Cette question, pour celui qui est allé au Japon peut sembler incongrue tant les Japonais, dans le métro ou ailleurs paraissent être des gens particulièrement courtois. Cependant, il faut croire que si cela est vrai aux yeux du gaijin de passage, cela l’est moins aux yeux de l’autochtone très sensible aux moindres dérives, aussi imperceptibles soient-elles, de la bonne éducation.
Ce qui pour un français peut sembler banal, est jugé comme étant scandaleux pour un Japonais. Il fallait réagir, le métro était sur le point de devenir la scène d’un chaos indescriptible. C’est ce qu’a fait la compagnie du métro de Tokyo en commandant à l’artiste Bunpei Yorifuji une série d’affiches rppelant aux usagers quelques dérives à éviter. Cette campagne de sensiblisation a commencé en avril 2008. Chaque mois, une affiche jaune s’ajoutait à la collection pour remattre un peu d’ordre dans ce lieu de débauche. La démarche est toujours la même : titre accrocheur, compréhensible en une seconde, associé à une illustration immédiatement reconnaissable. Diffusés à chaque fois au nombre de 4000 exemplaires (700 dans les stations, 3300 dans les rames), ces posters mettent en scène un homme portant des lunettes – quelquefois une femme – dérangé par la comportement d’une personne, mis en valeur par le blanc, montrant par là qu’il est incapable de se fondre dans le décor. Pour les lunettes, l’artiste explique qu’elle permettent de cacher les sentiments, et par là de faire sentir qu’il y a un réel malaise chez le passager.
Concernant le message, Yorifuji a voulu éviter les messages du type « faites ceci », « ne faites pas cela ». Il préfère dire « vous pouvez faire ceci (par exemple boire jusqu’à en devenir une loque) mais pas ici) ce qui est, estime-t-il, plus positif.
Reste une question : pourquoi une telle campagne ? ou plutôt, n’est-ce pas un peu excessif compte tenu de cette politesse qui saute toujours aux yeux de l’étranger ? Il faut croire que non, si l’on en juge le fossé qui se creuse toujours davantage entre les générations. Les anciens ont tendance à penser que tout se perd, tout s’affadit, se détériore, notamment tout ce qui touche à la politesse. Dixit un sondage organisé par le Asahi Shimbun. On pourrait penser que c’est un peu une découverte « tarte à la crême », on sait que pour les anciens, c’était toujours mieux « avant », mais, finalement, comment ne pas approuver un pays qui décide de faire quelque chose, de manière à la fois élégante et divertissante, en faveur du savoir vivre ? Et même, allons plus loin ? La RATP ne pourrait-elle pas passer commande auprès de Bunpei Yurifuji ? D’ailleurs pourquoi s’arrêter au métro parisien ? Pourquoi ne pas en mettre partout dans les rues ? La France a tellement l’air parfois d’être un gigantesque métro tokyoïte.
ça me rappelle ce recent billet ( ou scanno-pillage dirait mr neojaponisme ^^) ici: http://pinktentacle.com/2010/08/vintage-tokyo-subway-manner-posters/
Wow ! Je ne connaissais pas. Très différent comme style mais là aussi, quelle créativité!
site très sympa (les copyrights font la gueule mais bon…)
et tant qu’on y est: un p’tit site (qui paie pas de mine) d’un expat frenchie de de bon gout:
http://kaidankamera.blogspot.com/
Bien ? Un mot. Déconvenue.
J’ai totalement changé ma vision des japonais ! Je les idéalisais tellement… alors qu’en fait, ils sont comme tout le monde, le reste du monde. Alors certes ! Peut-être en moins pire mais quand même. Ces incivilités dénoncés en dessin, je les ai vécu. Oui, monsieur ! Pas toutes, je serais mytho’ mais quelques-unes quand même. Elles sont toujours d’actualité, pignon sur rame et quai. ‘foiré de jap’ !
Oui, enfin je t’avais dit d’éviter aussi ce genre de chose :
Tu m’étonnes après que tes virées en métro se passent mal ! Salopard, va.
Plaisanterie mise à part, je n’ai pas souvenir d’avoir connu de mauvais moments dans le métro de Tokyo (et dans d’autres transports). Forcément un peu chaud aux heures de pointe mais dans l’ensemble ça s’est toujours bien passé. Faut croire que tu attires les cas. 😀
Faudra raconter tout cela sur Made-in-asie.
Mince ! Je pensais que c’était de rigueur dans les rames roses. J’ai pas du comprendre le panonceau. 😀
Après, effectivement j’étais peut-être au mauvais endroit au mauvais moment, un peu comme ces rues souillées de déchets alors qu’on m’a toujours vendu un pays plus propre que Mr Propre. Faudrait que je dénonce, en effet cette propagande savamment orchestré par les crachoirs des camionnettes uyoku. En parlant de ces dernières, elles font vachement de bruit quand même.
I.D., en déprime dans le brouillard parigot, nostalgique de ses quartiers tokyoïtes colorés.
Uh ? en fait tu es déjà de retour ? Tu sais, tu peux le dire que ça s’est très mal passé et qu’il y a eu une reconduite à la frontière anticipée ! J’ose même pas imaginer ce que tu as fait à Kabukicho.
Plaisanterie mise à part, c’est dommage car moi qui voulais te passer une commande de photobooks avec des bijins à poil, je vais devoir attendre maintenant.
Pour la saleté que tu as vue, c’est le signe que tu as dû faire des incursions dans des ruelles pas forcément indiquées dans les guides touristiques. Ce qui est une bonne chose car oui, le Japon c’est aussi ça et c’est ce qui le rend encore plus stimulant. La crasse, c’est le bien photographiquement parlant.
Yep, déjà. Les deux premières semaines d’octobre. Temps idéal. Tout nickel. Pour tes titres recherchés, c’est con. J’aurai ainsi pu découvrir tes boutanches en vrai. Ça m’aurait changé des friperies, des 15 repas que je prenais par jour et des immeubles de tekos sur 6 étages. Bref, je t’aurai ramené ça sans souci. En fait, nous sommes restés sur cette courte période, celle dont je te causais lors des demandes de tips par mail. Tu piges, je devais faire vite, y avait une Légion à filer au père Kitano.
« Ça m’aurait changé des friperies »
Argh ! Ça, au moins, avec l’expérience je m’y prends maintenant comme un chef pour y couper (sauf quand il s’agit d’acheter des frusques pour moi).
Mais du coup tu as visité quoi ? Tu es resté à Tokyo ?
Tu as été de bons conseils. On a tapé dans le classique pour ce premier voyage. Pas mal de proches nous conseillaient des destinations similaires.
Nous sommes effectivement restés sur Tokyo en début (squattage à Daikanyama) et fin de périple (squattage à Ikebukuro). Sur plusieurs jours, on a vraiment pris le temps de découvrir la capitale de fond en comble, revenant même dans certains quartiers à différents moment de la journée, soir.
Le 2ème pied à terre fut Kyoto. On l’a pas mal visité puis de là et avec nos JR Pass se fut Osaka, Hiroshima, Miyajima et Nara. En gros, c’était le programme. Parcours balisé, plutôt touristique, forcément vue les destinations.
Deux semaines, c’était short. Avec une 3ème en plus, on aurait sans doute visé des destinations avec vol interne pour découvrir d’autres facettes.
A défaut de réaliser des billets constructifs sur M.I.A., je pense que je partagerai tout de même quelques tofs et impressions, histoire de.
Effectivement, parcours touristique mais pour un premier voyage, c’est ce qu’il faut, et largement suffisant pour donner envie d’y retourner.
Tiens, en tombant dessus, j’ai forcément pensé à toi… (j’aime bien le type au 3ème doigt)
https://creators.vice.com/fr/article/tokyo-compression-photographs-of-cramped-subway-riders
Je connais, je crois que c’est un lecteur qui avait posté l’info.
La photo avec le Japonais qui tend le doigt est sympa. ^^