Présentation du n°45 de ZOOM sorti en juillet 1977. A nouveau du lourd puisque la revue propose un coup de projecteur sur rien moins que 11 artistes, le tout complété de plusieurs articles instructifs sur différents arts.
Pour ce numéro, carte blanche a été donné à Shuji Terayama qui se fend d’un édito (matez au passage le sommaire) :
Cliquez sur l’image pour mieux voir. Oui, je suis comme ça moi, je prends soin de la vue de mes chers lecteurs.
Précisons que le sommaire ne mentionne pas huit articles en début de revue, notamment un écrit par le génial Toshio Matsumoto (the Funeral Parade of Roses) qui s’enthousiasme de la grande prolixité du cinéma japonais expérimental de l’époque, ainsi qu’un autre d’un journaliste japonais livrant quelques réflexions sur Obayashi, Terayama et Sakumi Hagiwara.
Evoquons aussi un article intitulé « Dracula, vampirisme dans l’art japonais » ainsi qu’un article à la fois et succinct et complet sur le mangaka Kazuo Kamimura. Ça fait toujours plaisir de voir que des journalistes pouvaient écrire des choses intéressantes sur les mangas dans la presse française au début des 80’s (il est vrai que le journaliste est lui aussi japonais).
Puis arrivent les portfolios des onze photographes (plus précisément « créateurs d’images ») :
Il est intéressant d’accéder en 2011 au travail de onze créateurs d’alors. Certains sont restés connus, d’autres -à ce qu’il m’a semblé du moins – sont tombés dans l’oubli. Il faut dire que leurs oeuvres, pour le moins hétéroclites, n’ont pas toutes gardé la même modernité. Si la série d’un Shinoyama sur les tatouages des yakuzas :
et surtout de ceux de leurs femmes !!
… a encore beaucoup de gueule, on ne peut pas en dire autant d’un Hajime Sawatari qui nous fait le coup des compositions oniriques avec des fillettes davidhamiltonesques. A chacun de voir en fait. Ce qui est sûr, c’est que l’on en ressort avec tout de même quelques bonnes surprises. Voir gicler sur une grande page une œuvre de Tadanori Yokoo :
… donne toujours un plaisir visuel particulier. Il en va de même des œuvres de Terayama himself :
… et de celles d’un Masayoshi Sukita, spécialisé dans les portraits de musiciens (et chargé des prises de vue dans le film de Terayama Jetons les livres, sortons dans la rue) :
Bref, quoique inégal, vous aurez compris que ce n°45 est du même tonneau que le n°95 évoqué précédemment, les deux formant une passionnante plongée dans une effervescence créatrice et avangardiste du Japon de la fin des 70’s et du début des 80’s. On ne peut que regretter que cette revue de qualité, arrêtée (du moins en France) au milieu des années 80, n’ait pas d’équivalent de nos jours.
prochain numéro qui sera présenté en ces pages : le n°96.
Couverture signée Kishin Shinoyama
et merde, moi qui pensais que c’était le n°45. Ou j’y comprends plus rien ou je me suis fait couillonner une seconde fois.
Énorme. Au train où ça va, je parierais presque que tu vas te retrouver avec deux vieux numéros de Télépoche ! 🙂
Mais non ! Quel con ! J’ai fait un lapsus avec le n°96 que j’allais bientôt commenter ! C’est bien le n°45, je rectifie recta. Désolé d’avoir été mauvaise langue, je vais me filer dix coups de ceinturon côté boucle pour la peine. A ma décharge, j’ai rédigé cet article à deux heures du mat’.
Olrik, fatigué.