Bijin de la semaine (16) : Kay

Avec ma 50ème bijin de la semaine, il semblerait que j’ai quelque peu fanfaronné trop tôt ! C’est en effet ce qui m’est apparu en concevant ma nouvelle section « Bijinorama » (clique, et admire). En faisant les comptes, Megumi Kagurazaka ne pouvait arborer le numéro 50 sur sa plantureuse poitrine mais plutôt le numéro 48 ! Manifestement, grisé par tous ces articles, rendu totalement abruti par la contemplation de ces courbes généreuses et ces yeux en amande, j’avais sauté deux bijins (si j’ose dire) et quelque peu merdé dans la numérotation :

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D’un autre côté, garder la tête froide avec toutes ces merveilles, je voudrais vous y voir.

Bref, plutôt que de renommer tous les articles et surtout afin de permettre à Megumi de garder son prestigieux numéro 50 amplement mérité, je vais insérer une bijin (one more time, si j’ose dire) à la place laissée libre, en l’occurrence l’article n°16.

Et comme il manque sacrément de bijins issues du manga dans cette collection, j’ai choisi une jeune femme qui en a marqué plus d’un lors de son adolescence, j’ai nommé…

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Kay

La silhouette est fine et élégante mais le ragard farouche est là pour nous faire comprendre que ce sera pas vraiment le style à s’exhiber en bikini. On sera très loin de Fujiko Mine ou des Cobra Girls, et pourtant, lorsqu’on lit Akira au moment de l’adolescence, il y a quelque chose de très attirant chez cette fille, membre d’un groupuscule visant à révéler les expérimentations de l’armée sur les enfants mutants. Lors de sa première apparition, on n’est pas franchement impressionné devant ce personnage au style un peu trop pop idol 60’s et pour laquelle la réaction enthousiaste de Kaneda et sa bande semble un peu démesurée :

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Mais quelques planches plus tard, on la regarde d’une tout autre manière lorsqu’arrive la première mort violente du manga (début d’une longue série), mort qui est le fait de la jeune femme :

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Kay est dans Akira le premier pas dans cette plongée dans un univers graphique constitué d’action et de violence qu’est Akira. Kaneda peut essayer piteusement de la dragouiller :

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… on sait que le personnage n’est pas franchement là pour écarter les cuisses afin de servir de repos du guerrier. Elle est avant tout elle-même une guerrière. Et si la donzelle n’apparaît par la suite pas vraiment comme une version féminine de Rambo (le rôle sera plutôt dévolue à Chiyoko, ce personnage de femme guerrière préfigurant une autre création d’Otomo, Mother Sarah), elle continuera à être de tous les combats, y compris les plus périlleux, lorsque par exemple il faudra se farcir le gars Tetsuo au faîte de sa puissance.

Parfois un brin pimbêche…

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… le personnage ne sera pas sans dégager un certain humour lorsqu’il devra se coltiner le petit branleur qu’est Kaneda au début du manga, que ce dernier entreprenne de la violer :

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En réalité manœuvre destinée à lui piquer le flingue qu’elle garde sous son blouson.

… ou de mettre les voiles sans la prévenir :

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Mais lorsqu’une réelle complicité s’installera entre les deux personnages, ils seront au diapason dans leurs actions et échoueront de très peu à damer le pion au colonel et à son armée.

Dans la deuxième partie du manga, après la destruction de Neo Tokyo, Kay alternera avec deux facettes de son personnage. D’un côté la femme d’action qui, lâchée dans une univers post apocalyptique, devra faire très attention à camoufler sa bijinitude, denrée rare toujours appréciée par les frustrés violeurs désormais assurés d’une certaine impunité :

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Mais nous ne sommes pas dans l’univers de Maeda, vu récemment. Pas question ici pour Otomo de livrer son héroïne en pâture à ce cloaqueux gangbangs. Kay se sort à chaque fois de ces mauvaises passes, ce type d’agresseurs n’étant que du menin fretin pour cette bijin plus habituée à manier le fusil-mitrailleur que le stick de rouge à lèvres :

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Mais d’un autre côté, le personnage fait aussi dans le spectaculaire façon super-héros. Ce n’est plus Wonder Woman mais bien Wonder Bijin lorsque Lady Miyako et les enfants mutants lui prêtent leurs pouvoirs afin de combattre Tetsuo. On la voit alors se téléporter, voler dans les airs, voire carrément franchir la stratosphère afin de guider le satellite militaire du colonel pour envoyer un bon coup de laser à Testuo :

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À noter que ces pouvoirs étaient d’ailleurs déjà mis en pratique lors du chapitre se déroulant de l’incarcération de Kay et Kaneda dans le centre scientifique.

Dans cette phase d’Akira, on n’est alors plus très loin de l’esthétique du kaiju eiga, il suffit juste de remplacer les monstres géants par des kaijus. Tetsuo, c’est un peu Godzilla que rien n’arrête, tandis que Kay serait plutôt la gentille Gamera protectrice des enfants (Kiyoko et Masaru). On peut ne pas aimer le délire destructeur d’Otomo, trouver qu’il va un peu loin, qu’il commence un peu, pour reprendre cette expression propre aux séries TV, « à sauter par-dessus le requin », mais il faut aussi reconnaître que ces duels surnaturels avec Tetsuo sont dans la logique spectaculaire d’Otomo et permettent un peu de servir autre chose au lecteur que les scènes de guerillas urbaines à la longue un peu répétitives. Et cela permet de redonner de l’importance de ce personnage féminin qui apparaît par moments forcément limité en terme de puissance de feu, surtout comparée à Chiyoko. Cerise sur le gâteau, cédant un moment aux sirènes du fan service, Otomo nous la montrera lors de deux planches dans toute sa nudité de bijin :

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Grand moment d’émotion pour le jeune lecteur qui se rappelle que ce personnage toujours avec une arme à la main était au départ présenté comme une jolie fille. Certes, voir les nichons de Kay n’apporte pas grand chose à la narration. Néanmoins, alors que la situation à Neo Tokyo semble sans espoir, Otomo nous sort la carte de la femme qui apparaît comme l’avenir de l’homme. En gros, tant qu’il y aura des boobs nourriciers, il y aura de l’espoir. En sortant de son bain, prête à se dévouer aux plans de Lady Miyako, Kay initie une seconde naissance qui, conjuguée aux efforts moins surnaturels, plus terre-à-terre de Kaneda, amènera au dénouement.

Lors de son ultime apparition, on la voit aux commandes de la moto chérie de Kaneda, sacré privilège car l’engin est toujours montré exclusivement conduit par son propriétaire. Kay et Kaneda sont alors devenus les deux facettes d’un même personnage, même si, lors de cette scène où Kaneda s’en prend aux militaires américains un peu trop prompts à faire un remake de l’occupation américaine post 1945, Kay apparaît un peu comme une potiche. Aucune parole prononcée, elle cède les commandes de la moto à Kaneda, elle a alors un côté « meuf de biker » un peu regrettable.

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Un peu plus loin il y a les adieux avec le colonel où elle lui adresse brièvement la parole mais globalement, les dernières planches mettent avant tout l’accent sur Kaneda et son amitié avec ses amis morts. Un peu dommage, on aurait aimé un dénouement un peu plus développé après une telle saga, dénouement qui aurait permis de donner une importance moins anecdotique au personnage de Kay. Au-delà de cette réserve, Kay reste le personnage ayant apporté une touche féminine discrète mais marquante dans cette oeuvre faite de bruit et de fureur dont nous sommes plus d’un à pouvoir dire qu’elle a fasciné notre adolescence.

Kay, bijin n°16, c’est avec plaisir et honneur que nous t’accueillons au sein de notre section Bijinorama. Puisses-tu revivre un jour sous les pinceaux de votre créateur comme ce dernier a pu le faire récemment avec Kaneda lors du dernier festival d’Angoulême.

AKIRA © MASH·ROOM Co., Ltd./ Kodansha Ltd.

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