I Am what I am (Sobakasu)
Shinya Tamada (2022)
Kasumi est asexuelle. Ne lui parlez donc pas de petit ami et encore moins de mariage. Son seul désir, finalement, c’est qu’on lui foute la paix…
Tōko Miura est de ces jeunes actrices pour lesquelles il est intéressant de suivre la carrière. Révélée un an plus tôt dans le Drive my car de Ryusuke Hamaguchi, la voilà de nouveau dans le rôle d’une jeune femme atypique. Atypique mais pas chiante et antipathique, comme ce fut le cas pour Yumi Kawai dans Desert of Namibia. L’asexualité de Kasumi n’est surtout pas synonyme d’asociabilité. On la voit dans sa relation tumultueuse avec sa mère, soucieuse de la caser coûte que coûte en lui dénichant un mari, mais aussi avec sa sœur, son père qui lui a donné le goût de la musique (elle joue du violoncelle) ou encore avec une ancienne camarade qu’elle retrouve, Maho (parfaitement interprétée par Atsuko Maeda), ancienne star du porno avec qui un projet de collocation se dessine, ou encore avec les enfants de l’école primaire dans laquelle elle travaille… en compagnie d’un collègue de travail gay.
On le voit, un film finalement bien dans l’air du temps, avec ce Japon qui n’en finit pas de voir baisser sa natalité. Il n’en demeure pas moins que le propos est suffisamment léger pour qu’on en retire du plaisir, un peu dans la lignée de Hush!, film de Ryosuke Hashiguchi (2001) dans lequel on assistait à la collaboration incongrue d’un trio de personnages (deux gays et une jeune femme désireuse de devenir mère coûte que coûte).
7/10