La Mélancolie (Hotsureru)
Takuya Kato – 2023
Une femme mariée assiste à la mort brutale de son amant. Son premier mouvement est d’appeler les secours mais finalement elle n’en fait rien, consciente que ce serait se compromettre en révélant sa relation. Dès cet instant son quotidien, et notamment sa relation avec son mari, vont s’effilocher.
S’effilocher oui, et pas sombrer dans la mélancolie. C’est en effet la véritable traduction du titre original (et du coup, La Mélancolie est un choix maladroit car envoyant le spectateur sur une fausse piste). Rien non plus de spectaculaire, mais juste assez pour être attentif à l’évolution du désarroi, de la contradiction intérieure de la jeune femme, à la fois soucieuse de ne rien laisser transparaître de sa relation auprès de son mari, et sans doute consciente que cette dernière s’effiloche elle aussi, et qu’il vaudrait peut-être mieux divorcer.
Deuxième film de Takuya Katô pour lequel il faut s’accrocher pour trouver des informations, La Mélancolie, dans son rythme et sa photographie, a comme un petit quelque chose de Ryusuke Hamaguchi (d’ailleurs, la B.O. est aussi le fait d’Eiko Ishibashi), ce qui explique sans doute pourquoi le film a été diffusé en France. Joliment interprété (à noter la présence de Shôta Sometani dans le rôle de l’amant), le film donne envie de voir le précédent de Katô précédent (Grown-ups) mais aussi son drama sorti en 2024, Seven Orifices. Non, pas un pinku, juste une histoire déconcertante sur des trous gigantesques apparaissant dans le ciel. Sometani en est, tout comme Kanji Furutachi, (acteur que j’apprécie, et qui joue d’ailleurs dans La Mélancolie).
7/10