Liar Game Final Stage (ou quand le “X” n’est guère excitant)

Liar Game – The Final Stage

Hiroaki Matsuyama – 2010

Comme son nom l’indique, Liar Game Final Stage conclut la série Liar Game après deux saisons ponctuées de jeux cérébraux tordus, de savoureux renversements de situation, de méchants charismatiques et d’euphoriques victoires. Dévoilé à la fin de la saison 2, l’ultime jeu de la finale, nommé “le jardin d’Eden”, faisait saliver et le spectateur qui s’était enquillé chez lui les épisodes avait très vite envie d’enchaîner avec le film… à tort.

Enfin, “à tort”, je suis peut-être dur. Fondamentalement, on est en terrain connu quand on commence le visionnage de Final Stage. Tous les ingrédients sont présents : Erika Toda et Shota Matsuda dans les rôles de Nao Kanzaki et de Shinichi Akiyama, ce bon vieux Fukunaga et son cabotinage sont aussi de la partie, tous comme les décors bariolés, les même morceaux de musique électro punchy ainsi que le montage clipesque (quoiqu’un peu moins épileptique ). De quoi passer un bon moment finalement, si on a apprécié les deux saisons. Sauf que voilà, on a tout de même l’effet de la recette que l’on a trouvée succulente au début et qui, reproduction après reproduction, commence à perdre de sa saveur. C’est que l’on commence un peu à la connaître par cœur, la recette, et si sa répétition avait à la longue des effets de running gags qui pouvaient faire sourire (comme les sempiternelles trahisons de Fukunaga), c’est beaucoup moins le cas avec ce film qui condense tout en deux heures vingt pour essayer de solder pour de bon l’histoire de Liar Game.

Autre déception : le méchant de l’histoire qui, à la différence du personnage de Kazuma Suzuki (jouant Yokoya dans la saison 1) et celui de Rinko Kikuchi (dans le rôle de Ryo Katsuragi dans la saison 2), n’est pas connu dès le début du jeu. On sait qu’il y a un terrible traître que l’on surnomme “X”, mais on découvrira son identité seulement à partir de la dernière demi-heure. On joue la carte du mystère, d’un certain suspense, plutôt que de jouer celle de l’habituelle confrontation pure et dure face à Akiyama, en dotant le personnage de sa propre équipe de brebis manipulées. X est un loup solitaire et ce choix, s’il apportait pourtant un peu de variété dans la “recette”, m’a paru moins pertinent par rapport aux autres saisons. À un moment, on voit Yokoya réapparaître et on se dit qu’il va être intégré au jeu et que l’on va avoir droit à un feu d’artifice cérébral entre lui et Akiyama. Hélas, ça n’arrive pas. Je n’explique pas pourquoi on le voit réapparaître, mais cela aussi, c’est une déception tant X ne tient pas ses promesses en comparaison d’un Yokoya ou d’une Ryo Katsuragi. C’était bien la peine de le surnommer X si c’était pour faire débander le spectateur en quête de joutes hautes en couleur.

Je ne vais pas dire grand chose concernant la conclusion qui doit expliquer la raison d’être du Liar Game puisqu’il n’y a justement rien à en dire. En comparaison de la fin d’Alice in Borderland, elle apparaîtra bien paresseuse mais après tout, ce n’est pas le plus important pour une série où il s’agit surtout de juxtaposer des jeux stratégiques toujours plus tordus et périlleux.

Un terrain connu donc, susceptible de procurer un certain plaisir, et en même temps une déception. Du coup je ne sais trop si je dois m’aventurer au visionnage de Liar Game : Reborn, ultime film de la saga réalisé deux ans plus tard, avec Shota Matsuda mais sans Erika Toda. Pas très envie mais allez, comme je viens juste de remarquer qu’Eiko Koike est dans le casting, je me connais, je vais craquer. Affaire à suivre…

6,5/10

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