Dans ces conditions, qu’on lui dédie un musée n’a rien d’extravagant. Ce qui l’est toutefois un peu, c’est l’endroit où l’on a cru bon de lui en consacrer un : sous la mer, entre la pointe nord de Honshu et l’extrêmité sud de Hokkaido ! Imaginez un peu, c’est un peu comme si l’on avait consacré un musée à Astérix sous le tunnel sous la manche. Totalement impensable en Europe, mais totalement envisageable au Japon. Pour y accéder, il faut évidemment prendre le train et la ligne qui passe sous la mer. J’y étais allé durant l’hiver 2005, en revenat du Yuki Matsuri (le festival de la neige) de Sapporo. J’avoue avoir été un peu incrédule devant ma femme qui m’expliquait que si, si, le musée était bien sous la mer. Je ne savais pas trop en penser, je pensais avoir mal compris, qu’il y avait forcément une astuce. Et pourtant, lorsque le train s’est arrêté en plein milieu du tunnel et que les portes de notre compartiment se sont ouvertes pour nous laisser passer, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Un monsieur de la JR nous attendait sur le quai et nous a accompagnés jusqu’au musée. La petite promenade a commencé comme cela (vous excuserez la piètre qualité des photos) :
Après cinq minutes de marche, ça continuait ainsi :
Et après encore quelques minutes, on tombait sur ça :
Puis ça :
A ce moment-là je crois que j’ai du pensé un truc du genre : « bon sang ! quel pays hallucinant! ». Et je n’étais pas arrivé au bout de mes surprises puisqu’arrivaient peu après un tunnel particulier et l’entrée du musée :
Je me souviens qu’il y faisant particulièrement chaud. Pendant tout le temps que durait la visite je n’ai pas arrêté d’enlevr la buée de mes lunettes. A l’intérieur se trouvaient une vingtaine de touristes hong-kongais, certaines femmes affublées d’une casquette Doraemon en carton. Commençait alors la visite du musée, petit mais ayant disposé de la qualité et du savoir faire dont font preuve les Japonais dans beaucoup d’occasions. Il n’y avait pas de planches originales exposées, essentiellement des maquettes, des reconstitutions grandeur nature de saynettes extraites du manga. Rien de fondamentalement transcendant mais cela nous a fait passer un agréable moment. Mention spéciale pour la reconstitution de la chambre du petit garçon (Nobita), dans laquelle un panneau entrouvert laissait voir un Doraemon automate en train de respirer.

Il était possible d’ouvrir les tiroirs du bureau de Nobita. A l’intérieur de l’un d’eux : des interrogations catastrophiques.
Pour le retour, bis repetita, il a fallu réemprunter le même chemin. Je me souviens que l’employé de la JR qui accompagnait les touristes était particulièrement en verve. Il n’arrêtait pas de tenir la conversation avec ma femme, donnant une tonne d’informations sur le tunnel, sa longueur, la date de sa création, l’exploit technique qu’il représente, etc. Il y a des moments où l’on ne regrette pas finalement de ne pas avoir une bonne compréhension du japonais.
Ce musée est-il encore en activité ? Ce serait à vérifier mais je ne le pense pas. Je crois me souvenir que le monsieur avait expliqué que c’était la dernière année que lusée se tenait à cet endroit et qu’il allait être déplacé ailleurs. Après, est-ce qu’il s’y tient à la place un autre musée, par exemple, je ne sais pas moi, un musée sur les films érotiques de la Nikkatsu, sur le Chambara, sur Ultraman ? Allez savoir, avec les Japonais maintenant je m’attends à tout.
Le premier générique de la série animée :
https://www.youtube.com/watch?v=gaixW7J_ZPU