(the DC Archives) Quand la Rose Noire se fait tatouer


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Kashin no irezumi : Ureta Tsubo est probablement le premier roman porno que j’aie vu. Il faut bien l’avouer, j’aurais pu tomber plus mal tant les productions de la Nikkatsu de cette époque sont inégales. Mais voilà, coup de bol, il s’avère que la Vie Secrète de Madame Yoshino (titre français) est quand même un sacré film, avec un Masaru Konuma en grande forme et une Naomi Tani en grandes formes, plus sculpturale et charismatique que jamais. Donc prêt à explorer aujourd’hui le moindre pigment de son épiderme ? Alors on y va !

(article paru sur drink Cold le 22 mai 2010)

Masaru Konuma

Naomi Tani n’a jamais eu peur de moi,c’est plutôt moi qui avait peur d’elle. Masaru Konuma

Mon dieu, quelle séance les enfants ! Hier, histoire de bien rôder cette deuxième « dernière séance japanisthanaise », j’avais décidé de projeter Kashin no irezumi : Ureta Tsubo à l’équipage de l’USS Destroyer Drink Cold. Tout était prêt à la cantine : le projecteur, les boissons, les bancs bien disposés, on avait même l’assistante d’Emi qui s’était gentiment proposée de servir les bières et les chocolats glacés. Pour couronner le tout, les officiers s’étaient joints à ce rude équipage qu’est le nôtre. On est comme ça, nous, forcément écrasants de supériorité, doués de tous les avantages physiques et intellectuels mais jamais hautains envers nos hommes.

Bref, tout se passait bien lorsque voilà : après quelques minutes de film, on arrive à la première scène de nu, et évidemment ça dégénère :

Rose noire visionnage

Oh ! Des seins !

Je vous laisse le soin de deviner qui est qui. En tout cas, croyez bien que je ne suis pas le gros qui se fait peloter les seins. D’ailleurs, en parlant de seins, l’assistante d’Emi (que l’on aperçoit au fond à droite) doit les avoir un peu bleus ce matin. Tripotages de melons, claquages et pincements de popotin (qu’elle a fort joufflu d’ailleurs) ont été son lot durant un bon quart d’heure. Après, n’y tenant plus, la pauvre est allée rejoindre en pleurs sa chère Emi dans sa cabine. Ainsi est l’équipage de notre navire : des brutes, certes attachantes, mais des brutes.

La suite fut malheureusement prévisible. Le film terminé, nous souhaitâmes bonne nuit à l’équipage en lui demandant de finir raisonnablement la soirée. Parole malheureuse ! Deux heures après nous fûmes réveillés par un boucan de tous les diables. Le tafia, le vomi et les chansons paillardes coulaient à flots. Et les remontrances n’y faisaient rien, au contraire, elles les aggravaient, nos hommes ayant plutôt le vin mauvais. Il fallut recourir aux grands moyens :

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Mais ces petites péripéties qui émaillent notre quotidien n’étaient pas finies ! Le lendemain, le capitaine, visiblement de méchante humeur, se réveilla avec une curieuse lubie :

rose noire Boddicker Le Rouge

Ce qui était à prévoir arriva : au moment où je vous parle, cap’tain Clacla est avec sa pelle et son seau en train d’essayer de désensabler le Drink Cold.  Moi, j’ai prétexté mes rhumatismes et surtout cette séance de cinoche pour m’éclipser en loucedé. La satisfaction du client avant tout, non, qu’en dites-vous ?

Allez, entrez, entrez ! Prenez au passage le petit cadeau :

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… que vous tendent Nana et Momo (nos deux nouvelles maids, en remplacement des sœurs Kanno, jugées trop effrayantes par certains clients) :

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On vous gâte, hein mes salauds !

Le deuxième opus de la Dernière Séance Japanisthanaise va commencer. Cette fois-ci, ce ne sera pas du pinku contestataire mais du pinku bien en chair :

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Tiens ! Pour ta collection d’écrans-titres Megane !

Le film que vous allez voir ce soir (comme disait Schmoll) s’appelle Kashin no Irezumui : Ureta Tsubo. Réalisé en 1976 par Masaru Konuma, il est l’un des fleurons de ce que l’on appelle communément le roman porno. On raconte souvent que l’expression serait une contraction de « romantic pornography ». En fait, elle viendrait plutôt du français « roman pornographique ».  Il s’agissait alors de donner, vis-à-vis du reste de la production érotique mondiale, un certain cachet à des productions produites à la pelle de 1971 à 1988, essentiellement par le studio de la Nikkatsu (au début pour renflouer ses caisses, le studio étant en proie à de graves soucis financiers).

C’est en effet à la fin des années 60 que beaucoup de compagnies commencèrent à comprendre le potentiel  des films exploitant la nudité féminine et utilisant des thèmes adultes. Surfant sur la vague, la Nikkatsu se mit à produire à la chaîne des films de 70 minutes environ, moins mainstream dans leur approche du sexe, tournés et post-produits en trois semaines, et dont les scènes de sexe s’enchaînent avec une belle régularité toutes les dix minutes. Durant ces dix-sept années, 850 films (dont 710 pour la seule Nikkatsu) furent tournés ! Beaucoup de bobines sont à jamais perdues, mais les plus intéressantes d’entre elles sont visibles grâce au travail de l’éditeur japonais Geneon – et récemment chez Wild Side, grâce à une collection inégale mais qui a le mérite d’exister :

wild side collection

Une pub, oui, mais c’est pour la cause sacrée du roman porno.

Reste que le néophyte peut aisément se perdre dans cette jungle de petits minois, de petites culottes, de petits culs et de seins de toutes les tailles. Il peut avoir l’impression d’entrer dans une gigantesque maison close, sans doute prometteuse mais dont il ne connaîtrait pas les vedettes. Par où commencer pour être sûr de ne pas être déçu ?

roman porno sept mercenaires

Les Sept Mercenaires Nikkatsu style ou trop de choix tue le choix.

On peut avoir une approche par thèmes. Il y en a pour tous les goûts : drames familiaux, bondage,  viol, OL, bizarre, pas bizarre, historique, zoophilie, exotique, sadisme, culinaire, médical, soyez assurés que vous trouverez votre bonheur. D’ailleurs, même ces grands malades que sont les tennismen y trouveront leur compte, c’est vous dire :

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Ce film comprend les plus fabuleux coups qu’il m’ait été donné de voir au tennis. Ma raquette en tremble encore !

Mais avec cette approche, soyez assurés que vous allez rapidement vous cogner à d’incommensurables nanars. Ce qui sera moins le cas si l’on choisit une exploration en fonction des figures de proue du genre, aussi bien celles qui sont derrière la caméra, que celles qui offrent leur corps devant. Et avec un peu de chance, vous tomberez sur une de ces associations mythiques entre un réalisateur et sa muse. La paire Masaru Konuma / Naomi Tani est de celles-là.

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Mais cette paire n’est pas mal non plus.

Pour faire simple, Konuma est un des vieux briscards du roman porno. Ancien assistant-réalisateur de Seijun Suzuki (on peut trouver plus dégueu comme formation), il est le chantre du fouet, du martinet, de la soumission et de la femme ficelée comme un saucisson. S’il ne fut pas le premier à avoir exploité le SM, il fut celui à qui l’on confia volontiers au début des 70’s ce type de film, les autres réalisateurs étant assez peu tentés par l’expérience. Hana to Hebi, Cloistered Nun: Runa’s Confession, Wife to be sacrificed, autant de joyaux qui vous donneraient presque envie de vous rendre à votre M.Bricolage afin de vous concocter un petit stock de cordelettes. Mais au-delà du thème, Konuma est un esthète de la fornication. Montrer de la fornication pour de la fornication ne l’intéresse pas : elle doit être sublimée, magnifiée par les moyens techniques dont il dispose. Chez Konuma, croyez bien que lorsqu’il y a une scène de fesse de cinq minutes, ce n’est pas le spectateur qui bâille mais bel et bien sa braguette !

En ce qui concerne Naomi Tani (là aussi pour faire simple sinon j’ai pas fini), disons qu’elle fait partie des actrices de roman porno qui constituent, aux yeux de Thomas et Yoko Weisser (dans The Sex Films : Japanese Cinema Encyclopedia) , la « crème dans la crème » :

rose noire actrices roman porno

Les 6 Playgirls du roman porno

3ème arrivée dans ce petit cercle, Tani (nom d’emprunt, ce mot d’argot désignant le  creux entre les seins) reste peut-être la plus populaire des Nikkatsu Queens. Il faut dire qu’il y a quelque chose de déroutant chez cette magnifique Japonaise, avec cet inhabituel 96 cm de tour de poitrine, cette peau immaculée étroitement serrée dans un kimono,  ce visage doux, presque maternel. Il y a chez elle un côté « épouse japonaise modèle », toujours à trotter dans la maison en geta, à faire de l’ikebana ou à s’occuper du dîner. C’est un peu l’image fantasmée de la femme idéale. Mais ce fantasme en appelle immédiatement un autre : celui de la femme soumise, toujours prête à jouer de la chipolata, qui dira toujours non mais qui pensera toujours oui. Et dans ce double jeu, Naomi Tani excelle, on peut réellement parler ici de talents d’actrice. Et perfectionniste avec ça. Les scènes SM ne lui faisaient pas peur (« le SM est mon destin », disait-elle), au contraire c’est elle qui les recherchait. Fière de sa peau d’albâtre, elle refusa pendant des années d’aller à la plage pour ne pas prendre le moindre coup de soleil. Dame ! les marques laissées par les martinets ou les cordes se seraient moins vues, c’eût été dommage. Surnommée « la Rose Noire », Tani a toujours vu son corps comme une fleur épanouie et a systématiquement refusé,  après son retrait des écrans en 1979, tout retour dans le milieu du cinéma, pour ne pas décevoir ses fans en leur montrant un corps flétri.

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La Rose Noire à l’acmé de sa beauté

Kashin no irezumi : Ureta Tsubo (soit « le tatouage du pistil : le vase mature ») propose une histoire en apparence désespérément simple : un homme est à la fois aimé de sa petite amie et de la belle-mère de celle-ci. À partir de ce canevas, Konuma brode pour le rendre rapidement singulier.

Ainsi, la relation entre la mère et la belle-fille est d’emblée placée sous le signe de l’inceste. Lors d’une scène de bain, Takako, la fille, saisit à pleine main (elle a bien de la chance) un des seins de Michiyo (jouée par Tani donc), sa maman, sous l’œil surpris puis amusé de celle-ci.

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« Je peux ? – Vas-y, je t’en prie ! »

Il y a un peu d’envie dans ce geste. Mais aussi du désir puisque Takako exprime son désir que Michiyo reste célibataire afin qu’elle puisse vivre avec elle. En tout cas, ce geste compulsif annonce l’effet que ne rate pas de créer le physique de Tani (et pas que dans ce film).Où qu’elle aille, sa beauté capte les regards. Ainsi, la première chose que fait sa fille au tout début du film est de la prendre en photo :

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C’est  aussi le moment ici de parler de M.Yamada (appelons-le ainsi, on ne connaît pas son nom), sympathique patron d’une PME que l’on voit ici en pleine pause café avec sa secrétaire :

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Oui, il est le seul au monde à boire son café tout en touillant sa cuillère.

Quand notre Rose Noire débarque chez lui, on se doute bien qu’il va y avoir de l’arrachage de vêtements et du yamete ! dans l’air. Ça ne rate pas, encore que le gus soit plus lâche que prévu puisqu’il utilise une drogue pour endormir sa proie. Il se retrouve alors devant un objet sexuel fascinant qu’il ne manque pas de contempler et de renifler avant de passer à l’action.

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Bons sang ! C’est du 36 !

Autre scène : dans la rue, durant une averse, un inconnu l’aperçoit, se rapproche d’elle, la mate en train d’ôter sa tabi :

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Un fétichiste du pied. Ça sent son fan de Rétif de la Bretonne à dix lieues !

… puis regarde intensément sa nuque :

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Humide, la nuque. 

Il s’agit du personnage tatoueur qui lui comprend instantanément qu’il n’a pas besoin de voir le corps nu pour piger qu’il se trouve devant un chef d’œuvre de la nature. Ainsi est le corps de Naomi Tani dans beaucoup de films : un corps qui fascine. Et le fait qu’il subisse les pires tourments n’est pas contradictoire. S’il connaît des extrêmes, c’est justement parce qu’il est stupéfiant de beauté. On est un peu devant la logique des libertins de Sade dont le plaisir et la méchanceté seront d’autant plus intenses que l’objet de leur violence sera pur. Pour faire simple, on pourrait presque dire que son corps constitue un thème à lui seul, une sorte d’élément narratif.

Autre point qui ajoute à l’originalité de ce triangle amoureux : la présence d’une folie qui couve. Elle intervient dès la scène de l’empoignement de miche par sa fille. Mais ceci n’est que le prélude à une obsession qui va peu à peu la dévorer. Il y a un peu de la madame Bovary dans Michiyo. Délaissée sexuellement (elle est veuve et n’a été marié que durant six mois ), elle est dotée d’une âme très romantique. On apprend ainsi que son grand amour de jeunesse est Kikusaburo Ogata, grand acteur de Kabuki décédé tragiquement. Amour toujours très prégnant, qui n’a pu être réellement oublié puisque l’on sait que Michiyo n’a vécu avec un homme que six mois. Du coup les pulsions s’entassent, et lorsqu’elle découvre que le petit ami de sa fille :

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Hideo Ogata qui, contrairement à Naomi Tani, a un peu la peau sur les os

… est le sosie parfait de son amour de jeunesse (et pour cause puisqu’il s’agit de son fils !), les soupapes lâchent, aussi bien dans son esprit – elle s’identifie à Hanako, personnage féminin d’une pièce Kabuki dans laquelle joua Kikusaburo :

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que dans ses actes :

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La compétition avec belle-fifille est lancée !

En effet, dès cet instant, la course au bogosse Ogata fait rage. Michiyo a l’avantage, puis sa fille le reprend. L’obsession s’intensifie dans l’esprit de Michiyo : il lui faut Ogata/Kikusaburo. C’est alors qu’elle prend LA décision, celle qui va déboucher sur ce qui est à mon sens une des plus grandes scènes érotiques du roman porno (mais je vous confirmerai définitivement quand j’aurai vu les 850 films). Michiyo décide alors de se faire tatouer un serpent tout autour de son corps afin de s’identifier totalement à Hanako (qui dans la légende, se transforme en serpent afin de séduire Kikusaburo).

Durant huit minutes (j’ai chronométré pour l’amour de la précision journalistique) on assiste à la réalisation de ce tatouage intégral. Et là, franchement, si vous avez trouvé cette scène ennuyeuse et que vous n’avez pu résister à la tentation d’avancer en vitesse rapide, vous ne méritez qu’une seule chose : passer quelques jours à fond de cale dans l’USS DRINK COLD à compter les cafards et à subir l’effroyable tambouille que ne manquera pas de vous servir Kiki. Tout d’abord, photographiquement parlant, c’est du miel pour les yeux. Visiblement, Konuma jouit à filmer l’actrice dans tous les sens, dans toutes les positions, toujours à l’affut du point de vue et de la composition qui en mettra plein la vue au spectateur :

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On est dans une sorte de micro fétichisme : celui de la moindre parcelle de peau de Naomi Tani

Mais dans la performance, Tani n’est pas en reste. Conchions ici ceux qui considèrent qu’une actrice de film rose ne doit avoir que deux qualités : son corps et son art de feindre des couinements de douleur/plaisir. On comprend parfaitement dans cette scène pourquoi Yasuharu Hasabe a regretté de n’avoir tourné qu’un seul film avec l’actrice (dans Rape !). Car non content de livrer avec passion à la caméra son corps afin de lui faire exprimer des émotions, elle joue parfaitement la métamorphose qui opère en elle. Il y a dans cette scène la quintessence de ce double visage, évoqué plus haut, propre aux personages de Naomi Tani : en quelques minutes, madame Yoshino, tranquille veuve, se transforme en Hanako la femme serpent (d’après la légende de la pièce de Kabuki évoquée plus haut).  Les cris de douleurs se teintent de nuances de plaisir, la transpiration abonde, Michiyo est prête à muer et à prendre sa nouvelle apparence :

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Chez Konuma, la femme libérée sexuellement peut être effrayante(Tani opère le même type de métamorphose dans Flower and Snake).  Ici, le personnage de Tani se transforme en une sorte de Gorgone, monstre serpent doté d’un nouvel œil au niveau du sexe qui pétrifie le pauvre tatoueur. À noter que Konuma a toujours détesté ces caches disgracieux dont le but est de dire au jobard : attention ! il le font vraiment ! Konuma maîtrise parfaitement l’art de la composition qui saura éviter la présence dune censure baveuse.

rose noire 14L’exemple le plus frappant du film : les deux jeunes gens se besognent tandis que Michiyo le fait en solitaire.

Mais l’utilisation qu’il en fait ici, avec cette assimilation à un  trou noir qui semble vouloir aspirer ses victimes, montre encore une fois combien il ne joue pas dans la même catégorie que nombre de tâcherons du roman porno.

Sans révéler la fin, disons juste que Michiyo, sombrant un peu plus dans la folie, fait l’amour au tatoueur et à Ogata. Elle « fait l’amour à » et non pas « fait l’amour avec ». La dernière scène de sexe est un feu d’artifice hystérique durant laquelle Naomi Tani aura rarement autant eu cette apparence de mangeuse d’hommes. Littéralement déchaînée, elle embrasse, lèche, suce, malaxe, empoigne, mord, en un mot elle domine, vide  son amant de son foutre mais aussi de toute faculté (il ne réagira pas lorsque sa petite-amie, surgit à l’improviste, lui criera d’arrêter).

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Nous sommes en 1976, trois années avant la retraite de Tani du monde du roman porno. Pour cette femme qui a voulu rester à jamais dans l’esprit de ses admirateurs comme une « fleur éclose éternelle », la beauté plastique de son corps dans ce film, supplantant celui de sa belle-fille encore en devenir, en est la parfaite illustration. Mais plus que jamais aussi, sa rage, son implication totale dans cette scène finale font résonner cette célèbre formule de Shinya Yamamoto : « Naomi Tani est un monstre ». Un monstre en fleurs, assurément.

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