Ma maman est la patronne d’un love hotel

Tora san 2
Zoku otoko wa tsurai yo (C’est dur d’être un homme : Maman chérie)
Yoji Yamada – 1969

C’est moins de trois mois après le premier opus que sort sur les écrans japonais Zoku otoko wa tsurai yo, aka dans sa version française : C’est dur d’être un homme : Maman chérie. Aucun rapport avec le titre original puisque « zoku » signifie « suite ». Initialement, il s’agissait juste de faire une suite au premier film, sans forcément chercher à aligner des dizaines d’épisodes. Mais comme le film aura un succès sensible au premier, il en ira autrement…
Entre le premier et le deuxième film, neuf mois au moins se sont passés puisque Sakura est désormais maman d’un charmant bébé que l’on verra grandir au fur et à mesure de la saga. Mais la présence de l’enfant est pour le moment anecdotique. Plus importantes sont trois rencontres que Torajirô fait. D’abord, celle avec Sanpo Tsubouchi, son ancien professeur d’anglais. Comme on imagine sans peine le cancre qu’a pu être autrefois Torajirô, on se dit que le professeur va le prendre de haut ou que Tora va se faire un malin plaisir à le faire enrager. Il n’en est rien puisque ce dernier mange littéralement dans la main de son rugueux et vénéré professeur, ce qui donne lieu à des scènes assez savoureuses.
Mais plus savoureuse est Natsuko, la fille du professeur et, on s’en doute, la « madone » de l’histoire (interprétée par Orie Satô). Clairement, Tora san n’en a pas conscience mais il a un truc pour charmer les bijins. Ça pourrait être la dernière des pimbêches qu’elle s’amuserait quand même de ses facéties. Dans tous les cas, le duo Tora/Natsuko fonctionne pleinement et donne lui aussi lieu à des scènes amusantes, seulement parasitées par Genko, l’employé que l’on voit souvent balayer devant le temple de Shimabata et qui sera l’apprenti de Tora, sidekick comique et souffre-douleur, interprété tout le long de la série par Gajirô Satô (une fois encore, excellent choix dans le casting).
Quant à la dernière rencontre du film, c’est celle indiquée par le titre français : rien moins que la mère de Tora, ancienne geisha à Kyoto et qui travaille dorénavant au « Grand Hotel » à Kyoto. Rien de luxueux dans l’établissement qui est soit une maison de passe, soit un love hotel dont la maman serait la propriétaire. Évidemment, la rencontre ne se passe pas très bien, la vieille ayant un foutu caractère du même niveau que celui du fils. Tora en reviendra affligé non, désespéré, mais genre vraiment quoi ! Les mauvaises langues pourraient suggérer que tout cela n’est que pour attirer l’attention sur lui, comme le suggèrent ses changements attitudes dès que la douce Natsuko apparaît, mais je ne serais pas comme ces langues de habu. Tora est incapable de jouer ce genre de basse comédie !
Petite déception dans cet épisode : l’absence relative de Monsieur Poulpe, qui n’apparaît que vingt secondes, juste le temps de commettre une gaffe qui conclut brillamment une excellente scène.
Cette (relative) réserve mis à part, ce deuxième est excellent, peut-être même légèrement supérieur au premier, ne serait-ce aussi parce qu’on y trouve pour la première fois un ingrédient que l’on retrouvera dans tous les épisodes à venir : celui du rêve inaugural. Pour ma part, après avoir visionné ce deuxième opus, je rêve déjà de passer au troisième. Ça ne saurait tarder.

Lien pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.