On va commencer par un Female teacher (Onna Kyoshi) dont la série comprendrait au moins 13 films (les Beautiful teacher et autre Ecole de la sensualité exclus).
Autant les nonnes (shûdôjo) et les infirmières (kango) sont chaudes, autant les enseignantes sont par nature victimes des pires outrages soit de leurs collègues masculins soit de leurs élèves en rut, souvent des deux. Les lycéennes, elles sont ou victimes ou complices. Après, le réalisateur brode sur ce pré-requis.
Aucun n'a malheureusement été distribué en France. Pour l'instant, j'en ai "tradhisé" 4 et celui que je vous propose est pour moi le meilleur (pour l'instant), le n°11 : Female Teacher Hunting aka Onna kyôshi-gari (1982) signé par Junichi Suzuki.
Le nom du réalisateur vous est inconnu? Et pourtant, il a tourné 10 films entre 1981 et 1987 dont Gynecology Ward: “Caress Me Tenderly", Uno's Wet & Learning, Young Flesh Slave, Women in Heat Behind Bars et surtout Red Rope (avatar tardif de la superbe série "Angel Guts"). Ben...c'est normal, ces films sont dans l'immédiat introuvables. Nous le regrettons car le bougre a du talent.
Passons à l'affiche : version US ou version locale (ma préférée)
avec la rayonnante Yuki Kazamatsuri (la chambre noire, Wife’s Sexual Fantasy Before Husband’s Eyes, Female Teacher: Dirty Afternoon , Zoom Up: Sexual Crime Report, Assaulted Female Teacher) mais l'affiche est injuste, elle ne fait pas de place à l'autre héroïne Kyoko Ito (Angel Guts: Red Porno, Fallen Angel Gang, Flesh Slave: Sorrowful Toy), bien plus victime que l'enseignante.
Tentons un résumé : Victime d’une rumeur l’accusant de viol sur sa copine Midori Murakami, Daisuke Kuriyama, un lycéen quitte violemment l’école sous le regard réprobateur de sa professeur principale, Shimako Sakatani . Les vacances arrivent, Shimako va retrouver son lâche amant, Daisuke trouve un petit job, Midori tente de se refaire une santé. Tout ce petit monde se retrouve au bord de mer avec des hormones bouillonnantes.
En quoi ce film est remarquable?
Techniquement d'abord : bien rythmé, au montage efficace, doté d’une image lumineuse d'Yonezô Maeda. On trouve une scène quasi-finale d'anthologie sous la pluie du même du niveau de qualité que dans Angel Guts: High School Coed.
Mais, c'est l'angle de traitement choisi par Suzuki et son scénariste Hiroshi Saitô qui interpelle. Ici, les scènes de sexe contribuent au déroulé du film et à la profondeur des personnages sans qu’il soit nécessaire de s’y complaire ou d’avoir des plans rapprochés. D’ailleurs, plus l’action est violente, plus, la caméra s’éloigne. Nous ne sommes pas dans la glorification du viol comme c’est souvent le cas dans les pinkus classiques (le décalage des comportements hommes/femmes après le viol est surprenant), mais dans un film beaucoup plus complexe. Film de genre certes, mais film décalé dans son propos. On pourrait discourir sur ces petits poissons dans la piscine comme métaphore de la situation des femmes. Cela risquerait d'être ennuyeux et prétentieux, le film n'est ni l'un ni l'autre. Rarement le sexisme aura été traité ainsi et si la médiocrité des hommes n'excuse en rien leurs actes, les femmes auront la force de la surmonter.
Un des 10 pinkus eiga à voir absolument.
Aparté au tenancier : Je ne fais pas partie de la team d'asiamania mais j'aime bien leur travail. Je peux leur envoyer un petit message. En principe, si ton adresse mail est valide, il n'y a pas de problème à moins que cela tombe dans les spams.
a+