À plus forte raison lorsqu’il s’agit de chanteuses ou d’actrices faisant partie du star système et s’offrant tout un tas de remèdes miraculeux pour repousser la déchéance. Tiens, voilà Ikue il y a quelques années :
Et telle qu’elle est maintenant :
C’est quand même pas Annie Girardot quoi!
Pour le film avec Yam, je le note dans un coin de ma tête pour une prochaine fringale de films HK.
Ah ouais ! Je fais les yeux ronds et exclame tout en même temps mon mea culpa. Elles ont donc une vie après… enfin… leur carrière ces « stars » de l’époque qui ne se seraient pas suicidées en se jetant de leur balcon. 🙂 Super brushing.
Pour le Yam, Martin te dira sans doute que c’est une bouse… j’en ai bien peur. Mais il reste sympa. Rien que pour la perf’ de SAÏmon Wham !
Elle est très bien cette madame ! 😎
Ouch ! Tu déterres un vieil et bien mauvais article. Ça fait mal !
Ah bon , désolé cher ami mais ce n’est pas l’impression que j’en ai ! Dans l’ensemble , je trouve que ton blog est bien fait et intéressant ; il y a sans doute des pics en haut ou en bas , mais , sincèrement , c’est bien écrit et documenté .
Eh bien merci, ça fait toujours plaisir de lire ceci. Bientôt 5 ans que je mouille la chemise ! Et on approche du 500ème article.
Et bien , écoute , impeccable ! 😀
A ce propos comment en est-tu venu à ce sacerdoce ?
Un amalgame de plusieurs choses : amour des livres, du cinéma, passion immodéré pour le Japon et besoin de déverser tout cela sur l’écran de mon ordinateur. Ç’a d’abord été timide, puis de fil en aiguille je me suis pris au jeu et taper des articles est devenu un loisir comme un autre. Ça ne durera peut-être pas mais pour l’instant il y a toujours le plaisir d’augmenter le nombre d’articles du site, de dénicher des perles, de les faire partager…
Es-tu satisfait de l’accueil que tu reçois et du nombre de visites ou ambitionnerais-tu davantage ?
De mon côté , je découvre et comme je suis un grand bavard , il se peut que tu aies l’impression que j’inonde Bulles du Japon de messages ; est-ce que cela te convient ou est-ce que cela te gène ?
Cette nuit , sur la 5 a été diffusé un genre de reportage-fiction datant de 2007 sur l’offensive du 6 Avril 1945 mise au point par l’amiral Ugaki mettant en scène la première attaque massive de kamikazés contre l’immense flotte US lors de la bataille d’Okinawa ; on a pu voir , entre-autres , le cuirassé Yamato partir pour sa mission suicide et des témoignages des survivants des deux camps : pilotes de Zéros et de l’aéronavale US et marins des deux camps mais aussi familles japonaises de ceux qui se sont joints au Vent Divin . C’était très intéressant et relativement bien fait . Connais-tu ?
Pas de problème pour les commentaires, ça fait toujours plaisir. Par contre j’espace souvent mes réponses dans le temps quand je suis en train d’écrire des articles. C’était le cas aujourd’hui, donc j’ai répondu au compte-gouttes à tes nombreux commentaires.
Petit à petit le nombre de visites augmente et je m’aperçois, en tombant sur des forums ou des sites, que Bulles de Japon est un peu connu et apprécié. Pour l’instant ça me suffit.
Je rate souvent des films ou des docus intéressants sur Arte ou ailleurs (si je suis cinéphile, je regarde en revanche assez rarement la télé). Pour le docu que tu évoques, il est possible que je l’ai vu. A vrai dire j’en ai vu tellement sur le sujet que je ne suis plus tellement à l’affût de ce genre de choses. A la rigueur, ce qui m’intéresserait, ce serait de voir des films japonais de l’époque présentant des histoires d’aviateurs héroïques et forcément patriotes. J’ai assez peu vu de films de propagande côté japonais, ça m’intéresserait d’en voir un ou deux. Pas plus non plus, car c’est forcément limité et répétitif.