Drama Express #3 : Watashi wo hanasaide, Fragile, Nigeru Onna

La saison des dramas de l’hiver vient de se terminer. Petit état des lieux avant d’enchaîner avec la fournée printanière. Evidemment je n’ai pu tout voir, j’en ai même abandonné certains en cours de route. Parmi ces derniers, citons    :

 

Yamaneko

Yamaneko

Histoire d’une équipe de voleurs genre Lupin the 3rd, comprenez avec un acteur principal qui va faire dans le cabotinage compulsif. J’ai abandonné au bout d’une demi-heure. Juste insupportable.

 

 

 

 

HiganbanaHiganbana2016

Drama à la Playgirl, avec une équipe de femmes détectives aux personnalités très variées mais à l’efficacité redoutable. J’en attendais un peu plus mais là aussi, je n’ai pas terminé l’épisode. La faute à un mélange scientifico-policier tressé dans un montage ultra-serré qui ne donne pas le temps de s’aérer les neurones. J’avoue aussi que la présence de l’actrice You a de plus en plus tendance à me hérisser le poil.

 

Himura_HideoHimura hideo no suiri

Les têtes à claques de cette fournée hivernale. On est sur le modèle du Sherlock Holmes like, avac un duo constitué d’un cerveau sur pattes et un sidekick plus humain. Ça avait fonctionné lors de Dos Deka, là non. Déjà un peu échaudé par l’abominable Sherlock, j’ai pas tenu plus d’un quart d’heure.

 

Allez, venons-en maintenant aux dramas que j’ai achevés.

Watashi_wo_Hanasanaide

Watashi wo hanasaide

Le quotidien d’enfants d’un orphelinat pas comme les autres. Coupé du monde, l’endroit élève des êtres qui n’auront un jour d’autre choix que de voir n’importe quelle partie de leurs corps être prélevée pour sauver la vie à d’autres personnes. Le enfants grandissent, découvrant petit à petit toute l’absurdité de leur condition…

On a reconnu bien sûr l’histoire d’auprès de moi toujours, de Kazuo Ishiguro.  A la base, tout en reconnaissant à l’histoire une réelle originalité, je n’avais pas été emporté plus que cela par ce roman. Mais comme la présence au casting de la belle Haruka Ayase (vue récemment dans Umimachi Diary) promettait de flatter la vue, je me suis lancé dans l’aventure, me doutant bien que la machine lacrymale allait fonctionner à plein rendements.

Il faut franchir un cap, celui des deux premiers épisodes qui constituent le début du long flashback qui va rejoindre le présent des personnages aux alentours du 4ème épisode. Ces deux épisodes sont importants puisqu’ils expliquent le tragique du sort des personnages mais évidemment, dès qu’on choisit de montrere des p’tites n’enfants tous plus mignons les uns que les autres, on livre tout de suite un coulis kawai qui peut crisper. Après, je me dis que ça aurait pu être pire mais bon, l’arrivée du troisième épisode a été le bienvenue et suivre le reste s’est fait sans trop de peine.

Globalement, Watashi wo hanasaide m’a paru retenir ses effets, alternant des moments de grandes froideurs à d’autres plus chaleureux. N’attendez pas cependant une foire au pathos comme celui exhibé dans 1 Litre of tears, on reste finalement dans un univers plus en retenue, et c’est tant mieux. De quoi satisfaire les amateurs du roman, l’ensemble m’ayant aussi semblé plutôt fidèle.

3/5

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Fragile

Fragile

Kishi Keiichitaro est un pathologiste dans un grand hôpital. Arrogant et désagréable, il est le poil à gratter des chirurgiens qui voient bien souvent leurs diagnostiques retoqués par les siens…

On est ici un peu dans la lignée des médecins à la Black Jack. D’une froideur insubmersible, Kishi semble en réalité cacher en lui une humanité qui de temps à autre fissure sa carapace. L’homme est accompagné dans son service de quatre personnages, l’un d’eux étant son propre maître, le tout permettant comme de bien entendu de tisser des intrigues secondaires et des tensions qu’ils sauront surmonter. Le drama  est divertissant et les épisodes passent assez vite. On ne se prononcera pas sur le fond réaliste, tout a l’air de se tenir mais en réalité on s’en fout, on est avant tout dans un mcguffin médical prétexte à voir s’escrimer entre eux différents personnages. Bonne prestation de Tomoya Nagase dans le rôle principal.

3,5/5

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Nigeru_Onna

Reiko Nishiwaki sort de prison après une peine de huit années pour un crime qu’elle n’a pas commis. Autrefois employée dans un orphelinat, on l’a accusée de la mort d’un garçon, chose impossible car au même moment elle avait été aperçue, en ville, par une autre employée, Azumi Kawase. Or, plutôt que de la disculper, cette dernière a préféré lors du procès de nier l’avoir vue, la précipitant ainsi  dans un long séjour à l’ombre. Huit ans plus tard, il apparaît clairement quelle a été condamnée hâtivement et elle est donc libérée et innocentée. Mais craignant qu’elle décide de se venger de Kawase Azumi, l’inspecteur Sakuma Manabu la suit. En route, Reiko est suivie par une fille aussi mystérieuse que violente, Mio, et dont les motivations paraissent bien peu claires.

Drôle d’idée que cette affiche promotionnelle toute en couleurs pastel car on est très loin de l’atmosphère qui sévit dans Nigeru Onna. C’est de très loin le drama qui m’a le plus captivé durant cette saison hivernale. Non que chaque épisode soit truffé de rebondissements. En réalité c’est tout l’inverse, on est face à un road movie tout en lenteur et privilégiant l’atmosphère et la psychologie des personnages. Autant dire qu’on est très loin des dramas habituels qui cherchent à alterner moments graves et moments humoristiques, le tout en pulsant la narration de thèmes musicaux illustrant la nature de telle ou telle scène. Ici on a surtout l’impression parfois d’assister à un long film indépendant découpé en six épisodes. Un coup d’oeil sur les deux personnes qui étaient derrière la caméra : il s’agit de Yuki Nakashima (inconnu au bataillon) et de Hiroshi Kurosaki, réal avec deux longs métrages à son actif : Hi no Sakana (2009) et Second Virginity (2011). Précisément ce dernier titre était un téléfilm mais n’importe, il y a dans ce Nigeru Onna une patte, patte que j’ai envie de revoir dans d’autres œuvres de de Kurosaki qui semble travailler essentiellement pour la NHK.

Pour terminer, ajoutons que la photographie est très propre, l’histoire, quoique minimaliste, n’a pas le temps de lasser en si peu d’épisodes, et le jeu des acteurs surtout est très convaincant. Celui des deux actrices surtout. Miki Mizuno est impressionnante pour restituer la fragilité et la violence contenu de son personnage. Physiquement, lorsqu’elle sort de prison, elle semble avoir perdu toute sa féminité et on assiste tout le long de l’histoire à une tentative de se reconstruire à la fois psychologiquement et physiquement. Elle parvient à retrouver une certaine beauté mais avec toujours un je ne sais quoi de brisé. Quant à Risa Naka, qui joue la mystérieuse autant qu’agaçante Mio, disons juste qu’elle nous paraît mûre pour jouer dans un film de Sion Sono. Cela sans ironie, elle est le parfait complément au personnage de Miki Mizuno.

4/5

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