Tsuribaka Nisshi (Free and easy)
Tomio Kuriyama – 1988
Densuke Hamasaki, alias ‘Hama-chan’, est un salaryman qui se fait surnommer par son patron « tsuri baka », « le dingue de pêche », à cause de sa passion dévorante pour ce loisir. Un jour, lors de l’une de ses sorties sur les rives d’un lac, il fait la rencontre de Ichinosuke Suzuki, le PDG de la boîte dans laquelle il travaille… les deux hommes vont se lier d’amitié, évidemment grâce à la pêche…
Dans séries de films au long court, on connaît bien sûr Tora-san, mais bien moins celle des Tsuribaka Nisshi (que l’on pourrait traduire par « le journal d’un dingue de pêche »), adapté d’un manga lui aussi au long court (commencé en 1979, il est toujours en cours de parution avec 115 tomes au compteur), de Kenichi Kitami (au dessin) et Juuzou Yamasaki (au scénario). Manga connaissant donc un succès certain, normal dans un pays où la pêche est un loisir très répandu (souvenir d’avoir visité un énorme magasin de matériel de pêche en compagnie du beau-dabe lors d’un séjour là-bas, j’avais un peu halluciné).
Ajoutons à cela 36 épisodes d’une série anime, un drama, et donc cette série de films constituée de vingt opus, commencée en 1988 et terminée en 2009. Particularité qui la rend d’emblée intéressante : le nom de Yoji Yamada aux manettes des scénarios, souvent flanqué d’un deuxième scénariste. Tout de suite, c’est l’assurance d’assister au développement d’une saga familiale, avec douceur, humour et vieillissement des personnages compte tenu de la durée. Et avec Toshiyuki Nishida dans le rôle de Hama-chan, on se dit que l’on tient là un personnage sympathique, farfelu, finalement une sorte de lointain cousin de Tora-san.
Alors je ne vais pas forcément être bon juge pour critiquer ce premier opus. Après m’être enquillé pas mal de Tora-san et en avoir fait mes délices, c’est forcément un peu rude de pénétrer dans un autre univers où l’on n’a pas développé la même familiarité avec les personnages. Une chose est sûre, entre Hama-chan et Tora-san, le choix est vite fait. Ce qui est très appréciable chez ce dernier, ce sont les multiples facettes du caractère, tour à tour enfantin, bouffon, sérieux, odieux ou touchant. Or, je n’ai pas l’impression que l’on aura droit à la même palette avec Nishida dans le rôle de Hama-chan. Son personnage est sympathique, oui, ce n’est pas le problème. Mais il semble aussi plus limité, engoncé qu’il est dans une indéfectible bonne humeur.
Autre chose, comme Tora-san, il dispose d’un alter ego féminin avec lequel il entretient une familiarité complice. Dans Tora-san, c’était la sœur Sakura jouée par Chieko Baisho. Là, petite nouveauté tout de même, c’est son épouse, jouée par Eri Ishida. Or, Eri Ishida, pour moi, c’est le genre d’argument charme qui me parle tout de suite. Déjà, une certaine scène de Distant Thunder m’avait marqué au fer rouge :
Et croyez-bien que j’ai en ma possession ses deux photobooks faits en collaboration avec Kishin Shinoyama. Mais voilà, en dehors de petits instants coquins bien innocents (symboliquement indiqués par des écrans noirs avec des inscriptions en japonais), son personnage d’épouse (assez farfelue elle aussi, ce qui est cohérent) m’a laissé sur ma faim, car moins complet que Sakura. Après, bien sûr, il faudrait voir dans la durée. Je tenterai peut-être d’autres épisodes, mais il y a peu de chances que je me fasse l’intégralité de la série. Allez, je verrai au moins le deuxième, ne serait-ce que pour les beaux yeux d’Eri et sa prestation qui lui a valu un Nippon Akademī-shō (équivalent japonais des Oscars) dans la catégorie « meilleur second rôle féminin ».
6/10