RAW Summer (Keisuke Yoshida – 2005)

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Si l’on devait se contenter de ce film et du précédent, on pourrait dire que nous nous trouvons devant un nouveau genre, le film de Sora Aoi, genre qui semblerait dégager deux constantes : dans le film de Sora Aoi, l’actrice doit apparaître à un moment ou un autre dans un train pour y subir ceci :

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Un palpage de fessier effectué par un chikan.

Constat auquel s’ajouterait celui-ci : dans le film de Sora Aoi, un personnage mâle est obligé de se pendre :

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Heu… double mauvaise idée.

Double constat fruit du hasard de mes visionnages, c’est en tout cas ce que je me suis dit sur le coup avant de remarquer assez rapidement que les deux films n’avaient pas d’autres points communs à partager. Et heureusement pour ce Raw Summer qui, sans être du niveau de Man, Woman & the Wall, est bien supérieur à Sexy Teacher (il n’y a pas de mal non plus, c’est vrai).

Une des clés qui en font un film bien plus recommandable vient du fait que le réalisateur n’est pas obsédé par les roploplos de son actrice et ne cherche pas à lui faire prendre une douche toutes les dix minutes. En fait, excepté une petite gâterie concédée à son copain, on ne la voit jamais en train de faire la bête à deux dos. Et d’ailleurs, on ne la voit même pas nue une seule fois, ce qui constitue en soi une performance dans le film de Sora Aoi. Ici, peut-être que certains seront déçus d’apprendre cela et ils auraient bien tort tant cette histoire d’une petite heure n’est finalement pas sans qualités. Tenez, l’histoire, justement la voici.

Un homme a pris en photo en douce Anko, une lycéenne (le personnage de Sora Aoi) :

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Pas de quoi fouetter un chat. Ajoutons cependant que cet homme contemple ladite photo à ses heures perdues en se masturbant :

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Bon, allez, à la rigueur ça passe aussi. Mais ajoutons que l’homme a décoré sa chambre d’une multitude de photos de la demoiselle :

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Et là, on se dit que ça commence à craindre un peu, surtout quand on découvre que l’homme ressemble à ça :

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Masuo Ota

Laid, obèse et bien plus âgé que la donzelle. Mais un cœur pur, ça oui. L’homme ne voit pas dans le personnage de Sora Aoi qu’un simple objet à fantasmes, il est sincèrement épris d’elle et cherche le moyen de lui avouer son amour, inconscient qu’il n’a aucune chance avec son physique ingrat.

Car dans le monde impitoyable du pinku, impossible d’espérer de se farcir une lycéenne sous les traits de Sora Aoi. Nous ne sommes pas dans un conte façon la Belle et la Bête, point de miracle ici, pas de pâmoison devant le cœur en or d’une cloche adipeuse. Masuo en fera l’amère expérience…

Tout se jouera dans les dix dernières minutes. Toujours sans essayer de trop révéler l’intrigue, disons juste que Masuo et Anko se retrouveront dans la même chambre d’hôpital (vous verrez pourquoi) avec juste un rideau entre eux. Yoshida préparera habilement une ultime scène qui pourra apparaître un brin grotesque tant elle est excessive mais qui, prise symboliquement, aura au moins l’intérêt d’illustrer un fait absolument incontextable : au Japon, impensable de pécho une donzelle du type de Sora Aoi si l’on est fauché et que l’on ressemble à une boule de gras.

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Il faut se contenter de mater de petits morceaux d’étoffe complaisamment découverts par des lycéennes complaisantes.

Premier film d’un réalisateur qui a fait ses classes chez Tsukamoto, RAW summer s’avère une bonne petite surprise sans prétention, plutot réussi dans son rythme qui emmène sans encombre ni ennui à la fin. Ce qui est déjà pas mal pour un pinku. Quant aux acteurs, ils sont tous les deux convaincants, Yutaka Mishima en particulier dans son rôle d’amoureux obèse éploré.

Le réal’ a depuis fait mieux, avec notamment Cafe Isobe.

 6/10

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9 Commentaires

  1. ‘tain, la musique dans la BA !! Ca renforce le côté hyper cheapos du truc !
    Bon ben en Sora Aoi moi je préfère l’article précédent. Pour des raisons culturelles.

    • 🙂 Hey ! Et si c’était le père Hisaishi qui nous refaisait le coup de getting any? Tu sais, le compositeur qui s’assume pas en prenant un prête-nom pour commettre une B.O. dégueulasse.

      Sinon pas de panique ! Tu l’auras compris, en ce moment le mercredi, c’est Sora Aoi. Le prochain sera un peu plus culturel. Tiens, un teaser :

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  2. Mazette ! Que c’est bon d’avoir sa dose régulière de Sora Aoi. Quant au registre « le film de Sora Aoi », j’adhère complètement ! C’est un concept marketing plus bandant que toutes les accroches de Don Draper.

    Sans ça, ce film me botte bien. Vivement la suite !

  3. Pourvu que le concept « film de Mitsu Dan » se pérennise…

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