Pleasure Masturbation : New Wife Version, d’Hisayasu Satô (1993)


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Ne vous moquez pas. Ces dames respectables sont les membres du SJTMFC (Seniors Japanisthan Trash Movies Fan Club). Ayant apprécié mes deux précédents articles sur Hisayasu Satô, ces vieilles vicelardes m’ont envoyé pour Noël une grosse boîte de toffees à la liqueur (curieuse la liqueur d’ailleurs) en me priant d’en réuploader un troisième venant du fin fond de mon tiroir étiqueté « Drink Cold ». Je m’exécute en vous présentant aujourd’hui un curieux couple…

 

(article paru sur Drink Cold le 11 décembre 2010)

1er film : des zoophiles nécrophiles dégénérés.

2ème film : des gays sadiques pratiquant la sodomie et la mutilation tout en se tartinant le corps de margarine.

3ème film : que choisir ?

Oui, qu’allais-je bien pouvoir choisir pour ce nouvel opus de la Dernière Séance Japanisthanaise, opus qui va ce soir à nouveau vous présenter un film d’Hisayasu Satô, ce génie grâce auquel je peux maintenant m’empiffrer sans scrupules de trucs dégueulasses avec l’alibi du message intellectuel aussi poisseux que fumeux. Merci Satô sama !

sato

GRRRRR !

Allons, ne soyez pas offusqués, inutile de nier, je sais que les pelloches de ce gars vous attirent plus fort que la Japan Expo et les hordes d’otakus puceaux acnéiques (vermine que je me fais toujours un plaisir d’accueillir à coups de winch dans le derche quand j’en vois un qui ose franchir le seuil de la buvette). Du coup moi, plus rien ne m’arrête, y compris trouver des titres d’articles de plus en plus débiles. « Hisayasu Satô sans les mains (et sans la teub) » : excellent non ?

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C’est très bien ça, il est rigolo le p’tit Olrik !

Et ce n’est que le titre mes loutes, attendez de voir la suite…

L’idée de l’article m’est venue par hasard en rematant dernièrement Supervixens du Russ Meyer. Fabuleux film truffé comme il se doit chez Russ de plantureuses bimbos et de scènes aux dialogues truculents. Parmi ces dernières, celle avec « Super Cherry » prenant en auto stop le héros du film (juste avant de le prendre par la racine) m’a toujours amusé mais aussi intrigué par les mystérieuses paroles de la jeune femme :

super-cherry

« J’ai un orgasme d’avance sur toi. Je l’ai eu sous la douche, sans même me toucher. Avec juste un peu d’eau chaude sur mon corps. »

Jouir sans les mains… bon dieu ! je tenais mon nouveau sujet d’article ! Un coup d’œil à mon exemplaire du Psychopathia Sexualis de Krafft-Ebing (livre que je consulte de temps à autre lors de mes « énervements ») me confirma qu’il s’agissait d’une particularité sexuelle beaucoup plus répandue qu’on ne le croit. D’ailleurs moi-même, je dois dire que la vue d’un soulier féminin n’est pas sans susciter en moi d’agréables sensations, voire carrément me mettre dans d’embarrassantes situations :

Hamster Jovial

Passons.

Je fis donc une petite recherche sur Google pour voir si dans la filmo de Satô il n’y avait pas un film où l’expression « branlette intellectuelle » aurait un sens différent de celui qu’on lui prête habituellement. Avec les mots clés « éjac’ », « Hisayasu », « sans les pognes », « déviant », « psychiatrique » et « bijin », j’obtins assez rapidement ce résultat :

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Pleasure Masturbation : New Wife Version (1993)

Autant vous le dire, mon petit cerveau embrumé par l’excitation était un peu sceptique devant cette affiche. Une femme ? Masturbation ? Ce n’était pas exactement ce que j’espérais. Je dépêchai malgré tout au Japanisthan nos deux reporters Sébastien et Mamadou pour me dégotter une VHS du film  (en DVD, fallait pas trop rêver) :

mamadou sébastien

« Et si je l’ai pas avant demain soir, c’est 50 coups de verges trempées dans le vinaigre chacun ! »

Le précieux objet en ma possession (apparemment acheté d’occasion à en juger son aspect poisseux au toucher), je l’insérai fébrilement dans la fente de mon magnétoscope et lâchai la purée en appuyant sur « play ». C’était parti pour 60 minutes de, euh… « Plaisir masturbatoire : nouvelle femme version ». D’ailleurs nous, on y va, installez-vous, virez les tables, je lance le générique de la Dernière Séance Japanisthanaise :

C’est parti pour un nouveau voyage dans le monde merveilleux d’Hisayasu Satô :

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Le film commence ainsi :

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Autant vous le dire tout de suite : je vais battre le record de photos de malaxage de moniche en un seul article.

Un majeur dans la bouche, des pognes compressant des melons, une main furetant là où ça fait du bien… Google m’aurait donc menti ? Le film commençait certes fort bien, Satô, une fois n’est pas coutume, montrait combien il savait chiader les préliminaires pour mettre le spectateur (en tout bien tout honneur) dans de bonnes dispositions. De la belle ouvrage, Aristote et sa captatio benevolentiae à côté, c’était Frank « Forrest » Ribéry à Téléfoot.

ribéry

Uh ?

Mais voilà, le challenge était de faire comme Super Cherry, sans les mains quoi ! Avant de me retirer du magnétoscope, je me retins et poursuivis plus avant mon analyse en profondeur. Quelques minutes plus tard, je tombai sur ça :

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Sympa mais j’allais tout de même pas perdre une heure à mater une nana qui passait son temps à jouer de la guitare avec son berlingot ! Bordel, c’était quoi ce scénar de daube ? Un peu échaudé, je continuai malgré tout :

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Un godemichet, de l’exhibitionnisme, un numéro de « docteur ! J’ai le vagin qui parle ! Ecoutez ! », indéniablement, le film s’améliorait. Mais toujours trop de manuel, pas assez d’automatique. Las, je m’apprêtais à appuyer sur « stop » lorsqu’intervint un nouveau personnage : Masato, le mari de la jeune femme. En apparence, Masato,  il est cool :


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Un gars, une fille, mais un film d’Hisayasu Satô, n’oubliez jamais cela.

En réalité, il l’est un peu moins :

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Allez, met-toi un doigt dans ta grosse chatte baveuse poufiasse !

Ici, il faut que j’appuie sur « pause » pour vous expliquer un truc : Pleasure Masturbation est le titre parfait pour aborder un thème cher à Satô et que j’avais jusqu’à présent totalement mis de côté (comme quoi ça sert d’insister) : la technologie.  Si le monde de Satô a souvent des allures de deuxième cercle de l’Enfer de par ses perversions qui repoussent toujours plus loin les limites du mauvais goût (pour notre plus grand bonheur), il faut aussi préciser que les âmes damnées qui le peuplent sont souvent des êtres incapables de satisfaire leurs pulsions autrement que par le biais d’une caméra ou d’un écran de télé. Aller de l’escalade avec leur propre goumi ? Mais vous n’y pensez pas ! Eux, en tout cas, rien que d’y penser ça débande pire que lors de la retraite de Moscou (1812). Ainsi notre pauvre Masato qui refuse de faire la bête à deux dos puisque ses érections ne peuvent être maintenues sans avoir à portée de regard un couple en train de fourager sauvagement. Bien sûr, il pourrait en parler à sa femme ou à cet homme qui me sauva autrefois de mon goût immodéré pour les chaussures féminines :

toub

Olrik, tu aimes à te vidanger dans les chaussures de tes petites amies… Rassure-toi, ce n’est pas sale ! Pense aux fleurs !…

Mais voilà : chez Satô, one more time ! on ne communique pas, on s’enferme dans son petit univers où désespoir et déviances s’alimentent continuellement. Du coup, c’est – apparemment – rapano pour une vie conjugale saine et équilibrée.

D’autant que madame n’est pas en reste. On a vu qu’appuyer très vite sur le bouton magique, c’est son truc.

track and field

On peut imaginer sans trop se gourer qu’elle devait être balèze à Track and Field, les plus vieux d’entre vous comprendront.


Mais s’il n’y avait que cela ! Notre miss Goldfinger montre assez rapidement au spectateur une autre facette de sa fascinante personnalité. Habituellement, quand bobonne se  sent délaissée, un coup de manivelle chez le coiffeur, Berthe Bérurier style, suffit à tromper l’ennui. Dans le cas de notre héroïne, le style est quelque peu différent puisque elle, ce qui la fait bicher, c’est de s’imaginer en train de se faire agresser par des inconnus :

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Lors de ces scènes, Satô utilise alors un filtre bleu et des focales courtes qui distordent les lignes à l’arrière plan. On ne peut pas dire que les fantasmes de la fille soient alors particulièrement chaleureux. Surtout lorsqu’à cela s’ajoute une représentation urbaine pas vraiment bandante. Les buildings sont certes là, bien en érection, et c’est justement ça le blème :

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Un doigt dans la matrice pour oublier la matrice urbaine ?

C’est une autre des thématiques propres à Satô que je n’avais pas encore évoquées (quand j’en serai à dix articles sur sa filmo, on aura l’impression que ce type est un nouveau Kubrick) : celle de la ville tentaculaire qui avale les êtres pour mieux les enfoncer dans leur solitude. Pour photogénique qu’il soit, cet univers urbain donne toujours l’impression de se résumer à un bloc de béton dépersonnalisé qui isole les êtres, même lorsqu’ils s’habillent de façon à titiller la libido des autres :

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Bon, où vais-je aller me faire chier ?

Quant à ces autres justement, on ne peut s’empêcher ici de réutiliser le cliché des fourmis sans âme :

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Chez Satô, les péripatéticiennes comptent les passants pour s’endormir.

Devant tant d’indifférence, il n’y a plus qu’une solution :

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Et une de plus ! Record battu !

Dans ces conditions, Pleasure Masturbation semble tout avoir du film désespéré. Mais ce serait oublier que les films de Satô ont tendance à bien se terminer. Souvenez-vous : dans Horse, Woman and Dog, la jeune femme sodomisée par un cheval finit par devenir elle-même une dominatrice (tout va bien donc). Dans Muscle, nos deux gays, malgré quelques broutilles (notamment un bras mutilé), se réconcilient en dansant la valse sur le toit d’un immeuble miteux. Beau comme une scène avec Astaire et Charisse dans un film de Minnelli ! Dans Love Pleasure, c’est à nouveau le happy end Sato’s style. Devinez un peu : une fille qui fantasme sur le fait d’être observée, un gars qui n’en peut plus lorsqu’il s’agit d’observer un truc salace à travers le viseur de sa caméra. Réfléchissez… vous y êtes ?

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Vas-y, filme-moi toute, éclate-toi mon gros loup, c’est trop bon !

Et oui ! Masato et sa belette, en confessant leurs ennuis techniques, ne tardent pas à comprendre qu’ils sont finalement faits l’un pour l’autre. Sans les mains, sans la teub’…

Super cherry

Ouais, c’était exactement comme ça sous la douche !

… mais noyés dans le béton armé et fort consommateurs de préservatifs technologiques. Satô nous livre avec ce film la curieuse image d’un couple pervers et en même temps, d’une certaine manière, sexless.  Ils rejoignent ainsi la galerie de personnages otakus qui hantent les films de Satô et que j’évoquerai peut-être un jour mais pas tout de suite parce que là, je vous avouerais que j’en ai un peu ma claque du père Satô.

sexdollotaku

Mais pourquoi ?  C’était pas mal, mes copines et moi on a plutôt aimé…

Tu veux que je sorte ma winch toi ? Allez les enfants, c’est l’heure du générique de fin, tous ensemble :

♫ La lumièr’ revient déjà ♫
♫ Et le pinku est terminé ♫
♫ Je réveille  Megane ♫
♫ Il dort comme un nouveau-né ♫
♫ Je relèv’ mon strapontin ♫
♫ J’ai une envie d’aller pisser ♫
♫ C’était la dernièr’ séquence ♫
♫ C’était la dernière séance ♫
♫ Et le rideau sur la buvette  est tombé ♫

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mika

Hisayasu-Sato-3-commentaires-3

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3 Commentaires

  1. Son dernier en date (Hana Dama) sort en mai en dvd, apparemment.
    Tu as d’autres papiers sur des films du monsieur en stock ?

    • J’avoue que l’envie me manque de me remater des films de Sato. Alors pour ce qui est de pondre des articles ! J’aurais trop l’impression de tourner en rond. A la rigueur des films comme Love and Loathing and Lulu and Ayano. Ses films récents et à venir en fait. Pour ses trucs déviants 80’s-90’s, c’est une autre histoire.

  2. Oui, je comprends ^^
    C’était surtout pour avoir une idée de quoi regarder ensuite : une petite dizaine de vus sur la soixantaine qu’il a commis, le monsieur est un stakhanoviste (bien qu’il ait l’air de s’être calmé dans les années 2000).

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