Alice in débardeurland

Un peu sans conviction, je me suis lancé dans le visionnage de la deuxième saison d’Alice in Borderland.

Sans conviction car deux années ont passé depuis la première saison et je dois dire qu’il ne m’en était pas resté beaucoup d’images, signe que je n’avais pas été emporté plus que cela. Tout au plus les plans de Tao Tsuchiya en débardeur moulant dans le rôle d’Usagi (« lapin » en japonais, check la référence lewiscarrollienne !) et surtout un arc à l’intérieur de la série se passant dans un lieu nommé « The Beach ». L’arc arrivait un peu brutalement dans un univers où il s’agit avant tout de survivre en surmontant des épreuves et je dois dire que j’avais un peu lutté pour aller au bout.

Mais en y resongeant, cet arc avait son utilité en permettant de donner un coup d’accélérateur à l’intrigue et d’éviter ainsi une série à rallonge. Car dès les deux premiers épisodes, on comprend que cette saison sera la dernière. Sans doute cela avait-il été annoncé avant la diffusion, je ne sais pas, en tout cas, après avoir terminé le visionnage de cette deuxième saison, et malgré un ultime plan malin qui peut laisser espérer (ou redouter) une troisième saison, il y a gros à parier que l’aventure est achevée, et c’est très bien ainsi. Car il faut bien reconnaître que cette deuxième saison est supérieure à la première, en jouant gagnant sur nombre de tableaux.

D’abord la variété des jeux. Il y a du jeu bourrin, spectaculaire, qui trouvera son point d’orgue dans l’épisode sept consacré à la lutte contre le roi de pique. Moi qui suis en train de revoir la trilogie Batman de Nolan et qui suis excédé par la prolifération de cuts rendant les scènes de corps à corps illisibles, je dois dire que ç’a été une bonne surprise. O.K., les balles ont un peu tendance à éviter facilement les personnages principaux mais ce détail (convenu) mis à part, les confrontations physiques sont haletantes et bien foutues. Autre point intéressant, la présence de jeux « à la Kaiji », c’est-à-dire associant sadisme et prise de tête. Deux jeux sont ici en cause, avec à chaque fois pour personnage principal Chishiya, ici moins un avatar de Kaiji-kun de par son grand sang froid que de Shinichi Akiyama, le héros du « vieux » drama (déjà quatorze ans) Liar Game (et qu’il serait bon de voir diffusé sur Netflix avec Kaiji, juste pour montrer aux fans de Squid Game que non, cette série n’a rien d’original). Allez, juste pour le plaisir (et histoire de revoir le minois d’Erika Toda), le générique de Liar Game :

À noter que les jeux cérébraux d’Alice sont plus violents que ceux de Liar Game puisque la série reprend certains codes de Battle Royale, notamment celui du « il ne doit en rester qu’un ! ». Mise à mort particulièrement gratinée pour le jeu avec l’avocat, vous voilà prévenus…

Des jeux variés donc, et qui ménagent la surprise d’un ultime jeu que j’ai trouvé assez inattendu dans son approche. Forcément, je gage que les grincheux pesteront sur un dernier épisode tirant un peu en longueur à cause justement de la nature de ce jeu mais personnellement, c’est ce que j’ai aimé. Et comme de tout façon il n’y a plus beaucoup de joueurs à la fin, il y avait gros à parier pour que ce jeu ne cherche pas à jouer la carte du spectaculaire, surtout après un épisode 7 éprouvant de ce côté-là. 

A la rigueur, si je dois avoir une petite réserve sur un aspect « narration qui s’étire un peu trop », cela concernerait ce qui se passe après l’ultime jeu même si, là aussi, il est difficile de ne pas saluer l’ambition d’Alice qui, jusqu’au bout, a essayé de ménager des moments dans l’intrigue pour permettre aux personnages de respirer, d’évoluer et de les rendre attachants (débardeur moulant ou pas). Bref une vraie série mainstream avec de l’ambition, encadrant parfaitement ses personnages, ses péripéties, et offrant une fin globalement satisfaisante, autant dire une série qui tranche agréablement avec l’habituel lot des séries estampillées Netflix.

7,5/10

***

Sinon rien à voir :  la fin de l’année 2022 aura été une période maudite et parmi les différentes avaries qui m’ont fait errer dans mon patelin, hagard, tel un grand fauve blessé, je me suis aperçu que je n’avais plus les clés pour gérer l’ancienne page facebook de Bulles de Japon ! J’ai tenté de la récupérer mais rien n’y a fait et plutôt que de continuer à lutter, je préfère en créer une nouvelle en la rattachant cette fois-ci à une page avec ma véritable identité. Du coup, si vous êtes abonnés à l’ancienne, vous pouvez vous désabonner et vous abonner à cette page : https://www.facebook.com/bullesdejapon2/
Voilà. Ah ! et あけましておめでとうございます! au fait.
Olrik
Lien pour marque-pages : Permaliens.

3 Commentaires

  1. Je rejoins globalement ton avis. Je sais que l’épisode final en déçoit certains, mais bon… Après un épisode 7 en mode 100 % action, c’était une fin assez logique (et même, osons-le mot : belle). Ellei apporte de la substance à une série qui n’aurait été, sinon, qu’un sympatoche jeu de massacre.

    Et même si Tao Tsuchiya en débardeur, c’est quelque chose (surtout dans les jeux athlétiques), c’est bien Nijiro Murakami la vraie révélation de la série… J’adore son approche « mains dans la poche + calme tranquille » (et un peu de chance aussi) pour les jeux cérébraux.

    Sur ce, bonne année en espérant pour toi que ça aille mieux.

    • Ah j’oubliais ! Je te conseille un drama familial tendance feel good, ça peut servir : https://asianwiki.com/Hey_Handsome

      Il y est beaucoup question de bouffe (avec notamment un gentil tacle très drôle à « Kodoku no Gurume »).

      • L’année 2023 ne peut être que meilleure, c’est en tout cas, en substance, ce que mon majordome m’a expliqué :
        null
        (et puisque tu lis Proust, on trouve dans Le Temps retrouvé des pages bien solaires et consolatives).
        Sinon oui, Nijiro Murkami, que je ne connaissais pas, était parfait pour les jeux cérébraux et j’aurais presque envie de me replonger dans la première saison pour voir ses scènes (que j’avoue avoir oubliées).
        Je note ton conseil drama, il pourra être utile, surtout avec la perspective d’un concours qui se rapproche, ça permettra de se vider l’esprit.
        Bonne année à toi aussi.

Répondre à OlrikAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.