Seiji Hasumi est jeune, beau, intelligent. Qui plus est, il est apprécié de ses élèves, des lycéens avec leurs bons côtés et leurs problèmes. Mais ça, justement, ça ne plaît pas à Hasumi pour qui tout doit être réglé comme sur du papuier à musique. Afin de remédier aux obstacles qui empêchent la classe dont il a la charge de bien fonctionner, il utilise des moyens bien à lui, pour le moins expéditifs, pour y remédier...
Lesson of the Evil est peut-être le dernier film de Miike qui ne m'ait pas fait bailler. Quoique invraisemblable (bon, après, c'est Miike) et uniquement tendu vers la looongue scène du massacre dont on peut comprendre qu'elle ait pu constituer aux yeux de Miike un certain challenge de mise en scène, le film m'avait suffisamment intrigué pour me donner envie de me mettre plus tard au manga à l'origine.
Fruit du travail de Yusuke Kishi (scénario) et d'Eiji Karasuyama (dessin), le manga se compose de neuf tomes et permet de développer tout ce qui précède la tragédie finale. Je n'ai plus en tête le film, mais il me semble que le manga permet de mieux mettre en avant le génie de Hasumi pour la manipulation. On est happé dès le premier tome et très vite on part pour une sorte de train fantôme haletant qui culminera avec les trois derniers tomes. Là aussi, ce qui s'y passe semble bien invraisemblable mais qu'importe. La lutte de tous ces élèves contre cet exemplaire du Mal incarné est riche en suspense et en rebondissements. Et quand cette lutte est finie, eh bien le suspense perdure avec une noirceur qui continuera jusqu'à l'ultime planche, jusqu'à l'ultime case, de contaminer la vie de certains personnages.
Un manga coup de poing et magnifiquement porté par le trait incisif de Karasuyama. Dispo chez Kana.