Love’s Whirlpool (Daisuke Miura – 2014)

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Trois hommes et trois femmes qui ne se connaissent pas, se retrouvent dans un appartement de Roppongi (participation de 20000 yens pour les hommes, seulement 1000 pour les femmes) afin de … baiser de minuit à cinq heures du matin. Enfin, baiser, pour un participant il sera aussi question de perdre sa virginité, pour d’autres de tester leur couple, de trouver de l’affection ou d’autres raisons encore qui vont faire que ces cinq heures, malgré les apparences, ne passeront pas forcément comme papa dans maman…

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A priori, Love’s Whirlpool pourrait être un pinku putassier où tout serait prétexte à montrer une scène de fesses. Il n’en est rien, sur deux heures les scènes occupent une poignée de minutes. A l’opposé on pourrait craindre un film psychologisant avec des tunnels de dialogues et là aussi, miracle, rien de tout cela. Ce huis clos du sexe joue la carte de la comédie douce amère et embringue le spectateur pour un développement des personnages et de leur relations relativement bien fichu et riche en surprises.

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Et pas que ce style de surprise.

Si les personnages ont bien intégrés qu’ils sont là pour l’hygiène, pour un sexe systématique qui ne doit pas se poser de questions, il est intéressant de voir comment très vite des clans vont apparaître. Au début tout va bien, tout le monde va trouver le partenaire convoité et cela donnera lieu à un tourbillon de pâmoisons. Mais quand il s’agira de varier les duos, ce sera une autre histoire. D’un côté on aura les beaux, de l’autre les laids à qui l’on demandera de continuer à baiser entre eux. Autre sujet qui donnera lieu à des commentaires peu amènes : les filles qui ont le minet qui refoule. Bref les masques vont peu à peu tomber, parfois de manière spectaculaire. Ainsi cette sage étudiante à lunettes qui va s’avérer la plus volcanique du groupe (« j’aime la bite ! » s’exclame-t-elle au moment de jouir). Ou encore la jeune femme jolie mais sans rien d’exceptionnel non plus, pour laquelle on a l’impression qu’aligner les partenaires est peut-être un moyen de se sentir au-dessus de la moyenne.

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Bref la situation perd peu à peu de son naturel, finit par devenir crispante, et lorsque les cinq heures arrivent et que l’on ouvre les stores, la lumière du jour éclaire sans pitié ces corps penauds qui se rhabillent et semblent médusés, un  peu péteux par rapport à ce qu’ils ont fait. Finalement à quoi bon tout cela ? semblent-ils se demander. Mystère de cette fesse légère qui va insensiblement verser dans la mélancolie post-coïtale. Quant à l’amour, qui apparaître de manière bouffonne à travers un couple pour le moins atypique venu pour le mettre à l’épreuve, on le trouvera aussi chez deux personnages. Mais pour ce qui est de survivre à une nuit d’orgie, ce sera une autre histoire.  Les convenances sont parfois ironiques.

7,5/10

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4 Commentaires

  1. J’ai trouvé ce film terriblement « houellebecquien » dans sa description de la sexualité.

    • J’espère qu’un jour on trouvera les romans de Houellebecq « terriblement miuresques », ils seront alors moins chiants à lire. 🙂

  2. Vous avez pu voir les films dont vous parlez à quelles occasions ou par quels moyens ? Je trouve difficile d’avoir accès à ce contenu de films asiatiques, si vous avez des pistes je suis preneur.
    Merci pour vos critiques, toujours intéressantes.
    Tchou

    • Disons que si l’on n’habite pas au Japon, que l’on n’achète pas de DVD et que l’on répugne à utiliser le système D d’internet, il est impossible de voir les films chroniqués sur ce site. Pour moi, il est évident que j’achète tout hein ! Aller sur des sites de torrents ça me fait peur et de toute façon, je ne saurais pas comment m’y prendre.
      Olrik, pleutre.

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