The Song of the Bwana Toshi (Buwana Toshi no Uta)
Susumu Hani – 1965
Toshio Ôka est envoyé en Afrique par l’institut de géologie de Tokyo afin de construire une maison préfabriquée qui permettra d’accueillir ensuite trois scientifiques…
Kiyoshi Atsumi, période pré-Tora-san. Embringué par un réalisateur faisant dans le documentaire, l’acteur pose ses valises au Kenya pour un tournage qui durera pour lui trois mois tout de même. Il en sortira conquis par la culture africaine et retournera par la suite dans ce continent lors de voyages privés. Autant dire qu’il convenait parfaitement pour jouer ce Japonais, cet homme de l’hémisphère nord adoptant d’abord une attitude un rien autoritaire envers les locaux.
Faisant son petit colon auprès des hommes qu’il dirige pour construire la maison, il va un jour trop loin, giflant injustement un des hommes, Hamisi. Bon, une gifle, vous me dires que dans l’univers de Tora-san, rien de plus normal (le Poulpe en sait quelque chose), mais là, dans une approche qui se veut aux antipodes de Tintin au Congo, ça fait désordre. « Taureau sauvage » (surnom donné à Ôka par les gens du village) n’est plus le bienvenu et court même le risque d’avoir à faire un peu de prison si le procès à venir lui est défavorable.
Comprenant son erreur, devenu mélancolique et surtout plus observateur de son environnement, des autochtones, le personnage délaisse sa tunique de colon en chef pour celle d’un simple ami. C’est la partie la plus intéressante, avec un Kiyoshi Atsumi se mettant à parler le swahili et surtout laissant transparaître une douceur, une gentillesse aux accents yamadesques, le tout porté par un exotisme joliment photographié (merci à la chaîne Nihon Eiga Senmon d’avoir diffusé une version HD remplaçant avantageusement l’unique copie VHS qui circulait sur le net) et dénué de toute condescendance.
Buwana Toshi no uta est une vraie curiosité de la Toho, et une petite perle à voir pour les aficionados de Kiyoshi Atsumi qui, s’il n’est à ce moment pas encore devenu l’un des personnages les plus célèbres du cinéma japonais, semble en rodage d’une gestuelle, d’intonations et d’expressions destinées à devenir fameuses.
7/10