A Momentary Lapse of Reason

« Lorsque j’étais enfant, j’aimais une fille de mon âge, qui était un peu louche ; au moyen de quoi, l’impression qui se faisait par la vue en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s’y faisait aussi pour émouvoir la passion de l’amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu’à en aimer d’autres, pour cela seul qu’elles avaient ce défaut; et je ne savais pas néanmoins que ce fût pour cela. Au contraire, depuis que j’y ai fait réflexion, et que j’ai reconnu que c’était un défaut, je n’en ai plus été ému. »

Evidemment, dans le maelström de Shinjuku on se pose moins de questions que Descartes devant une jeune femme qui bigle un peu de travers parce qu’un trop plein de pensées accompagne le trop plein sensoriel du lieu. Attitude d’ailleurs bien logique, croyez-en ma vieille et amère expérience : si l’on n’est pas affûté dans la cafetière, le Japon peut rapidement vous faire regretter de ne pas avoir le regard aussi fixe et calme que celui des augustes bijins en bikini sur les affiches. 

 

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Un Commentaire

  1. Descartes avait un goût fort singulier… il en faut à ce que l’on dit pour tous, pas vrai ? En ce qui me concerne, quoi que je fasse, j’ai les yeux qui biglent, c’est plus fort que moi.

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