Par rapport à d’autres films de fins d’études dirigés par les étudiants de la Graduate School of Film and New Media, the Barber (Riyoushi) a manifestement bénéficié de beaucoup moins de moyens. Moins d’acteurs, pas de noms relativement importants comme dans Shing Shing Shing, et une durée de 38 minutes qui va évidemment aller à l’essentiel et éviter le développement d’intrigues secondaires. Malgré cela, ce petit film tape juste et réussit dans ce qu’il se propose de faire : faire sentir le vacillement d’un couple après que l’homme, le barbier en question, découvre dans une analyse médicale qu’il a une possible tumeur cancéreuse.
Nouvelle qui tombe doublement mal puisqu’elle coïncide avec le mariage de son beau-frère. D’un côté un couple heureux qui commence une nouvelle vie, de l’autre un plus sombre qui a le sentiment de finir la sienne. Le film ne dévoilera pas clairement si le personnage a ou non un cancer. Akino préfère jouer sur l’intuition du couple qui pressent que leur histoire va s’achever très prochainement. Dès lors comment continuer de fonctionner comme un couple ? Comment faire comme si de rien n’était ? Comment marquer son affection ? Autant de questions qui font planer un certain malaise au-dessus du couple et qui donnent finalement l’impression que cette maladie n’est qu’une métaphore de ce mal-être qui peut saisir un couple lorsqu’il n’éprouve plus qu’un ersatz d’amour. Ce qui n’empêchera pas les deux protagonistes de trouver une réponse à ces questions et de se soulager de leur peine lors d’une belle scène intimiste.
6/10
Shôichi Akino