Petite M’amie – Girl Friend, Baby Doll

     Vous l’aurez compris en regardant les différents articles de la section musique, il n’y a aucune chance pour voir dans ce blog des articles consacrés à Ayumi Hamasaki, l’Arc-en-ciel, Shiina Ringo bref à ce que l’on appelle communément la « JPOP ». Enfin, je me réserve le droit de faire quelques exceptions car il peut y avoir des trucs intéressants, mais c’est vrai que dans l’ensemble, c’est une musique qui me semble souvent navrante.

Passons et venons-en à la chanteuse qui nous intéresse. Car elle a l’air intéressante, hein ? Plutôt hypnotique comme pochette, n’est-ce pas ? Et ce n’est rien par rappot au contenu. Sans doute certains parmi vous se disent : « ah ouais, sans doute un disque de pop érotique à la Reiko Ike ». Bien vu, c’est effectivement cela. Mais attention, attention ! Cette Petite M’amie (pseudonyme de Keiko Mari) n’a rien à voir avec Reiko Ike. Ce serait un peu comme comparer Judy Garland à Béatrice Dalle. Tenez :

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Vous avez compris ? A gauche une jeune femme jouant avec une ficelle, à droite une pin up bien en chair tenant son micro d’une façon qui laisse assurément le mâle songeur. Avec Ike, on est dans l’animalité. Et c’est la même chose pour ce qui est de la voix et des effets spéciaux orgasmiques. Ecouter une de ses chansons équivaut à entendre durant trois minutes une bonne cinquantaine de halètements, ce cris d’extase ou de couinements (ces derniers sont le plus surprenants, on a parfois l’impression d’entendre une porte sans cesse ballottée par un courant d’air, je vous assure que je ne rigole pas). On est pour ainsi dire dans une sorte de continuité sonore des films de loubardes  des années 70 dans lesquels des hordes de jeunes femmess’affrontent au couteau les mamelles à l’air. Ike a été une des principales prêtresses de cet intéressant genre de film.

Petite m’amie exploite un tout autre style. On est plutôt devant une Melody Nelson japonaise, l’aspect glauque du personnage créé par Gainsbourg en moins. Comme l’indique une phrase du livret du cd, Petite M’amie, c’est « l’union de la tendresse féminine et de l’érotisme angélique ». Gasp ! Tout un programme. On l’aura compris, c’est LE disque pour déstresser le salary man japonais qui revient du travail. Sûr que ça ne prend pas la tête. Le premier morceau, Girl Friend, fait penser à En Melody de gainsbourg dans lequel on entend Jane Birkin glousser hystériquement durant cinq minutes. Sauf que là, avec Petite m’amie, rien d’horripilant : ses rire pleins de fraîcheur échappent à toute hystérie vulgaire, on n’a aucunement envie de lui mettre une mornifle. Le deuxième morceau, lui non plus n’épuise pas les neurones. Durant en effet les trois minutes de Baby Doll, notre espiègle ne cesse de glisser des « dame ! ya ! ya ! dame !  » (« arrête ! arrête ! ») à son copain. Le troisième, Splendor enfile comme des perles les « suki ! suki daisuki ! » (« je t’aime ! je t’aime ! »). Et ça continue comme cela sur trois autres morceaux. Mention spéciale pour le cinquième, Cry, qui montre quelle énorme actrice Keiko Mari aurait pu être. Jamais des pleurs n’ont fait autant plaisir ! Après l’érotisme angélique, Mari perfectionne la formule en inventant les pleurs érotiques !

Enfin, pour le dernier morceau, Make love, je renonce tout bonnement à en parler. J’écris cet article justement en écoutant Petite M’amie, je n’ai plus d’influx pour continuer. J’ajouterai juste que la deuxième moitié de l’album est constitué de six morceaux qui relatent une histoire. Si vous aimez la pop légère comme une bulle de savon et teintée d’érotisme, Girl Friend, Baby Doll est pour vous.

Girl Friend, Baby Doll est disponible chez l’excellent éditeur Tiliqua Records

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