Un chien dans la peau

Dog Star
Takahisa Zeze – 2002

Shiro est un gentil chien d’aveugle. Un jour, il perd son maître lors d’un accident de circulation. Ce dernier, pas totalement un ange mais bon bougre quand même, doit faire ses preuves avant d’espérer d’entrer au Paradis. Pour ce faire, il retourne auprès de son chien et lui offre la possibilité de faire un vœu. Shiro choisit de revoir sa première maîtresse, Haruka, qui vit maintenant dans une petite ville et fait le métier d’insitutrice dans une maternelle. Mais pour organiser les retrouvailles, il lui faut une nouvelle apparence : son maître lui permet de prendre l’enveloppe humaine d’un homme fraîchement décédé dans le quartier…

Oui, vous ne rêvez bien, c’est bien une histoire que Takahisa Zeze, maître ès pinku (parfois gratinés) et auteur du sombre Heaven’s Story, a réalisé en 2002. Forcément, on se dit qu’il s’agit d’une commande qui lui aura permis de toucher le public mainstream, de le rendre un peu plus rentable avant de lui permettre de réaliser d’autres pelloches humides. Et donc, ne conviendrait-il pas d’ignorer ce film ? Eh bien non. D’abord parce qu’un feel good movie de temps en temps, ça ne fait pas de mal, ensuite parce que Zeze a traité le sujet de manière convaincante, évitant de basculer dans un humour loufoque ou grivois qui aurait pu être lassant (au début, Shiro version humaine, en quête de sa maîtresse, détecte son odeur… en reniflant sa selle de vélo : ce sera le seul moment leste du film, on n’ose imaginer comment ça se serait passer dans une comédie française putassière), ou bien dans un pathos larmoyant. L’actrice Haruka Ikawa (souvenir de sa prestation dans le rôle de la belle professeur de piano dans Tokyo Sonata) fera bien fontaine de ses yeux, mais ce sera le temps d’une scène clé. Pour le reste, Zeze empruntera à la chronique quotidienne, avec ici et là un humour léger lié à l’intrusion du maître ange gardien de Shiro. Quant à Etsushi Toyokawa interprétant un chien dans un corps humain, n’attendez évidemment pas quelque chose comme Chabat jouant dans Didier (au secours !). Il y a des maladresses, des réactions involontaires, mais c’est surtout pour rappeler par petites touches l’hybridité insolite du personnage.

Il y a donc une belle alternance de tonalités qui rend les deux heures plaisantes et ne donne en aucun cas honte de suivre une telle histoire. On est en tout cas payé par une fin que j’ai trouvée soignée, réussie.

7/10

 

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