Paye ta life dans un lycée de pestes !

Après l’œuvre matricielle, l’amplification. Life est un peu le grand œuvre de Keiko Suenobu, l’œuvre qui a fait suite à Vitamine et qui lui a permis d’obtenir le prix du manga Kodansha en 2006 dans la catégorie Shojo. Bon, ça, c’est anecdotique, sachez juste que Life est une pure bombe. Ne vous laissez pas berner par les couvertures :

Moi aussi, lorsqu’un jour je suis tombé dessus, je me suis dit : Houlà, mais jamais je ne lirai ceci ! Et puis, après Vitamine j’ai enchaîné avec Life et je crois m’être goinfré les 20 tomes en trois jours. Doux moment de binge reading qui m’a captivé et m’a donné envie de poursuivre mon exploration de l’univers shojo.

Comparativement à Vitamine, Life est moins autobiographique et plus fictionnel. L’héroïne, Ayumu Shiiba est une collégienne en passe de passer au lycée. Mal dans sa peau, elle a pour mauvaise habitude de se scarifier. Surtout, elle se met malencontreusement à dos sa meilleure amie (qui n’est d’ailleurs en fait qu’une sale conne, il faut bien le dire). Dans son nouveau lycée, ça s’arrange un peu, elle arrive à s’intégrer à un groupe de filles jusqu’au jour où cela dérape avec la rencontre du petit ami pour le moins déviant d’une de ces nouvelles amies, la Barbie Manami Anzai. Ayumu va alors connaître l’enfer mais aussi la joie de faire la rencontre d’une autre fille isolée de sa classe, la sublime Miki Hatori, fille de forte personnalité :

Ah Miki ! Moi aussi je te trouve forte et formidable ! Je t’aime !

Tout le long du manga, Ayumu et Miki vont n’avoir de cesse d’ignorer Manami et ses sbires, voire de es combattre quand ces dernières mettront au point des plans criminels pour les détruire. Car l’ijime ne consiste pas ici qu’à leur jeter des rouleaux de PQ par-dessus la cloison des WC. Lors d’une scène, on demandera à ayumu de manger une poignée d’aiguilles. Dans une autre ce sera carrément un kidnapping pour les faire violer par un groupe de furyos. Autant dire que Suenobu pousse sûrement un peu plus loin le curseur par rapport à son expérience personnel de l’ijime (du moins on l’espère pour elle).

Le hobby particulier du petit copain de Manami.

Du coup il y a une inventivité constante qui faire que les vingt tomes se dévorent. Evidemment, à partir du quinzième tome Life n’échappe pas à une impression de redite néanmoins Suenobu sait rendre sa conclusion intéressante, notamment avec l’inversion progressive des rapports de force au sein de la classe. Les persécuteurs vont peu à peu devenir les persécutés dans leur classe, engendrant un discours ambigu sur l’effet moutons de Panurge dont on sent qu’il peut se reproduire à tout instant, malgré des événement s antérieurs qui auraient amené à se corriger.

Ajoutons à cela un graphisme et une composition particulièrement efficaces. Avec une touche de shonen concernant Ayumu dont la rage la couvre parfois d’un écran d’énergie qui n’est pas sans rappeler certains personnages de Dragon Ball. C’est peut-être parfois un peu too much mais pour un manga qui s’appelle Life et qui brasse à pleine mains des sentiments dans tous leurs états, ce n’est pas non plus incohérent. Bref, je ne vais pas dire que s’il y avait un seul shojo sur l’ijime à lire ce serait celui-là, je n’en suis qu’ua début de mon exploration du continent shojo, mais je gage qu’il s’agit d’un des titres les plus emblématiques. Bref un bon complément à Vitamine, d’autant que là, le personnage n’a pas de bouée de sauvetage intérieure pour se tirer d’affaire. Dans Vitamine, l’héroïne avait en effet la création de mangas pour redonner un sens à sa vie. Là, Ayumu n’a rien, c’est une ado ordinaire sans idée précise sur la voie à donner à sa vie. On peut supposer que cet aspect ordinaire que seul vient sauver une incroyable énergie insuffler par Miki a dû ajouter en identification chez les jeunes lectrices.

Signalons au passage une bonne version concoctée par Kurokawa.

Sur ce je vous laisse, j’ai un autre shojo sur le feu.

 

Lien pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.