Maîtres de demain ? #10 Bundesliga (Tatsunari Ota – 2016)

Ça faisait longtemps que je n’avais visionné un travail de fin d’études pour la 東京藝術大学大学院映像研究科 第, aka l’Université des Arts de Tokyo. Toujours intriguant de se plonger dans l’un de ces travaux en essayant de déceler la perle qui saura tracer sa voie dans le septième art. Ce n’est pas toujours le cas, des étudiants sortent rapidement des radars. J’imagine que pour certains, réaliser un film permet d’ajouter une ligne sur son CV et permet d’être plus facilement recruté dans la TV japonaise. Mais d’autres parviennent, quelques années après, à monter un nouveau projet, voire à percer internationalement, comme ce fut le cas pour Ryusuke Hamaguchi dont le film de fin d’études, Passion, a fini par être diffusé en France après que Hamaguchi s’est fait connaître avec Senses. Ajoutons que l’institution a parmi son corps enseignant un certain Kiyoshi Kurosawa et que Kitano y a parfois lui aussi partagé ses lumières. Bref, l’assurance tout de même de visionner des choses un minimum intéressantes, à défaut d’être passionnantes — mais après tout, c’est un peu le lot des œuvres de jeunesse de beaucoup de réalisateurs.

Ainsi ce Bundesliga, de Tatsunari Ôta qui, en 2022, a réalisé son premier film, There is a stone, film dont le sujet m’intrigue et m’a donné envie de voir d’abord son film de fin d’études pour la TUA. Le film ne porte pas sur le foot allemand mais sur… le ping-pong, l’Allemagne étant apparemment un pays disposant d’une ligue de ping-pong assez importante pour faire venir des pongistes étrangers (d’ailleurs, je crois me souvenir qu’à la fin du Ping-pong de Taiyo Matsumoto, Peco va y faire carrière).

Le personnage principal du film est un jeune homme qui, suite à une blessure l’empêchant de continuer à pratiquer le base-ball, s’entraîne au ping-pong afin de rejoindre dans quelques mois l’Allemagne. Pour ce faire, il squatte le gymnase d’un lycée déserté. On suppose qu’il pratique durant les vacances scolaires, mais qu’il y ait ses entrées sans qu’un concierge vienne mettre son grain de sel surprend. En tout cas, cool pour lui, sauf que… on est bien en peine de mesurer son niveau au ping-pong et le degré de sérieux de son projet professionnel. D’autant que d’autres anciens camarades le rejoignent et parasitent son entraînement, par exemple en partant à la recherche d’une capsule temporelle autrefois enterrée dans les abords du gymnase, ou bien en jouant au basket. Il faudra attendre les dernières minutes pour comprendre que le personnage est un de ces hommes dont l’ambition est inversement proportionnelle à la volonté pour la concrétiser. On peut aussi y voir une parabole sur le désir de fuir le temps pour ne jamais quitter l’enfance…

Le film ne fait que soixante-deux minutes, durée notamment atteinte par l’usage de longs plans séquences. Si certains romanciers tirent à la ligne, Ôta, lui, tire à la seconde en refusant un montage resserré. Du coup, inévitablement, le visionnage se dilue et, comme il n’y a guère de péripéties, l’ennui guette. Après, comme l’ennui n’est pas non plus qu’une question d’absence de rebondissements ou de faible nombre de personnages, je dois avouer que cela aurait pu être pire. En tout cas, ça ne n’entame pas ma curiosité de voir son There is a stone où il est question, si j’ai bien compris, d’une femme qui adore passer ses journées au bord d’une rivière… pour y balancer des cailloux.

5/10

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