J'avoue non sans honte connaître assez peu le plus rohnmérien des réalisateurs japonais actuels. Âgé de 37 ans, l'auteur de Au revoir l'été (a priori son plus gros succès jusqu'à présent) construit une oeuvre qui confirme à chaque film le talent du jeune cinéaste. Assurément un réalisateur à suivre très attentivement dans les prochaines années.
Filmographie :
2008 : Tokyo ningen kigeki
2010 : hospitalité (Kantai)
2013 : Au revoir l'été (Hotori no sakuko)
2013 : Inabe
2015 : Sayônara
2016 : Harmonium (Fuchi ni tatsu)
[réalisateur] KOJI FUKUDA
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Re: [réalisateur] KOJI FUKUDA
Harmonium m'a déçu, Sayonara (qui sortira en mai chez nous) ne me donne guère envie... Mais je profite de la création de ce topic pour poster une vieille bafouille sur le lumineux Au revoir l'été (et pour évoquer, pour la première fois ici, ma chouchoute) :
L'histoire : Sakuko et sa tante Mikie passent la fin de l'été dans un village au bord de la mer. La première doit préparer son examen d'entrée à l'université et la seconde travaille à la traduction d'un roman. Mais le goût de la flânerie et des rencontres estivales l'emporte...
Un film signé par un jeune réalisateur qui revendique l'influence du cinéma d'Eric Rohmer : voilà qui peut faire peur sur le papier. Mais Fukuda n'a retenu que les bons côtés de la Nouvelle Vague et n'a pas cédé à ses vices : il s'intéresse avant tout aux personnages, à leurs parcours et leurs interactions, refuse tout artifice narratif grossier... mais n'oublie jamais, contrairement à son modèle, de diriger ses acteurs et de travailler ses images. Il parvient à capter et à retranscrire la nonchalance qui caractérise parfois la fin de l'été, une ambiance faite de petits riens, et s'attache à sa jeune héroïne qui, dans un premier temps, se contente de flâner dans ce village coupé du monde plutôt que de réviser. Petit à petit, rencontre après rencontre, elle se lie avec différentes personnes croisées sur son chemin : un jeune réfugié de Fukushima, le tenancier d'un love hotel amoureux de sa tante, une jeune fille de son âge... Et à travers ces épisodes souvent faits de non-dits, où les gestes esquissés comptent plus que les paroles évanescentes, celle qui se sentait égarée, sans véritable but ou avenir, finit par retrouver son chemin. Cette fin d'été, simple parenthèse en apparence, l'aura replacée sur de bons rails... On pense au final davantage à Mikio Naruse qu'à l'auteur de Pauline à la plage, en moins austère, et l'on reste sous le charme de Fumi Nikaidô, la révélation de Himizu, décidément la jeune actrice japonaise la plus intéressante des années 2010.
Au revoir l'été, de Kôji Fukada (2013)
L'histoire : Sakuko et sa tante Mikie passent la fin de l'été dans un village au bord de la mer. La première doit préparer son examen d'entrée à l'université et la seconde travaille à la traduction d'un roman. Mais le goût de la flânerie et des rencontres estivales l'emporte...
Un film signé par un jeune réalisateur qui revendique l'influence du cinéma d'Eric Rohmer : voilà qui peut faire peur sur le papier. Mais Fukuda n'a retenu que les bons côtés de la Nouvelle Vague et n'a pas cédé à ses vices : il s'intéresse avant tout aux personnages, à leurs parcours et leurs interactions, refuse tout artifice narratif grossier... mais n'oublie jamais, contrairement à son modèle, de diriger ses acteurs et de travailler ses images. Il parvient à capter et à retranscrire la nonchalance qui caractérise parfois la fin de l'été, une ambiance faite de petits riens, et s'attache à sa jeune héroïne qui, dans un premier temps, se contente de flâner dans ce village coupé du monde plutôt que de réviser. Petit à petit, rencontre après rencontre, elle se lie avec différentes personnes croisées sur son chemin : un jeune réfugié de Fukushima, le tenancier d'un love hotel amoureux de sa tante, une jeune fille de son âge... Et à travers ces épisodes souvent faits de non-dits, où les gestes esquissés comptent plus que les paroles évanescentes, celle qui se sentait égarée, sans véritable but ou avenir, finit par retrouver son chemin. Cette fin d'été, simple parenthèse en apparence, l'aura replacée sur de bons rails... On pense au final davantage à Mikio Naruse qu'à l'auteur de Pauline à la plage, en moins austère, et l'on reste sous le charme de Fumi Nikaidô, la révélation de Himizu, décidément la jeune actrice japonaise la plus intéressante des années 2010.
Re: [réalisateur] KOJI FUKUDA
Je suis sûr d'aimer ce film et malgré tout je n'arrête pas d'en reporter son visionnage. Je crois que je vais bientôt tenter une rétro mais dans l'ordre chronologique.
Re: [réalisateur] KOJI FUKUDA
Reportage sur Koji Fukada dans le dernier numéro de Tracks :