Torso (Yutaka Yamazaki – 2009)

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Hiroko (Makiko Watanabe), une O.L ordinaire de 35 ans, vit avec un bien étrange compagnon : une poupée gonflable pour femme esseulée, sans bras, ni jambes, ni tête, juste le torse et le pénis. Un jour, sa sœur Mina (Sakura Ando) vient lui demander de l’héberger pour quelques jours car elle fuit Jiro, son petit ami devenu violent (et qui autrefois était celui de Hiroko). Une cohabitation peu évidente commence, Hiroko souhaitant évidemment garder son secret en latex mais, au-delà de cette crainte, ces quelques journées vont être le moyen pour les deux femmes de faire le point sur leur vie…

Depuis le temps, je commence à bien maîtriser la captatio benelevoltiae, de celle qui interpelle d’emblée et qui doit donner envie de lire l’article puis de se procurer coûte que coûte le film qu’il critique. Pour faire bref, je me contenterai de taper ce nom : Sora Aoi. Oui, vous avez bien lu, Sora Aoi, notre égérie à tous, celle qui à chaque fois donne une sacrée érection à mes stats, apparaît dans notre film du jour ! Bon, c’est juste le temps de deux scènes mais comme de bien entendu, l’une d’elle sera l’occasion de rappeler au spectateur combien les deux globes d’amour de l’actrice principale d’ Oppai Special sont absolument sans rivaux. Ami lecteur, si tu lis attentivement l’article, peut-être tes yeux accrocheront-ils un lien donnant accès à un sympathique screenshot te le prouvant par A+B…

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À vos marques… prêts… cherchez !

Ceci étant posé, assuré que l’article ne sera pas lu en diagonale, je puis commencer l’esprit tranquille cette critique de Torso. Précisons d’emblée : le film n’est pas ce qu’il a l’air, à savoir un pinku potentiellement scabreux. Un peu à l’image du Doll de Kore-eda, c’est tout l’inverse. Le film se propose simplement de faire deux beaux portraits de femmes, et rien que cela. Evidemment, Hiroko sera montrée avec son compagnon, et parfois dans des situations embarrassantes, tellement embarrassantes que le spectateur ne sera pas sans craindre une longue et pénible descente dans la folie :

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Hiroko s’offrant une partie de plage avec son boyfriend.

Mais le spectateur pige assez vite qu’il sera moins question de montrer des situations ubuesques que de découvrir ce qu’il y a derrière ce mal-être. Son terrible manque de confiance, sa peur de fréquenter de nouveau les hommes, a une origine dans l’échec de sa liaison avec Jiro mais pas seulement. Tout le long du film on lève le voile sur d’autres facettes de sa vie, sur son passé, son père ou encore sur son corps puisque peu après que sa mère ait déploré la froideur de son caractère, on apprend peu après que cette froideur semble se retrouver dans une certaine partie de son anatomie.

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Et du coup, les scènes d’ « ébats » avec son partenaire, très pudiquement filmées, apparaissent comme des tentatives aussi touchantes que navrantes aussi bien pour compenser la faillite de son corps que de l’entraîner pour retrouver, peut-être, une normalité dans sa vie sentimentale.

A côté d’elle, on a l’espiègle Mina (comme toujours excellent prestation de Sakura Ando) qui va réchauffer la personnalité d’Hiroko, lui insuffler un élan qui va la faire bouger, la faire sortir du vide de sa vie, mais aussi saisir certaines choses sur sa propre situation. Si le personnage apparaît au début un peu déplaisant, il ne tarde pas à gagner lui aussi en épaisseur. A sa manière, Mina est seule elle aussi. Mise en cloque par Jiro, elle se retrouve face à un dilemme : ou rester et morfler avec lui, ou quitter Tokyo, retrouver sa ville natale pour y repartir à zéro avec son bébé. Et si elle apparaît comme une aide à Hiroko pour sortir de sa situation (découvrant l’existence de la poupée gonflable, elle fera à la fin quelque chose qui sera décisif pour sa sœur), le contrepoint d’Hiroko n’est pas non plus sans l’aider à y voir plus clair. Le « torso » du titre n’est pas que celui en latex. D’une certaine manière chacune des protagonistes est le torse pour l’autre, l’appui qui va permettre de trouver réconfort et clairvoyance.

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Mina, Hiroko et sa mère.

Il faut passer le cap des trois premiers quarts d’heure pour découvrir toute la richesse de Torso. Au début, il s’agit de prendre connaissance du vide de l’existence d’Hiroko et ce vide donne inévitablement lieu à une impression de scènes un brin longuettes. Mais passé ce cap, le film parvient sans peine à captiver jusqu’au bout. Sans la moindre once de vulgarité,  Torso est au contraire tout en tact et en élégance, et doit beaucoup en cela à son magnifique duo d’actrices. Peu à peu la froideur et la gêne sont laissées au profit d’un resserrement salvateur des liens entre les deux sœurs, le tout accompagné d’un humour léger et d’un érotisme discret. Bref une bonne incursion dans le domaine de la réalisation de Yutaka Yamazaki, chef op ayant officié auprès de Kore-eda et de Naomi Kawase, incursion qui fait regretter que l’homme n’ait pas retenté l’aventure depuis.

7/10

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4 Commentaires

  1. Outre une histoire qui semble pas mal (cette nana, son compagnon gonflable et sa sœur qui débarque), moi Trésorier du fan club de Sora Aoi te remercie pour ta contribution, celle de voir notre idole (AV) en action, même si c’est juste le temps de deux scènes. Merci !

    (cette capture cachée… mama miaaaa)

  2. Cette fille est une oeuvre d’art ambulante. On parle beaucoup de l’expo Araki ces temps-ci. Moi je dis : à quand une expo Sora Aoi au musée Guimet ?

    • Mais carrément nom d’une pipe ! Je plussoie du plus profond de mes entrailles. A coup sûr, ce serait une bien jolie expo’ toute en rondeur.

      Note. Passer des coups de fil au Ministère de la Culture.

      • Dommage que ce ne soit plus Jack Lang. Je l’imagine à l’expo, flûte de champagne à la main, en train de s’exclamer : « oui, les seins de Sola Aoi, formidâble ! ».

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