Don’t shoot !! Idol Insiders (2012)

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Après Xenos, retour sur drama24 en quête de chair fraîche et de dramas remplis de rondeurs que l’on ne verra jamais dans Joséphine Ange gardien. Et là, attention les yeux, car ce n’est même pas un gros poisson que j’ai pêché mais carrément le Leviathan itself puisque, dans le drama du jour, il y sera question de…

20, oui, rien moins que 20 gravure idols ! Quoi ? Comment ? Par quel miracle ? Calmez-vous, c’est tout simple, tout est expliqué ici (je traduis après) :

En 2012 la chaîne TV Tokyo mit en place un programme de recrutement afin de sélectionner un escadron du gratin des gravure idols, dans le but de créer un groupe de sept beautés représentant la chaîne. Le drama raconte l’expérience sauf qu’il s’agit ici d’un faux documentaire (on passe sur l’aspect « mockumentary », ces documentaires qui parodient le genre puisque Don’t shoot joue plutôt sur un mode sérieux). Si les gravure idols sont bien réelles, le concours est faux, juste prétexte à montrer l’envers de la dure vie d’idols :

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?!

Euh, hum ! oui, enfin, prétexte aussi à montrer une multitude de boobs et de derrières bikinisés. Bon avouons-le tout de suite, on ne va pas non plus se coltiner un drama pour voir uniquement des gravure idols marcher dans les rues en doudoune. On a donc son large lot de racolage inoffensif et c’est du reste cohérent par rapport au doux métier de ces donzelles. L’une d’elle le rappellera crûment à une de ses collègues qui avait tendance à l’oublier.

Mais réellement, il faut reconnaître au drama une jolie réussite dans son projet d’intéresser sur ce qu’il se passe dans la vie d’une gravure idol dès qu’il n’y a plus d’objectif devant elle et que cesse le sourire stéréotypé. Passé le premier épisode qui met en place « l’intrigue », le spectateur va suivre la quotidien de neuf gravure idols (une par épisode) avec les affres qui pourrissent plus ou moins leur chienne de vie. Ainsi, pêle-mêle :

– Des séances de shooting parfois inconfortables :

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En bikini sur une branche d’arbre, en plein hiver et avec des photographes assez mufles pour ne pas vous aider à descendre dès qu’ils en ont fini avec vous.

– Les rivalités et jalousies mesquines de concurrentes :

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– La tentation de fonder un foyer avant qu’il ne soit trop tard

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– Des agents casse-bonbon :

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Sauf lorsqu’ils se font oublier à boire de la bière au milieu d’un décor de bon goût.

– les dérapages de carrière qui peuvent mener à des expériences de franche prostitution ou d’AV :

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– La pression des fans, cette sale engeance :

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– Les stalkers :

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– Être une gravure idol quand on se rapproche de la trentaine :

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Parce qu’à 30 berges, être en bikini, avoir des oreilles et des pattes de chatte et laper une écuelle de lait, ça commence à ne plus trop le faire.

– Être jolie, certes, mais aussi essayer de montrer une personnalité pour sortir du lot :

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Natsumi Kamata dans l’épisode 10.

– Se coltiner du présentateur TV relou :

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Le lubrique Ijiri Okada.

– Avoir une petite poitrine :

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– En avoir une forte :

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Liste à laquelle on pourrait ajouter la difficulté d’avoir une vie affective correcte, accepter d’être un objet sexuel, la médisance des réseaux sociaux, etc. etc. je cite de visu, je suis sûr d’en oublier. On comprendra que Toranaide Kudasai!! Gravure Idol Uramonogatari  foisonne de petits détails qui donnent l’impression d’une immersion réaliste dans  l’univers des gravure idols. Et pour les fans japonais de telle ou telle idol qui risquerait d’être sidéré par les révélations de sa star, pas de panique : le générique de fin de l’ultime épisode révélera bien que tout cela, c’était pour de faux. Chacun pourra donc continuer de brûler d’amour pour son idol. Sauf que tout n’est pas si simple. D’accord, les jeunes femmes font semblant d’être naturelles. Elles ont appris un rôle et le restitue à l’écran, certaines d’ailleurs avec plus de facilité que d’autres (Ayaka Komatsu notamment, sa prestation complète à merveille son rôle muet dans miss zombie et montre qu’il y a un réel potentiel d’actrice). Mais où se situe la frontière entre fiction et réalité ? Puisque leur rôle mêle fiction et réalité (par exemple les atouts mammaires et l’âge « avancé » d’Anri Sugihara, ou encore le fait qu’Ayaka Komatsu ait joué dans le drama de Sailor Moon, source de moqueries pour certaines concurrentes), on peut se poser des questions sur le contenu de leur répliques et l’adéquation avec leur situation personnelle.

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Le blues de la gravure idol.

Que Yuu Tejima (dans l’épisode 9) soit incroyablement naïve dans ses relations masculines, on peut penser que cela ne reflète pas la réalité, que l’idol aurait été gênée à l’idée de révéler ainsi sa vie privée. Mais que l’on apprenne que Nana Ozaki (épisode 4) ait un petit boulot dans un restaurant pour arrondir ses fins de mois, cela ne semble pas invraisemblable, on se dit pourquoi pas ? Autrement dit le drama constitue un tissu crédible de petits faits vrais qui sonnent comme autant de possibles dans le monde des gravure idols. Et du coup, on a parfois l’impression que les modèles ne font pas semblant d’être naturelles mais qu’elles font semblant de faire semblant d’être naturelles. C’est pour de faux ? En fait c’est pour donner le change. Mais en réalité, c’est un trompe-l’œil tellement bien foutu qu’on en arrive à avoir des doutes sur la facticité des larmes que les héroïnes ne manquent pas de faire couleur sur leurs délicates joues au moins une fois par épisode. D’ailleurs, sur ce point je vais rassurer Anri Sugihara : le trentaine ou pas, elle peut déballer des photos de nu quand elle veut, ce sera tout respectueusement que nous les contempleront !

Série atypique, Don’t shoot réussit son pari de faire vivre de l’intérieur l’univers des gravure idols sans monotonie, chaque portrait d’idol permettant de développer certains aspects de leur vie. Dans sa réalisation, l’aspect faux documentaire est réussi mais on appréciera aussi la prestation de bon nombre d’idols. Pour des personnes qui n’arrêtent pas de clamer que leur but ultime est de devenir actrice, on se dit qu’il y a effectivement du potentiel. Elles le prouvent en tout cas ici puisque, n’oubliez pas, Don’t shoot est une fiction. Enfin, normalement…

8/10

+

– Le propos et les moyens pour le mettre en oeuvre.

– Des gravure idols dans leur vie privée.

– Dans l’ensemble des portraits variés.

– Des jeunes femmes qui pourraient effectivement prétendre au métier d’actrice.

– Ayaka Komatsu, ma pref’.

– Quelques modèles moins convaincantes.

– le côté « ganbare » qui clôt systématiquement chaque épisode.

– A ce titre, il manque des histoires se terminant mal.

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4 Commentaires

  1. Concept digne d’intérêt. N’empêche, sacré force de frappe pour réunir autant de p’tit lots. La foire de la gravure idol, en somme.

    Sinon, il y a des points positifs soulignés qui devraient m’inciter (nous inciter ! Tous et même toutes !) à découvrir cette série. Faudrait que je me mette au drama…

    • La foire de la gravure idol, en somme.
      Sauf que là, tu peux pas y aller avec ton panier pour ramener ce que tu veux à la maison, hélas !

      Faudrait que je me mette au drama…
      Moi c’est par période. Kodoku no gurume m’a donné envie de m’y remettre. Sur la masse de dramas qu’il y a à chaque trimestre, il y a quand même des choses valables. Faut juste de temps en temps accepter de se casser les dents sur les premiers épisodes (par exemple Fuben na benriya, pourtant estampillé drama24 mais point de boobs dedans ! juste de l’humour pas drôle et de l’ennui, j’ai arrêté au bout du 2ème épisode).

  2. Merci pour la découverte !
    Je viens terminer et j’ai vraiment beaucoup apprécié

    C’est vrai que l’ending ganbare est assez gimmick mais la série aurait été carrément déprimante sans ça

  3. « C’est vrai que l’ending ganbare est assez gimmick mais la série aurait été carrément déprimante sans ça »

    Et on peut penser que les agents n’auraient pas permis de voir leurs protégées sous un mauvais jour. Il faut vendre du rêve avant tout.

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