En route pour voir Macca au Tokyo Dome !

Party ’round the globe (Chikyû wa omatsurisawagi)
Hirobumi watanabe – 2017

 

Deux beatlemaniaques prennent la route pour se rendre à Tokyo où Paul McCartney doit faire un concert.

C’est mon quatrième film des frères Watanabe et c’est celui qui se rapproche le plus de Life Finds A Way, qui avait constitué la porte d’entrée semi-autobiographique dans l’univers de Hirobumi Watanabe. Comme toujours, on a le choix du N&B (avec une photographie soignée), mais aussi un tas de séquences très « slow cinema » (si vous attendez des péripéties toutes les cinq minutes, passez votre chemin ; ici, la répétition et la contemplation sont reines) alternant avec des monologues en voiture du personnage (Hirayama) joué par Hirobumi Watanabe. Comme dans Life Finds A Way, il bombarde le conducteur impassible (Honda) de considérations sur la musique, les Beatles, Bob Dylan ou encore Four, film de Yoko Ono dans lequel, une heure et demie durant, une collection de culs défilent sous les yeux du spectateur.

Film à la fois très bavard et très silencieux, donc.

Silencieux comme le personnage principal, Honda, homme qui travaille dans la même entreprise que Hirayama et qui vit dans une modeste maison, en compagnie seulement de son chien et des chroniqueurs radio qui ponctuent son quotidien.

Assez vite, on se demande s’il est vraiment intéressé par le concert de McCartney. Certes, son chien s’appelle Ringo, mais dans la voiture, à aucun moment on ne l’entend intervenir, ou manifester un sentiment devant les élucubrations d’Hirayama.

Il faut attendre la moitié du film pour comprendre que l’homme est divorcé et qu’une épouse et une fillette sont sorties de sa vie. Dès cet instant le film se teinte d’une poignante mélancolie tant cette équipée pour voir McCartney se met davantage à sonner comme une volonté d’emplir sa vie de quelque chose pour fuir le vide, oublier un drame plutôt qu’une enthousiaste pulsion de fan boy.

La reconstruction intérieure aura-t-elle lieu ? Il faudra attendre la dernière séquence pour avoir un indice.

Dans tous les cas, il y a décidément dans le cinéma de Watanabe une esthétique mi-poétique, mi-sociale faite pour apporter le sourire et l’apaisement (et donner envie de voir ce fameux métrage de Yoko Ono).

7/10

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