Gueule de bois et souvenirs gênants

MONDAY
Sabu (2000)

 

Ça commence avec un mec qui se réveille dans une chambre d’hôtel, manifestement après avoir trop picolé. Mais il reprend ses esprits et se souvient… d’avoir assisté aux funérailles d’un ami. Bon, très bien, mais après, que s’est-il passé ? C’est là que ça va faire mal et qu’il va sérieusement commencer à dégriser.

Un film de Sabu, c’est forcément un minimum inventif, avec un développement inattendu (surtout dans la première partie de sa filmographie). Monday ne déroge pas à la règle, avec Shinichi Tatsumi en homme sans histoire qui, parce qu’il a l’alcool à la fois joyeux et violent, va carrément devenir l’ennemi public n°1 !

Dès la scène des funérailles, on sent que ça peut dérailler sérieusement. Le sérieux qu’impose la cérémonie est très vite percé de petites remarques incongrues de la part des invités, le pompon arrivant quand la mère du défunt reçoit un coup de téléphone du centre hospitalier où a été opéré le fils pour recevoir un pacemaker, affirmant que s’il n’est pas déconnecté, il risque d’exploser lors de la crémation ! Je vous laisse la surprise de découvrir ce qu’il va arriver…

Et l’on montera d’un cran dans le n’importe quoi avec le deuxième flash-back mémoratif, quand le personnage se souviendra d’être passé dans un bar. Il y fera la connaissance d’une jolie poupée (jolie déhanchement de Yasuko Matsuyuki), mais surtout d’un chef yakuza qui le fera boire… beaucoup. Le spectateur suivra cela bien rigolard, surtout avec les trognes connues de Susumu Terajima et Yutaka Matsushige, dans le rôle des sous-fifres du yakuza.

Par la suite, la violence va entrer dans la danse, et Sabu se fera plaisir avec une séquence évoquant Terminator (notamment par ce discours WTF disant qu’utiliser des armes, ben, c’est mal : ça m’a rappelé l’insistance de John Connor dans TII auprès de son Terminator pour ne pas tuer des gens).

Dans les années 90/2000, Sabu est un peu resté dans l’ombre d’autres réalisateurs japonais (Kitano, K. Kurosawa, Miyazaki, Kore-eda, Tsukamoto…). Pourtant, ses films n’ont jamais déçu jamais par leur originalité parfois arty mais sans prétention (bon souvenir de l’avoir découvert aux « Studios » de Tours avec Postman Blues). Bref, toujours plaisant de découvrir certaines de ses perles. Son film le plus récent que j’ai vu est Mr. Long (2017), film réussi sur un personnage de tueur taïwanais. Je tenterai probablement son dernier film, Under your bed, son film tourné en Corée.

7/10

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