Non-Ko est un de ces films japonais qui savent mêler intelligemment gravité et légèreté et qui vous font finalement passer un agréable moment. Pourtant, ce n’était pas gâté au début. Le personnage principal, Nobuko, est une jeune trentenaire pas très avenante.
C’est elle.
La mine renfrognée, on a l’impression d’une sorte d’anti-Amélie Poulain (ce qui l’a rend d’ailleurs sympathique, quand on y réfléchit) : la langue assez pendue, elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense, elle boit (et le vin est plutôt triste), elle fume (horreur !), quand elle rentre chez elle en vélo c’est pour au passage envoyer valdinguer des poubelles d’un coup de pied bien placé, et enfin, chose que le plus grossier des touristes français ne ferait pas, elle n’hésite pas à détacher d’une branche ces petits papiers de bonne fortune que l’on trouve dans les temples. Ah ! J’allais oublier : c’est une ancienne actrice de V-cinéma (Non-ko était son nom de scène), elle est divorcée et est retournée vivre chez papa maman. Papa est un prêtre qui dirige un temple Shinto. Quant à son ancien mari, elle le revoit de temps à autre, un peu dans un but d’hygiène sexuelle. Ça ne fait pas de mal, mais la fellation soumise et mécanique, dans cette chronique champêtre d’un petit bled, déroute un peu le spectateur.
Oui, ça biroute, euh, déroute.
Personnage assez atypique donc, pas follement sympathique que cette Nobuko. Et pourtant, lorsque sa route croise celle de Noburu, le personnage va évoluer et devenir peu à peu attachant. Masaru est un jeune homme pour le moins naïf qui s’est mis en tête de participer au grand matsuri du village. Il envisage d’avoir un stand pour vendre des poussins. Le problème est que la tenue de ces stands par Monsieur Tokio, un peu le yakuza du coin.
Tokio, yakuza ayant un splendide jardin japonais, l’enfoiré. Je le hais.
La réponse est rapide et catégorique : c’est niet. Touchée par ce qui arrive au jeune homme, Nobuko le prendra sur sous son aile (en fait, le vrai poussin du film, c’est bien sûr Masaru, avec son caractère et son ciré jaune), l’invitera à loger chez elle en attendant de trouver une solution.
Ouais, la solution, on la voit venir.
Ces deux-là vont-ils s’aimer ? Nobuko va-t-elle repartir avec lui ? Le Matsuri va-t-il bien se passer ? Questions toutes simples que l’on se pose et qui suffisent à maintenir l’intérêt. Cela tient surtout du personnage de Nobuko (d’ailleurs bien tenu par Maki Sakai ), énigme féminine, roc indifférent à l’extérieur, en réalisé femme impulsive et perturbée.
Mais dans le genre perturbé, Masaru n’est pas en reste.
D’un point de vue social, le film porte évidemment un regard intéressant sur ces femmes trentenaires qui vivent chez leurs parents et qui se moquent du qu’en dira-t-on. A ce titre, évoquons un autre personnage, celui de la sœur de Nobuko, femme contente d’elle-même, satisfaite de sa vie d’épouse modèle et de mère de famille et totalement méprisante vis-à-vis de sa sœur. Personnage imbécile qui, par son attitude imbécile et ses reproches imbéciles, donnent une aura lumineuse à Nobuko. Finalement, il y a un peu d’Heidi en elle.
Dvd disponible chez Toei.
On termine avec une vidéo de Popoyans. On entend le morceau durant le générique de fin.
Je suis tombé sur votre blog un peu par hasard. Je cherchais un article sur Shoukichi Kina sur la toile francophone après avoir écrit une courte introduction sur son univers l’autre jour, et au détour d’un clique me voila sur bulle du Japon.
Alors tout d’abord, bravo pour votre blog.
Et puis merci, parce que je sens qu’il va y avoir des tonnes de choses a découvrir au fil des pages.
Hop dans netvibes.
Merci pour ce retour positif.
Des « tonnes de choses à découvrir », il y en aura, on peut faire confiance au Japon pour cela.
Sinon, pour information, je participe aussi depuis peu à un autre blog culturel (collectif celui-ci) sur le Japon : http://drinkcold.wordpress.com/
Si tu aimes une certaine sous-culture populaire (ce qui, après avoir jeté un coup d’œil à ton blog – plein de belles images d’ailleurs, félicitations ! semble être le cas), tu devrais aimer.
Bonne journée,
Olrik.
Merci pour le lien. Effectivement, j’aime.