La femme du fermier était cardiaque

人妻集団暴行致死事件 

Hitozuma shudan boko chishi jiken (Rape and Death of a Housewife)

Noboru Tanaka (1978)

Roman porno insolite que ce Hitozuma shudan boko chishi jiken (que l’on pourrait traduire par : « l’affaire du viol mortel d’une épouse par un gang de jeunes désœuvrés »). Après, j’écris insolite mais quel roman porno ne l’est pas ? Insolite par rapport à quoi ? par rapport à quel cahier des charges ? Si l’on prend en compte la grande variété des titres, chacun des films peut être vu comme insolite. Pour faire simple avec ce film de 1978, il y a d’abord la durée : 1h36, ce n’est pas si courant dans un genre visant maximum les 1h10.

Chouette ! vous dites-vous sans doute, cela promet bien plus de scènes de fesses. Eh bien non, le titre est très décevant sur ce point. Donnons ici un résumé de l’histoire :

Trois jeunes ratés se lient un jour d’amitié avec un fermier qui, plutôt que de porter plainte après que la bande lui ait volé des œufs, se lie d’amitié avec eux. Mauvais choix car, entre beuveries et apprentissage du noble art de la pêche au filet, la relation dérape : rentrant un soir avec le fermier ivre mort, ils décident de s’octroyer un moment de délassement en violant sa femme. Problème : Emiko, fragile du cœur, claque sous leurs assauts.

Juste une scène de partie à trois dans laquelle Asami Oka a l’occasion de montrer que l’image de la japonaise plate comme une sèche ne doit pas être généralisée :

… une autre montrant notre fermier entreprendre vaillamment son épouse cardiaque et enfin une scène de viol forcément pas très jubilatoire, le film s’avère décevant sur ce plan. On est en fait entre le drame social et le roman porno, Nakata semblant surtout intéressé à l’idée de développer un fait divers basé sur trois histrions désarmant de médiocrité rencontrant un robuste fermier pour lequel la question sera de savoir s’il comptera se venger des meurtriers de sa femme. En fait, la réponse ne tarde pas à venir : non. En fait, au lieu de se retourner contre eux, il sombrera dans la folie, incapable de croire que sa femme est morte au point de donner au spectateur la rare opportunité d’assister à une scène de nécrophilie (j’allais l’oublier !).

La future victime

N’en jetez plus ! Vous dites-vous peut-être. Hors de question que je voie cela ! Mais si vous avez fait la démarche de voir L’Empire des sens, je ne vois pas en quoi celle de voir Hitozuma Shudan serait différente. Evidemment, la qualité cinématographique n’est pas la même mais dans les deux cas, nous sommes face à un fait divers sexuel portés par d’excellents comédiens. Dans le film de Nakata, c’est en particulier Hideo Murota qui crève l’écran dans le rôle de fermier, au point que la presse japonaise de l’époque (Kinema Jumpo notamment) n’hésita pas à tresser des lauriers à Nakata pour ce film. Il faut ici préciser que Murota, après avoir joué nombre de bad guys dans les 60’s, eut la malchance de passer par la case prison à cause d’une histoire de possession de cocaïne. Sa présence dans ce film marqua son comeback qui fut, on peut le dire, un comeback réussi. Associé à Noriko Kurosawa, actrice mainstream, dans le rôle de son épouse, il fait vraiment merveille et, pour une fois sur ce site où j’ai tendance à faire la promo d’un roman porno à cause de telle ou telle actrice pulmonnée, il est la principale raison qui doit inciter l’amateur de pépites roses de la Nikkatsu à voir ce film, véritable succès de l’année 1978.

7/10

 

 

 

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