HK Hentai Kamen (Yuichi Fukuda – 2013)

Adapté d’un manga de 1992 d’Ando Keishu, le film conte les exploits du seul super héros encore digne d’intérêt : Hentai Kamen. Fruit d’un papa maso et d’une maman sado, le jeune Ryosuke a dévloppé en lui des pouvoirs pervers qui se décuplent dès l’instant où il utilise une petite culotte en guise de masque. Précision : il faut que la culotte soit bien sûr usagée sinon cela ne marche pas et la transformation en Hentai Kamen devient impossible. Ajoutons aussi que malgré les apparences, Hentai Kamen est du côté du bien et n’a de cesse de combattre les fâcheux de la société japonaise. Autant dire qu’il va avoir du pain sur la planche, notamment à cause d’un usurpateur d’identité qui lui colle une mauvaise réputation (enfin, une encore plus mauvaise)…

HK 変態仮面 (HK Hentai Kamen)

Bon, faisons le vide, par où commencer ? Peut-être en présentant Hentai Kamen comme le film de Noël idéal. Si comme moi vous êtes saoulé par le barnum Star Wars qui sévit une nouvelle fois sur nos écrans (pour l’instant, Olrik jr oublie de me demander d’aller le voir, donc tout va bien), vous pouvez tenter aveuglement Hentai Kamen, car c’est dans ce genre de film que se trouve la vraie magie de Noël. Vous y trouverez notamment de belles guirlandes :

La douce maman de Ryosuke.

… mais aussi de jolies boules :

Le tout servi avec une bonne dose d’humour parodique infiniment plus drôle que les tentatives balourdes d’un Deadpool. Hentai Kamen, j’en avais entendu parler depuis pas mal de temps, on me le conseillait, et puis je repousais sans cesse son visionnage, échaudé que j’étais par pas mal de zéderies parodiques qui bien souvent me faisait abandonner au bout d’une demi-heure. Néanmoins, avec Hentai Kamen, on n’est pas là face à du DTV mais bien à un film qui a eu les honneurs d’une exploitation en salle. Pas de cheaperies façon Kekkou Kamen :

Un jour, je vous en parlerai, promis !

ou encore Rapeman :

Oui, oui, vous avez bien lu, « Rapeman ».

Nous sommes face à un film visuellement plus agréable à regarder et donnant moins l’impression d’avoir été improvisé. On sent plus de moyens, même si le but n’est évidemment pas de concurrencer les productions hollywoodiennes, le but étant de garder un aspect cheap rigolo, comme lors de la scène de la prise d’otages :

Insoutenable de réalisme.

Concernant la parodie, j’ai adoré la première demi-heure, qui met en place la légende de Kamen Rider à coups de citations. On pense évidemment d’abord à Spiderman, Ryosuke partageant avec Peter Parker un certain mal-être adolescent qu’il va surmonter en se transformant en super héros. Parker éjacule par les poignets du fil blanchâtre, Ryosuke met des bas résille, un V-string et une culotte sur la tronche, chacun son truc. Enorme générique d’ailleurs qui commence avec un détournement du logo Marvel et qui se poursuit en une parodie du générique d’un Spiderman, troquant les fils de l’araignée par les ceux du bas résille de Kamen Rider.

Tremblez faibles mortels ! Le légende de Kamen Rider ne fait que commencer !

Et tout aussi énorme est la gueule du papa sur la photo décorant l’autel funéraire familial :

Du 100% Dirty Harry approved.

Oui, on commence sur des bases très prometteuses. Après, pour la suite c’est à l’avenant. 1H45 me semble être tout de même un peu long pour un film qui est parodique en exploitant le filon de la perversité. Un petit coup de rabot d’un quart d’heure n’aurait pas été de refus. Néanmoins, je reconnais un bel effort en matière de punch lines, punch lines qui ont largement contribué à me tenir éveillé, voire à me donner un regain d’intérêt face à un spectacle qui avait forcément tendance à un peu se répéter. Petit florilège :

« Tu es pervers, mais tu es tellement cool ! »

« Mes super pouvoirs ne fonctionnent pas si les culottes n’ont pas été utilisées ! »

« Tu es en train de toucher mes boules sacrées. »

« Ce n’est pas un gâteau de riz que tu embrasses… c’est ma bite. »

– Hentai Kamen, qui êtes-vous ? – Juste un pervers qui a appris à s’accepter.

« Si je porte un uniforme, je perds mes pouvoirs pervers ! »

« Tu sembles ne pas avoir compris. Plus tu me frappes, plus je jouis. »

« Nous sommes au XXIè siècle, aujourd’hui la perversité est la vraie justice ! »

 

On tient là le Audiard du dialogue WTF? teinté de pisse, de foutre et de cyprine. Associés à des scènes de baston dans lesquelles les super-pouvoirs de Kamen feraient passer Ironman pour Robby le robot :

… les dialogues rendent parfois le film assez irrésistible et l’on se prend soi-même à apprécier, à admirer voire à envier Hentai Kamen. En visionnant le film, j’avoue avoir regretté que Madame n’ait pas dans ses tiroirs des bas résille. Par contre, pour ce qui est des culottes utilisées :

Aucun super pouvoir n’est apparu au moment de taper cet article !

Hum ! Sans doute que mes parents n’étaient pas assez pervers, c’est la seule explication. Ou bien je n’ai pas regardé assez attentivement le film. Ou peut-être la clé de tout ce mystère est-elle à trouver dans le deuxième opus, sorti cette année, et sobrement intitulé :

Hentai Kamen : Abnormal Crisis. Bientôt en DVD dans le rayon lingerie des supermarchés japonais.

En attendant de vérifier tout cela, je vous conseille donc ce Hentai Kamen. Tout comme les V-string, l’essayer, c’est l’adopter !

BIJINOMÈTRE

Le gros point faible du film. Voir la petite Fumika shimizu sortir en bikini de la piscine, c’est sympa mais bon, on espère que le deuxième opus fera mieux de ce côté-là.

PERVEROMÈTRE

Toi aussi tu succomberas au côté obscur de la perversité de Kamen Rider ! Pas la note maximale car là aussi, j’attends de voir la suite.

Lien pour marque-pages : Permaliens.

4 Commentaires

  1. Le second est moins bien (gros, gros ventre mou). Et ce malgré la présence de Ayame Misaki.

    • C’est un peu ce que je craignais. Faire un deuxième film plutôt réussi avec la même recette aurait tenu du miracle. J’essaierai de voir cela quand même.

  2. Pas mieux que Mark Chopper. J’avais bien aimé le premier, mais le second patine beaucoup trop dans le foutre.

    N’empêche, j’aurais bien aimé un cross-over Hentai Kamen/Kekko Kamen.
    D’ailleurs je viens de voir qu’il y a un film Kekko de 2012. Faudrait que je jette un coup d’oeil vite fait.

    • Décidément, j’étais parti pour enchaîner avec le 2ème opus mais là, il va rétrograder dans ma pile de films à voir.
      Pour Kekko Kamen, oui, je suis tombé récemment sur une affiche qui tranchait avec celles des DTV :

      Je veux bien que tu partes en éclaireur pour me dire si ça vaut le coup, j’avoue que la B-A ne m’inspire pas confiance :

      Olrik, planqué.

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