Je n’ai jamais autant vu le Japon à la télévision qu’en ce moment. Et rien ne m’est épargné, le Japon comme je n’aurais jamais espéré le voir – et pour cause. Moi qui suis perpétuellement en quête de facettes insoupçonnées de ce pays, je suis servi. Je commençais à bien connaître la surface, voici maintenant l’intérieur. Il s’éventre, se fait seppuku sous mes yeux pour me montrer ses boyaux de routes dévastées, ses tripes de maisons ravagées et des viscères de cadavres que nous n’allons pas tarder à découvrir. Mais si l’éventrement a été fulgurant, l’agonie traîne un peu trop à mon goût… centrale sur le point d’offrir sur un plateau un troisième traumatisme nucléaire à ce peuple, Big One qu’on annonce pour de bon dans les prochains jours, pas très jouasses les dieux shinto en ce moment.
Il serait bon que quelqu’un leur dise que c’est bon, on a compris, que les plus courtes sont les meilleures et que tirer sur une ambulance n’est pas nécessairement de très bon goût. Hé, les gars ! Et si vous faisiez comme cette demoiselle au derrière sablé ? Allongez-vous donc face à la mer, respirez l’air de la côte mizayakienne, curez-vous le nez, faites des pâtés, matez gentiment les bikinis qui passent, allez barboter avec une baudruche aux couleurs criardes, demandez-vous si vous allez faire ce soir plutôt un sukiyaki ou un yakiniku, bouquinez un manga en sirotant une kirin bien fraîche et surtout aimez le Japon, vous êtes un peu lourds les mecs, là. J’ai beau me dire que les personnes que je connais et que j’aime sont à l’abri de tout pépin, franchement, ça ne me satisfait pas. Il me prend l’envie de chausser mes geta, vêtir mon kimono et saisir ma réplique du sabre de Minamoto no Yoshitsune pour retrouver ce pays moribond que je n’ai pas vu depuis bien trop longtemps et vous faire comprendre combien se prendre un coup de katana auquel on ne s’attend pas peut être douloureux.
Bon, ça n’arrivera pas. D’une part parce que je ne suis pas un gus particulièrement violent, d’autre part parce que je suis plus habile avec un réflex à la main qu’un katana. Tenez, faites donc comme moi au Japon : ouvrez les yeux, absorbez-vous dans ces montagnes et ces rizières parégoriques. Ça vous purgera l’âme, parole !
J’ai l’habitude d’avoir tout plein de pensées quotidiennes pour ce pays. Ça change pas. Mais elles sont peut-être un peu plus dirigées vers les pauvres déracinés de Sendai (la seule bonne nouvelle dans toute cette merde est que mes proches sont en sécurité loin du sinistre). En espérant que cette reconstruction absolument pas demandée se termine aussi bien pour eux que pour les personnages d’Eureka…
Je ne peux que vous souhaiter bonne chance ! 😮
Sans blague, tu as une réplique du sabre de Minamoto no Yoshitsune ?
Perso, j’ai toujours voulu celui de Léonardo des batraciens ninjas…
Les quelques épisodes que j’avais vu de Eureka ne m’avaient pas emballé, mais bon, je vais regarder cela de plus près… Bien que niveau séries, je ne sache plus où donner de la tête, en ce moment…
@ Diablo Star : Oh! Merci mais moi ça va, tout comme les connaissances liées à la famille de ma femme, habitant bien loin du sinistre. J’imagine que la ville de Miyazaki continue son train-train quotidien, mais aussi que la population locale participe ou se prépare à participer à différentes actions de solidarité.
J’ai l’impression que les fleurs du hanami à venir vont être un peu douces amères cette année…
@ A.rnaud :sans blague effectivement, cadeau de mon beau-père lors de notre première rencontre. Ce brave homme a tout de suite compris qu’il avait affaire à un fan de Kenji Misumi. Pas non plus un de ces sabres qui coûtent le prix d’une grosse voiture (il m’aime bien mais pas non plus à ce point), mais tout de même un bel objet que je suis assez content d’avoir dans mon bureau… et que je transmettrai cérémonieusement à Olrik Jr le jour de ses 18 ans (ouais, j’aime le cinéma).
Eureka ? Des épisodes ? C’est un film de 3h30, hé patate! faut arrêter de regarder les Tortues Ninja ! Plus précisément un road movie intérieur, on accroche ou on abandonne au bout d’un quart d’heure. Moi, j’ai accroché, je l’ai vu trois fois, ce qui fait, vu sa longueur, qu’il m’a pris 10h30 de ma vie, mais je ne le regrette pas et suis prêt à lui en donner plein d’autres. Vraiment un film que j’adore, ne serait-ce que pour ses subtiles variations de N&B et de sépia.
Au fait, je n’oublie pas ta requête, c’est juste que là, je suis un peu surbooké. J’y verrai plus clair le W-E prochain.
Ok, ok…
Je me disais bien : « Tiens, voilà que le bougre balance des références de séries US dans ces commentaires… Il a du forcer sur le déca… »
Au moins, je me suis couché moins bête, c’est toujours ça de pris…
Du coup, je vais tâcher de voir si ce film prend un quart d’heure ou 16 fois plus de ma vie…
Oui, oui, pas de problèmes, of course…
« J’ai l’impression que les fleurs du hanami à venir vont être un peu douces amères cette année… »
C’est ce que je me disais aussi…
Euh… Un doute m’ayant étreint, je viens corriger mon commentaire du dessus…
14 fois plus et non 16, of course…
Les chiffres et moi, cela n’a jamais été ça…
@ A.rnaud :
Ça me revient :
« un raz-de-marée va venir. Bientôt j’en suis sûr ».
Ce sont les premières paroles du film.
@u gars d’Edogawa : le pire c’est qu’un voyage au Japon durant cette période a un moment été dans mes projets, justement afin de savourer pour la 1ère fois le Japon au printemps. En fait de pétales de fleurs de cerisier, j’aurais vu des larmes et des mines déconfites. J’aime les expériences intérieures liées à ce pays qui m’a tant donné – le meilleur comme le pire, mais là, je ne sais pas…
Bon courage encore une fois dans ta traversée de cette épreuve.
Elle est tres belle ta photo. Tu fais comment pour obtenir ce format paysage (verticalisé) ?
Rien de spécial : juste un recadrage. J’ai retiré des bandes sur les côtés de façon à ce que la photo occupe au maximum la colonne.
T’es pas un peu pervers Olrik ? Lol. 😉 Tout semble si paisible (en apparence).