Déjà la deuxième quinzaine de juillet et toujours pas de critique pinku ! La saison chaude s’y prête pourtant bien. Réparons cela avec rien moins qu’une série de cinq critiques — oui, vous avez bien lu, cinq critiques ! – où il sera question de bijins, de maillots de bain, d’absence de maillots de bain et de postures olé olé sur le sable chaud.
Comme cette année je ne suis pas au Japon, forcément je suis nostalgique. D’Okinawa notamment, coin où j’ai passé quelques jours lors de mon quatrième séjour au Japon. Allez, pour cela, rien de mieux que de se mater un certain film de Toshiharu Ikeda. Pour vous, l’expression « Lagon Bleu » évoque tout de suite un film gnangan des années 80 ? C’est que vous n’avez pas vu ceci les amis :
ひと夏の体験 青い珊瑚礁 (Hitonatsu no taiken : aoi sangosho)
Aka Sexpérience estivale au lagon bleu (1981)
L’histoire : Chiaki (Mayumi Terashima) est une petite tokyoïte qui désire prendre ses distances avec son copain pour faire le point. Pour cela, rien de mieux que se rendre sur la petite île de Taketomi, dans la préfecture d’Okinawa. Là, elle fait la rencontre d’une autre tokyoïte (interprétée par Izumi Shima) qui, comme on peut le voir sur le screenshot, a su parfaitement s’intégrer aux autochtones…
Pas de problème pour se faire tartiner de l’huile solaire en tenue d’Ève, et ce à la vue de tous !
… mais aussi d’Asami (Asako Kurayoshi) venue sur l’île pour mettre le grapin sur son ex, Noboru, qui projette de se marier avec Misako (Yuka Asagiri).
Misako et Noboru. Une manière toute relative de profiter de la fraîcheur des nuits d’Okinawa.
On le devine, ces rapports vont créer pas mal de tensions, moins cependant que le bikini de Chiaki qui va s’avérer peu pratique à porter dans la chaleur estivale de l’île. Ça tombe bien, c’est un peu pour cela qu’on a lancé la pellicule : il s’agit avant tout de vérifier la qualité photographique de corps dénudés de bijins nikkatsesques sur un sable brûlant et sous un beau ciel bleu. Vu dans une version HD, je dois bien avouer que les scènes sont torrides, portées notamment par des couleurs chatoyantes.
Ciel bleu, verdure, sable jaune clair immaculé, maillots et bikinis aux couleurs criardes, grande variété dans les styles de bronzage : ça va, le choc esthétique a lieu. Concernant cette scène, c’est un double choc venant de l’arrière qui va bientôt se produire.
Après, l’intérêt s’arrête là, les différents liens entre les personnages manquant d’intérêt. Vous me direz qu’on ne mate pas forcément un roman porno pour voir du Shakespeare érotique mais enfin, j’ai senti que ça manquait, surtout avec en lead une Mayumi Terashima tout de même un peu insignifiante. Heureusment, Izumi Shima rattrape le coup (tout en étant elle-même un bon coup) par sa présence, même si on aurait aimé que son personnage de Tokyoïte amatrice de mâles à la peau cramée soit plus présent.
Film donc anecdotique que ce Lagon Rose. Après, une petite anecdote en guise de conclusion : aller filmer ce film à Okinawa était à l’origine une punition pour Ikeda. Agacés par la brutalité de son Sex Hunter, des producteurs de la Nikkatsu l’ont obligé à se rendre sur l’île pour y filmer une histoire ayant intérêt à être romantique. Ikeda jette un œil sur le scénario : « Je me suis dit que c’était une histoire stupide. Mais j’avais besoin de vacances et j’ai saisi l’occasion pour me rendre à Okinawa aux frais de la comtesse. » Et ma foi, se payer quelques journées de plage, pardon de tournage, en compagnie d’Izumi Shima, d’Asako Kurayoshi, de Yuka Asagiri et de Mayumi Terashima, ça peut expliquer qu’Ikeda n’ait pas cru bon d’améliorer le script au fur et à mesure. 40°C, des bijins de feu avec et sans bikini, il y a de quoi sentir sa cervelle fondre.
6/10