Miyazaki se dévergonde (un peu)

On l’a vu la dernière fois, Hayao Miyazaki s’est occupé personnellement de la réalisation de l’épisode 155 de la « part II » de Lupin the 3rd. Eh bien qu’on se le dise, il existe un autre épisode concocté par lui-même, il s’agit du 145 intitulé Shi no Tsubasa Albatross (Les Ailes de la Mort – Albatros), diffusé le 28 juillet 1980. Dès les premières scènes, on sent que ça va bien se passer :

Ça mitonne avec amour, ça possède bien plus de détails que le commun des épisodes et surtout c’est bien mieux animé. Bref on est en présence d’un perle du même niveau que l’épisode 155 et franchement très proche du long métrage lupinesque réalisé par Miyazaki l’année précédente, Le Château de Cagliostro. On y trouve d’ailleurs une sorte de clin d’oeil avec cette courte scène :

… qui est un copié-coller d’un passage de l’ouverture de Cagliostro.

Comme pour l’épisode 155, on y trouve des détails qui annoncent fortement la grande oeuvre à venir. Ainsi le méchant du film, le professeur Lonebach, dont le physique évoque fortement le vieux Kamaji dans Le Château de Chihiro ou le vieux mécanicien dans Le Château dans le Ciel :

Surtout, on y retrouve l’amour bien connu de Miyazaki pour les gigantesques machines, de préférence dotées d’ailes :

Le duel dans les airs entre Lupin, Jigen et Fujiko d’un côté, Lonebach et sa bande de l’autre, ne sera pas sans évoquer Porco Rosso

Fait assez rare pour être noté, les morceaux de Yuji Ohno seront délaissés par deux fois au profit des premières mesures du finale de la symphonie n°3 de Camille Saint-Saëns, rappelant combien Miyazaki est attaché à la culture européenne.

Déjà un beau programme donc, mais attendez, le meilleur est encore à venir. Car qui dit Lupin, dit normalement Fujiko, la garce bien-aimée de Lupin. C’était à mes yeux un des défauts de l’épisode 155 tant la belle n’apparaissait quasiment pas. Dans le 145, c’est tout l’inverse, il n’y en a quasiment que pour elle. Armée d’un fusil mitrailleur ou utilisant simplement ses délicats petons, elle est du début à la fin en mode Calamity Fujiko et c’est assez délicieux à voir :

Miyazaki semble avoir pris un soin particulier à animer le personnage qui m’a paru pour le coup bien plus intéressant que sa version dans Le Château de Cagliostro. Elle est dans cette épisode bien plus virevoltante, plus chipie :

… mais aussi plus séduisante :

… et diablement plus sexy. Et là, c’est tout de même la grande nouveauté dans un oeuvre réalisé par Miyazaki, pas forcément le plus connu pour y aller de sa petite polissonnerie. On le sait, Lupin the 3rd se doit d’être sexy, cela fait partie du cahier des charges instauré par Monkey Punch dans son manga original.  Cet aspect sexy avait été achoppé dans Cagliostro et n’apparaîtra pas dans l’épisode 155. Par contre, dans le 145, pardon ! c’est du Miyazaki en mode Gainax auquel en a affaire. Oubliée la vilaine combinaison militaire de Cagliostro, bienvenue les petites tenues et les mouvements permettant d’apprécier les formes et la taille de guêpe de Fujiko chan :

Bien plus, cet épisode est l’occasion d’apercevoir l’unique téton jamais représenté dans une oeuvre de Miyazaki :

C’est peu, et en même temps beaucoup pour le père de Totoro. Et que dire de ce plan ?

?!

Ce qui est drôle est que l’on peut admirer le derrière joufflu de Fujiko juste le temps d’une frame :

Oui, il faut avoir des yeux bioniques pour l’admirer.

Comme si Miyazaki avait été à la fois émoustillé et tout péteux, limité gêné de succomber aux affres du fan service qui fera plus tard la gloire de Gainax. Dommage que Miyazaki sensei ne se soit pas davantage vautré dans ce style graphique. J’avoue que voir la sublime Gina (dans Porco Rosso) en nuisette transparente aurait été un grand moment…

 

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4 Commentaires

  1. Je n’en reviens pas, ce blog magique est toujours là! Je l’avais perdu de vue
    Depuis l’époque « de la buvette Drink Cold », incroyable 😀

    Que d’article à rattraper aaah !

  2. Ha Ha ! Okaeri !
    Oui, je suis moi-même parfois étonné de la longévité de ce blog. Il est un peu comme ces petits magasins insubmersibles de l’ère Showa qui tiennent parfois bon face à l’urbanisme moderne. C’est un peu vermoulu mais les fondations sont saines !
    Bonnes lectures (depuis Drink Cold tu vas avoir du taf).

  3. Étonnante découverte, mais où vas tu chercher tout ça… Et quelle maîtrise du gif animé !! Je vais profiter de l’été pour aller chercher les deux épisodes du maître, je t’en donnerai des nouvelles !!

    • « mais où vas tu chercher tout ça…  »
      Deux explications :
      – le talent
      – l’abnégation. Je me suis enfermé dans mon bureau deux jours durant pour mater l’intégralité des 155 épisodes.
      null
      Sinon je te recontacte, je vais bientôt être non loin de ta zone…

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