Attaques de méduses psychotiques et de serpents félons !

J’ai vu qu’en France, certains articles évoquaient la chaleur actuelle au Japon. On ne vous ment pas : depuis notre arrivée le thermomètre monte très vite dans la matinée (30°C dès huit heures) pour ensuite zoner autour de 40°C. Le W-E dernier a été plus doux, avec de gros nuages qui ont bien arrosé la ville et fait descendre de quelques degrés la température. Certes, cela a eu pour effet l’annulation d’un petit matsuri de quartier auquel je comptais me rendre, mais d’un autre côté cela a permis de respirer un peu.
Bien sûr, il y a la clim’ mais bon, l’utiliser du matin au soir serait un peu onéreux. En gros, quand on est à la maison, jusqu’à 18H30 c’est ventilateurs à donf’ puis, quand on sait que le beau-dab’ va radiner de son travail tout transpirant et bien fatigué, on enclenche la clim’ pour lui faire bon accueil. Ça, ses petits-enfants, son gendre idéal et l’appel de la bière fraîche, je peux vous assurer que ça vous requinque un homme.
En tout cas, il faut bien composer avec cette chaleur. Si la matin on reste tranquille avec juste une excursion ici et là dans tel ou tel magasin, l’après-midi propose sa halte de rigueur à la petite plage de Miyazaki, Sun Beach.


Sun Beach, ses secouristes cool et athlétiques, ses nageuses recouvertes de vêtements (je ne comprendrai jamais ça, montrez votre bikini bordel !), son eau tiède et ses méduses. Il y a quatre ans, j’avais été piqué au bras par l’une d’elle. Une morsure brûlante pas insurmontable mais suffisamment pénible pour sortir de l’eau et aller au poste de secouristes pour se faire pommader par les doigts graciles d’une auguste bijin :

De mémoire elle ressemblait à ça.

Cette fois-ci, c’est Olrik the 3rd qui a fait l’expérience de ce genre de mésaventure. Et plutôt deux fois qu’une. Alors que j’avais bien pigé qu’on se trouvait dans une zone avec quelques uns de ces spécimens, j’entrepris avec les kids de faire une vingtaine de pas à bâbord pour être plus tranquilles. Tout à coup, Olrik the 3rd se met à pousser des « Aïe ! », des « Ouilles ! » et autres « ça pique ! ». Voyant qu’il ne faisait pas semblant (il en avait les larmes aux yeux), je le pris vite fait par la main pour le mener à l’infirmerie de la plage. Déjà, le long des deux cents mètres qui nous y menaient, toute une collection de cloques commençait à apparaître sur le bide et même l’avant-bras. A l’infirmerie, la secouriste fut toute surprise de voir qu’Olrik the 3rd avait fait péter le high score avec ses cloques. Habituellement, nous expliqua-t-elle, les gens qui venaient la voir avaient une misère de cloques. Là, c’était plutôt du beau boulot de la part de la méduse. Ces paroles amusées et à visée consolatrice n’eurent guère d’effet sur Olrik the 3rd qui tirait sa tronche des mauvais jours et pour lequel il allait falloir éviter de parler parties de plage pendant quelque temps. Il se laissa néanmoins manipuler, l’infirmière lui appliquant une pommade anti piqûre de méduse. Après cela, il n’y avait plus qu’à ranger les affaires et quitter la plage. Avec un Olrik the 3rd à l’agonie, me suppliant de rentrer à la maison pour demander à Bachan de la pommade anti-méduse (genre toutes les grands-mères ont forcément dans un fond de tiroir une pommade de ce type), je ne vis qu’une solution : s’arrêter au Aeon pour y prendre un goûter. Après un melonpan fourré à la crème et un gros Fanta au melon, je ne dis pas qu’il ne pensait plus à sa malheurs mais il y pensait en tout cas moins. Le soir, ça allait mieux et il pu exhiber fièrement ses blessures de guerre à ses grands-parents.

Un épisode de Saint Seiya ? Non, juste une baignade à la plage qui a tourné court. Moins sexy que la secouriste, je reconnais.

Finalement, l’épisode de pluie permit à Olrik the 3rd d’oublier pour un temps la plage et de surmonter le petit traumatisme. Nous y sommes retournés hier et tout va bien : il est plus que jamais enragé à jouer avec son frangin sur leur grosse bouée orange. Mais un traumatisme en chasse parfois un autre. J’ai plus d’une fois eu l’occasion de constater combien la faune locale pouvait présenter des échantillons parfois surprenants. Ainsi les serpents. De mémoire, les rares occasions où j’ai pu en voir en France remonte à mon enfance. Une fois notamment où je me promenais avec un cousin dans une forêt tandis que son père pêchait à une rivière. Nous la vîmes juste à deux mètres de nous se mettre à se mouvoir rapidement pour gagner les fourrés. De nous trois, cette couleuvre était sans doute celle qui avait eu le plus peur. Mais je me souviens que la vision de cette forme au sol n’avait eu sous le coup rien d’agréable. Eh bien il s’est passé récemment la même chose au petit parc où il y a quatre ans j’avais l’habitude de me rendre pour un footing matinal (j’y vais moins maintenant, lui préférant celui du côté de Heiwadai). Histoire de varier les sorties, il s’agissait d’y faire une petite marche d’une heure avant de nous rendre au Aeon pour acheter notre déjeuner. Marche agréable, ponctuée de « konnichiwa » lancés par d’aimables vieilles gens (les générations plus jeunes étant moins enclines à dire bonjour à des inconnus). A la fin de notre marche nous arrivâmes à cette petite mare. Ayant eu la bonne idée de vérifier la présence de tortues ou de grenouilles parmi les nénuphars, nous allâmes sur l’herbe pour faire tranquillement le tour de la mare. On regardait plus les nénuphars que devant nous. Nous fîmes mal car cela aurait permis de distinguer une longue forme noire tapie dans les herbes. Je fus le premier à l’apercevoir. A deux mètres de nous, elle se mit non pas à attaquer Olrik the 3rd qui venait de prendre son petit-déjeuner mais à déguerpir vers la mare où elle plongea pour s’y cacher. Je sais que ce blog est parfois le lieu de toutes les exagérations néanmoins, je crois être près de la réalité en affirmant qu’il s’agissait d’un serpent faisant approximativement deux mètres de long. J’ajoute aussi que j’eus juste le temps d’apercevoir une lueur d’intense méchanceté dans son regard. Et sa couleur noire avait tout pour impressionner davantage les rétines des enfants (et les miennes aussi, soyons juste). Nous terminâmes la promenade avec un Olrik the 3rd tenant ma main de toutes ses forces et scrutant dans toutes les directions pour voir si le serpent n’avait pas changé d’avis pour décider de lui faire sa fête.
Je parlai le soir de notre mésaventure au beau-père. Il se fit rassurant. Pour lui, pas lieu de s’inquiéter. Des serpents comme cela n’avait rien de dangereux, on n’était pas à Okinawa quoi ! Point de habu, juste du serpent certes un peu long mais parfaitement inoffensif. Il se souvenait même en avoir attrapé plus d’un quand il était gamin pour les faire tournoyer au-dessus de sa tête comme un lasso afin de faire crier les filles. La bonne blague tiens ! J’essaierai cela la prochaine fois pour faire rire Olrik the 3rd. Il va adorer, je le sens…

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