Truck Rascals VII : Rencontre du troisième popotin

Torakku yarô : Totsugeki ichiban hoshi (Norifumi Suzuki – 1978)

Truck rascals VII : Another Odyssey of Momojiro

Les Camionneurs salopards VII : Rencontre du troisième popotin (titre personnel mnémotechnique pour m’aider à le différencier des autres films de la saga)

 

L’inénarrable Momojiro se prend de passion pour l’astronomie ! Plus précisément pour la recherche d’alien ayant la voix vaporeuse d’une bijin avec d’accortes mensurations, puisqu’il ne lui vient pas à l’idée que la voix qu’il entend chaque soir dans la radio de son bahut pourrait être un simple canular. Le voilà donc avec un télescope pour observer le ciel (en plein jour !) afin de voir s’il ne tomberait pas sur un OVNI. Las ! (enfin façon de parler), il tombera sur un…

OMPI (Objet Moulant Parfaitement Identifié)

Ce sera le point de départ de la nouvelle odyssée de Momojiro puisque la jolie fille propriétaire du mini short…

Personnage interprété par le gravure modelRieko Itsuki.

… est la complice d’un grotesque arnaqueur à la petite semaine. Délesté de 40000 yens, Momojiro est bien décidé de le retrouver pour lui faire sa fête. Mais c’est alors qu’un soir, sur la route…

Vous l’aurez deviné, le septième opus de Torakku yarô a été réalisé juste après la sortie de Rencontre du Troisième Type.

Mais là aussi, point de pulpeuse extraterrestre, juste une voyageuse bien mimi prénommée Eriko et avec les traits de Miyeko Harada :

Et là, l’histoire sera lancée pour de bon car outre le fait que la môme est la sœur de l’arnaqueur,  les histoires de Torakku Yarô, reprenant en cela le modèle des Tora san, présentent à chaque opus une merveilleuse bijin à notre routier qui croira à chaque fois que, ça y est, cette fois-ci c’est la bonne, il a enfin trouvé la perle avec laquelle il pourra fonder un nid douillet.

Au passage bon choix que celui de Miyeko Harada, surtout connue pour avoir joué Lady Kaede dans Ran, de Kurosawa. Car outre l’habituel joli minois des madones apparaissant dans les Torakku Yarô, elle se distingue par des mensurations inhabituelles qui peuvent faire comprendre pourquoi Momojiro s’imagine d’abord qu’il s’agit d’une extraterrestre :

Ça me fait penser à la série des Mutante.

Fort opportunément, la môme Eriko travaille comme entraîneuse (pas ce que vous croyez, attendez le complément circonstanciel à venir) dans un delphinarium, ce qui permet à la caméra de Norifumi Suzuki, caméra toujours au garde-à-vous lorsqu’il s’agit d’avoir des plans libidineux, de vérifier si son objectif cumule gros plan et bon focus :

Effectivement, on peut le voir, c’est bon et gros.

Petite déception, dans les passages obligés propres à la série, on n’a pas la scène avec les prostituées du soapland. Qu’à cela ne tienne, Suzuki imagine une amourette entre le comparse de Momojiro, Jonathan, et une strip-teaseuse qui permettra aux potes de Momojiro de bien s’imbiber les mirettes après s’être imbibé la glotte avec de la bière bon marché :

Et les amateurs de roman porno se disent ici peut-être : tiens ? C’est curieux il me semble déjà avoir vu ces beaux attributs ! 

Je veux ! Il s’agit d’Ako, starlette de la nikkatsu que l’on a vue notamment dans La Femme aux cheveux rouges ou L’Été de la dernière étreinte.

Bref, sans avoir encore vu l’intégralité des Torakku Yarô, il me semble que cet opus peut se placer parmi les plus polissons. 

Hein ? Quoi ? L’intérêt de l’histoire me demandez-vous ?

Mais il n’a aucune espèce d’importance, bande de cakes ! Il répond à chaque fois au même schéma : Momojiro tombe amoureux – Momojiro vient en aide, se bastonne au moins une fois, tombe sur un autre dur au grand cœur, enfin découvre que la madone du film est déjà maquée. Ajoutons aussi l’ingrédient de la carte postale, puisqu’il s’agit de découvrir une ville japonaise, la plupart du temps en période de matsuri. Suzuki met tout cela dans le shaker et, une a deux fois par an, nous sort plus ou moins le même film. Aussi paresseux qu’un Tora san en fait mais c’est le but : on paye son ticket pour entrer en terrain connu, avec des potes rugueux qui puent le cambouis, un comique trivial estampillé Norifumi Suzuki et des jolies filles. Bunta Sugawara et Kinya Aikawa, c’étaient un peu les Bud Spencer et Terence Hill japonais de l’époque, mais des Bud et Terence louchant du côté de City Hunter pour leur capacité à tomber à chaque fois sur une sculpturale blanche colombe dans le besoin. 

Évidemment pas des grands films. Mais de sympathiques petites pastilles de série B japonaise made in 70’s qui montrent que Bunta Sagawara était finalement un chouette acteur, capable de passer de hard boiled movies bien sérieux à des comédies potaches sans être ridicule.

7/10

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