JAPANSCOPE

Une chose que l'on ne peut reprocher à Nobuyuki Fukumoto est de ne pas avoir une style de dessin immédiatement reconnaissable. Après, pour ce qui est de savoir si c'est un dessin beau ou pas, aucune hésitation : il est purement atroce. Mais reconnaissable, oui, et finalement pertinent de par sa capacité à transporter le lecteur tout le long d'intrigues interminables dans lesquelles il s'agit de développer les affres psychologiques de héros devant lutter pour leur survie.
Car ces héros, ce sont des personnages taillés à coup de serpe, avec des nez en forme d'équerre et souvent englués dans des situations périlleuses qui vont les amener à puiser au fin fond de leur ressources intellectuelles. Et dans le style, c'est très souvent passionnant à suivre, même si Fukumoto n'échappe pas à l'étirement narratif amenant parfois le lecteur à se lasser.
Une de ses marques de fabrique est l'utilisation parfois très stylisée de l'onomatopée "zawa zawa" exprimant une atmosphère angoissante, peu amicale.

Ce serait fendard de voir débouler la tronche de Kaiji sur les étales de nos libraires. D'ailleurs qu'est-ce qu'ils foutent chez Madhouse ? Toujours rien concernant la saion 3 ?

Eh non ! Je regarde de temps à autre mais Madhouse n'a rien annoncé. Faut dire que l'arc 3 est en rapport avec le Mahjong, pas sûr qu'ils fassent en carton en terme d'audience.

Ils ont pourtant adapté Akagi, et c'était pas mal.
Je pigeais vraiment rien au mah-jong au début mais la tension est bien là, comme dans Kaiji.
(Du coup, ça m'a fait accrocher aux mangas.)

J'ai adoré aussi Akagi qui arrivait à captiver même si le spectateur ne comprenait rien au mah-jong et ne comprenait pas forcément plus à la fin. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le genre d'anime qui rameute les foules. Pas mal de gens doivent se dire au début : "je ne sais pas jouer au mah-jong, inutile de regarder, ça ne peut pas m'intéresser", alors que le tour de force est d'être malgré tout très distrayant uniquement par l'ambiance et la personnalité des persos. Croisons les doigts malgré tout, une saison 3 de Kaiji serait sympa.

Olrik a écrit : ↑05 avr. 2017 06:47 uniquement par l'ambiance

Les B.O. de Taniuchi Hideki n'y sont pas étrangères. Souvenir très vif de ces morceaux dans Akagi :

Un peu comme pour Hikaru no Go : face à un sujet statique, on fait une réalisation rythmée et variée lors des scènes de confrontation et on enrobe le tout de morceaux il est vrai assez prenants.

Une curiosité, un one shot de 1982 : Ikenai Kacchan Love Story.
Marrant de voir comme el style de Fukumoto a radicalement changé. On est là très loin de ses personnages anguleux et hideux, c'est plus un style évoquant Ashita no Joe ou les mangas d'Adachi. J'aimerais bien savoir ce qui l'a poussé à opter par la suite pour ce style raide et pas sexy pour deux yens.
On peut lire le manga ici :
http://manganel.com/chapter/hopeless_ka ... /chapter_1

Ha sympa, merci. C'est vrai que ça fait très Tetsuya Chiba.

Une interview de Fukumoto par Kenji Otsuki (chanteur du groupe Kinniku Shôjo Tai) traduite en anglais.
(Il y a plein d'autres interviews traduites sur ce blog.)

Oui, on m'aurait montré ces planches en me demandant de deviner l'auteur, je n'aurais jamais imaginé qu'il s'agissait de Fukumoto.
Une petite recherche m'a montré que mine de rien, on trouve pas mal de choses en scantrads anglais. Comme j'ai fini Montage, je tenterais bien prochainement Gin to Kin.
Très bon sinon le lien avec les interviews en anglais. Je le mets dans mes archives.
Actuellement je me remate la 1ère saison de Kaiji, cette fois-ci en compagnie de fiston. On a beau être habitué aux trucs barrés concernant l'animation japonaise, ces épisodes sont quand même l'hallu perpétuelle.