Un cas particulier de fureur utérine

Après les délires lubriques de Hamidashi School Mizugi, place au drame, au vrai, avec Orgasm Mariko :

Fumihiko Kato – 1985

Difficile ici d’imaginer une histoire tragique avec ce titre qui suggère aussitôt une collection de scènes enfiévrées et humides. Et pourtant, jugez plutôt :

Un soir, alors que Mariko fait l’amour en plein air,  juste à côté d’une route, avec son petit ami, ce dernier se prend en pleine tronche une bouteille balancée de sa fenêtre pour un routier passant par là. La conséquence est funeste : il meurt sur le champ. Mariko part alors sur les traces du conducteur afin de se venger. Petit souci : alors que lors de la fatidique nuit, le petit ami avait trempé son biscuit au moment des règles de Mariko, ces dernières semblent depuis très capricieuses, accentuant la folie meurtrière de la jeune femme, en particulier quand elle se met à copuler. Le routier, mais aussi d’autres hommes ayant pour point commun d’avoir un métier se passant derrière un volant, vont l’apprendre à leurs dépends…

On le voit, ça ne plaisante pas… même si, en y allant pas franchement avec le dos de la cuillère concernant la représentation graphique des règles de Mariko, on a un peu envie d’en sourire. Je veux bien qu’on me dise que les règles peuvent être chez certaines femmes aussi généreuses que les rasades de shochu glacé que je m’offre en cette période caniculaire, mais quand même, là, ça fuit de partout pire que les premiers jeux Game&Watch avec Mario !

De même, que penser de la scène d’orgie avec le routier involontairement criminel, à l’intérieur de son bahut rempli de cagettes de raisin ?

Là, il faut raconter la scène : tout en besognant Mariko, le malotrus se saisit de grappes pour les presser sur le corps de la bijin et en déguster le jus de manière assez peu délicate. On ne distingue pas bien le jus de raisin puisque c’est le propre raisiné du conducteur que Mariko vient de faire gicler…

Grâce à ce petit canif (photo juste pour vous le montrer).

En fait, on comprend très vite ce qui a motivé Fumihiko Kato : la plastique de Megumi Kinosato. Et on le comprend car le corps de la bijin dotée d’un agréable 83/60/88 est du meilleur effet éclaboussé par des giclures de jus de raisin (du reste, si ça peut aussi faire la promotion de cette boisson et éviter de consommer de l’alcool, c’est très bien aussi). Et quand on découvre plus tard qu’elle travaille comme femme de ménage dans un hotel, on est pas vraiment surpris de voir que sous sa combinaison de travail, eh bien elle ne s’embarasse pas de porter d’autres vêtements :

De quoi susciter un vilain effet Nafissatou Diallo.

Après, peu importe, on mate un roman porno, pas un film de Jean Renoir. Donc qu’il y ait de l’excès, c’est attendu. D’autant que l’esprit de sérieux ne plombe pas le film, au contraire. Meg’ est assez convaincante dans son rôle de femme vengeresse et franchement cinglée, tandis que Kato parvient à distiller des plans soignés :

Parfois joliment baroques :

Argh ! l’amour des belles grappes m’a tuer !

Quant à la musique de Haruyasu Ito, elle tranche avec celle des habituelles productions de l’époque. Moins synthétique, plus symphonique, rappelant par exemple les B.O. des films de Nomura.

Bref, il résulte de tout cela un film forcément glauque, mais finalement avec un peu d’ambition formelle et assez recommandable. Pas non plus le haut du panier mais, à une époque ou les roman porno jettent leurs derniers feux avec des titres parfois médiocres, un titre intéressant.

7/10

 

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