Le réalisateur du film s’appelle, John Sturges. Il est sans doute plus connu pour Règlement de comptes à O.K. Corral ou le remake hollywoodien des Sept samourais, mais la rédaction du site Dvdclassik considère Un homme est passé comme son meilleur film.

Black Rock est un trou paumé.

Un village de quelques maisons, où un jour d’octobre 1945, un homme nommé John McReedy débarque. Il descend de l’express qui depuis 4 ans qu’il passe par Black Rock ne s’était jamais arrêté ! C’est dire la surprise pour les habitants. Surprise n’est pas le bon mot, puisque le sens de l’accueil, l’amabilité sont ici inconnus. On se méfie des étrangers.
Que veut ce McReedy, qui cache toujours sa main gauche dans la poche de sa veste ?
Pourquoi s’intéresse-t-il à la rivière morte ? Pourquoi cherche-t-il Komoko, un fermier japonais installé dans ce lieu-dit la rivière morte ?
Le film est disponible en DVD, je vous laisse le découvrir si cela vous intéresse. Ça dure 1h15. C’était au temps (1955) où on savait faire court ! La tension monte de façon implacable. Les comédiens y sont excellents.
C’est quasi un huis clos : un hôtel

un poste de police, un garage

avec quelques extérieurs en cinémascope

Le film aborde le thème de ces américains d’origine japonaise qui après l’attaque de Pearl Harbor ont été parqué dans des camps.
Je vous renvoie vers le blog d’Alexandre Clément (consacré aux films et romans noirs) pour ses judicieuses analyses sur le racisme, l’époque de guerre froide et de maccarthysme.
J’ajouterai juste que j’y ai vu (voulu y voir ?) une forme de remords presque dix ans après les bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Plusieurs personnages expriment une honte. En pleine guerre froide, les ravages que peuvent provoquer l’arme nucléaire interrogeaient-ils les progressistes de l’époque ? Par ailleurs, le film, En quatrième vitesse de Robert Aldrich, qui date de la même année, aborde – de manière certes un peu ambigu - cette question de la bombe atomique.
ps : le film est l’adaptation d’un roman (paru en Série Noire) sous le même titre.
