(The DC Archives) Bijin de la semaine (55) : Izumi Shima

(article paru sur Drink Cold le 13 juin 2011)

Faites comme Izumi chan : détendez-vous, humez la douce brise qui vient vous caresser le visage et vous apporter l’enivrant parfum du…

ROMAN PORNO !

Prêts pour un nouveau chef d’œuvre truffé de « yamete! » humides ? Alors on y go.

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Aoi Onna (Katsuhiko Fujii, 1982)

Bien avant le Grand Bleu de Luc Besson, il y avait la Femme Bleue de Nick Baisons (Katsuhiko Fujii en japonais). C’est bien simple : remplacez les palmes et les dauphins par des fouets et des gros seins, l’air con de jean Réno par l’air gironde d’Izumi Shima et vous aurez une idée de cette merveilleuse plongée en apnée d’une jeune mariée (jouée par Izumi) tombant dans le piège scélérat de sa belle-famille dégénérée qui n’approuve pas son pedigree. Simple humiliation d’abord, puis tortures en tous genres menées de main de maître par un couple de vieillards infernal et une cheftaine sadique en costume nazi :

Nous affons les moyens de fous faire pander !

Point de Jean-Marc Barr donc, mais des grosses barres dans le calcif, ça oui, y’a bon les mecs ! Une fois que notre héroïne arrive dans la salle de torture bleue, c’est parti pour 40 minutes non stop de figures imposées SM. Beau comme un programme de Katarina Witt.

 

Hmmm… Katarina !…

Certes, Aoi Onna est une énième variation du film de torture de donzelle en chambre close et l’intérêt apparaît très vite limité. Mais on ne saurait nier à Fujii une capacité à marquer l’esprit par des choix de mise en scène croquignolets qui donnent à tout cela un côté Muppet chaud. En soi, ce style de film n’a déjà à la base rien de bien crédible, tout étant prétexte à une escalade graduée de traitements que l’on inflige à l’héroïne. Mais là, Aoi Onna se distingue joliment de ses prédécesseurs. Il y a d’abord cette salle bleue immaculée tranchant avec les habituelles caves cradingues qui donnent toujours l’impression que les roman porno ont été tournés dans le salon d’A.rnaud. Propreté des murs, du sol, saleté de ce qui se passe, le contraste tape aussitôt dans l’œil…

 

… et la matraque dans le gaspard rétractile.

A cela s’ajoute une grande variété des situations, variété bonifiée par les compositions et les cadrages de Fujii qui fait grâce au spectateur de disgracieux floutages. A ce sujet, je décerne sans hésiter un Olrik d’Or pour cette fabuleuse scène :

Un arrêt sur image pour bien entraver s’impose : sur la table à l’arrière plan Izumi. Entre ses jambes, on aperçoit le couvre chef d’un de ses tortionnaires jouant pour l’occasion au gynéco à la truffe humide, secondé par les deux vioques lubriques et deux infirmières qui s’activent pour que continuent à jouer les grandes eaux (n’oubliez pas que l’on est dans un film qui annonce le Grand Bleu). Tout cela bien entendu sous les yeux du pauvre mari d’Izumi, totalement impuissant (surtout après le coup de matraque car oui, le mec qui s’en prend un dans les joyeuse, c’est le mari). Face au spectateur, notre coquine waffen SS en herbe qui se malaxe un melon d’Israël pour en faire profiter un de ses copains caché derrière une glace sans tain, lequel copain… est en train de boire frais ! Si avec tout ça vous n’avez toujours pas envie de voir ce film, que voulez-vous que je vous dise ? foutez-moi le camp sur Nautiljon pour voir le programme du prochain Japan Expo et m’emmerdez pas.

Ajoutons à cela des images bien léchées ainsi qu’une intrigue serrée et parfaitement ficelée, et vous comprendrez que ce Aoi Onna est un agréable divertissement à voir avec bobonne, surtout maintenant que la Ligue des Champions et Roland Garros sont terminés et qu’il faut bien s’occuper. Izumi ? Tout bonnement merveilleuse. Il faut dire que le rôle a été écrit par Oniroku Dan (dois-je rappeler qu’il était l’écrivain maître ès bondage de l’époque ?) tout spécialement pour notre belle. Cela avait déjà été le cas dans le précédent film, Dark Hair Velvet Soul, film qui avait enfin permis à la starlette de tenir le haut de l’affiche après le four de Lady Chatterley in Tokyo qui lui avait valu de végéter dans des rôles secondaires. Avec ces deux films, la carrière d’Izuma commença à décoller. Et malgré une plastique qui aurait pu constituer un handicap (corps magnifique certes, mais pas de ceux bien en chair à la Naomi Tani er permettant d’être absolument imparables lorsque leurs rondeurs sont artistement ficelées), c’est tout naturellement que sa douceur, son élégance et sa conviction dans les scènes SM lui ont permis d’obtenir dans ces années le titre de 3ème SMの女王 (SM no joo, « reine du SM »), titre décerné alors par la Nikkatsu pour distinguer ses stars les plus méritantes (Naomi Tani et Junko Mabuki furent les deux premières souveraines du genre).

 

La suite ? Ben, faudra attendre un peu. Mais soyez assurés qu’à la fin, vous connaîtrez la plastique d’Izumi par cœur…


Et ce dans ses moindres recoins.

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