Des Japonais chez les Belges #1 : Léna Toshida

« Faces de lune », « faces de citron », « canailles », « bac à ordures » (en parlant d’un navire nippon), les doux qualificatifs ne manquent pas dans Buck Danny pour stigmatiser l’ennemi japonais. Il est vrai que celui-ci fait un peu tout pour : laid, lâche, criminel, fourbe, il ne fait rien pour s’attirer la sympathie du lecteur en culottes courtes qui préférera être du côté des mangeurs de chewing gum amateur de bonne musique :

Vestiges d’une époque, les premiers Buck Danny, très imparfaits dans les scénarios et le dessin, sont absolument sans pitié dans leur représentation des Japonais. Aucune nuance : l’oncle Sam est le Bien et le Mikado, le Mal. On aurait tort de fustiger, on est en 1947, encore dans l’ivresse de la victoire, on peut penser qu’on se fait un plaisir de servir le Vae Victis à toutes les sauces, même dans la presse enfantine.

Reste une question : en dehors des caricatures à la Buck Danny, qu’en est-il de la représentation des Japonais dans la BD franco-belge ? Quels autres clichés ont pu être véhiculés ? Quels personnages ont su échapper à ces clichés ? Cette nouvelle série, « Des Japonais chez les Belges », se proposera de dénicher quelques specimens, au gré de mes souvenirs de lectures d’enfance et de mes nouvelles découvertes. N’attendez pas d’emblée un grand dossier de la mort : chaque numéro de cette série sera consacré à un personnage, indépendamment de tout logique chronologique

Pour ce premier numéro, honneur aux dames avec la terriblement femme Léna Toshida dans la série phare d’Hermann, Jeremiah bien sûr.

Oui, je sais, engoncée dans ce manteau elle n’a pas l’air de ressembler à grand-chose ma Léna. Mais attendez un peu. On est à peu près au milieu des années 80, un album déboule dans le journal de Spirou : il s’agit d’un Hiver de Clown, neuvième aventure de Jeremiah. Pour autant que je sache, c’est le seul album ayant été publié dans Spirou. Alors simple écolier, votre serviteur ne fut pas peu étonné de découvrir cette sombre histoire dans les pages de son journal favori. Il y avait d’abord ces couleurs, très étranges, qui tranchaient avec les habituelles couleurs du studio Léonardo (studio qui s’occupait de la mise en couleurs des BD Dupuis). On sait le magnifique travail dans ce domaine qu’entreprend désormais Hermann sur ses albums, mais il ne faut surtout pas minimiser celui de Fraymond qui a su à l’époque donner une identité très originale à l’univers de Jeremiah, en particulier dans cet album où les couleurs clownesques des personnages contrastent avec les tonalités froides de l’hiver.

Autre surprise : l’histoire. Jugez plutôt : le personnage principale, Jeremiah, accompagné de Léna, sa bienaimée, se retrouve empêtré dans un voyage au beau milieu de l’hiver. Fort opportunément, le couple tombe alors sur un bateau fluvial occupé par un vieillard, un enfant et une meute de nains, de bossus et de déficients mentaux. Le vieillard se fait un plaisir de proposer à Jeremiah de monter à bord afin de poursuivre son voyage plus tranquillement au chaud. Tout se passe bien au début mais  très rapidement, le couple comprend que quelque chose cloche avec cet étrange équipage. Loin d’être des clowns inoffensifs, ces éclopés sont de dangereux meurtriers dont le jeu est de retenir prisonniers les âmes égarées.

Au programme d’une telle histoire : cruauté, violence, meurtre :

Deux exemples parmi tant d’autres…

On est évidemment très loin du match de boxe Spirou Vs Poildur ou des attaques de Buck Danny sur les zéros japonais. Surprenant, un peu choquant mais totalement fascinant pour le jeune lecteur. Surtout lorsque s’ajoute un ultime ingrédient :

Léna

Inutile de ricaner en m’imaginant le zizi tout dur devant une scène de douche ! Mais il faut reconnaître que dans l’univers de Spirou, apercevoir une paire de seins relevait de la gageure, la faute sûrement à M. Dupuis qui jetait des cris effarouchés dès que l’on montrait les fesses de Violette, l’héroïne de Bidouille & Violette,  au détour d’une case :

Fesses qu’elle a pourtant fort jolies

Attention ! Ne surtout pas choquer les enfants ! L’amour est un thème dangereux, il peut déboucher sur des choses sulfureuses, à manier avec précaution ! Reste que ces histoires parlant d’amour sur un mode moins « Spirou » ont souvent eu un impact particulier sur les jeunes lecteurs et que ces derniers auraient sans doute aimé que les séries pour ados soient aussi dégourdies que leurs homologues japonaises.

Aussi la vision de ce corps de femme et d’un moment intime avec Jeremiah :

… avait de quoi surprendre. Il ne s’agissait plus d’un héros et d’une héroïne mais d’un homme et d’une femme. Les exploits sont ailleurs, le temps de quelques cases, le lecteur possède la clé qui lui permet de voir ce qui se passe dans la sphère de la vie privée. Et malgré son jeune âge (à relativiser puisque Spirou touche aussi le public adolescent), il n’est pas forcément dupe de la signification de ce livre jeté sur le fauteuil.

Léna Toshida est donc une héroïne sexuée. Elle ne se contente pas d’avoir un bienaimé, elle lui fait des gâteries. Elle n’a pas qu’un joli visage comme Yoko Tsuno, elle a aussi un corps et ce corps est montré dans sa nudité. Et pas n’importe quelle nudité ! Il s’agit de cette façon très particulière qu’a Hermann de montrer des corps féminins. Montrer des pin up sur papier glacé ne l’intéresse pas, il préfère dessiner des femmes certes jolies, sexy, mais dont le corps montrera ici des poignées d’amour, là un cul un peu trop grassouillet, ici encore des seins certes gros mais un peu tombants. Des femmes « vraies » finalement, au corps marqué par la vie. Et Léna n’échappe pas à ce canon graphique :

Si vous êtes sages, vous aurez d’autres exlibris bijinesques à la fin de l’article.

Une vraie femme de corps, et une vraie femme de caractère. Il faut ici remonter la chronologie Jeremiesque et évoquer le précédent album, les Eaux de Colère, dans lequel Jeremiah fait la rencontre de Léna :

Greluche antipathique, Léna est la fille de Sam Toshida, magnat de l’essence. Elle est son « oiseau des îles », « sa perle », « sa petite gazelle » ou encore « sa cerise d’orient ». Une fille à papa donc, et du type qu’on a envie de claquer illico presto :

Un peu plus tard, enlevée par Kurdy, l’éternel compagnon de route de Jeremiah (je passe sur le pourquoi de cet enlèvement), la petite tigresse montre tour à tour un visage (pathétiquement) menaçant :

C’est bien connu, l’asiatique est cruel.

… et servile : En passant, tonton Hermann nous offre une croupe rondelette. Merci Hermann !

Il y a finalement du « Au Cœur des Ténèbres » dans cette histoire initiatique qui va amener cette pimbêche à faire tomber le masque pour se remettre en question. Le voyage dans les marécages en est le point d’orgue :

Désespoir, hystérie, traîtrise (elle balancera un sac de nourriture dans la rivière pour mettre des bâtons dans les roues à Kurdy), on se demande finalement si Léna va réellement évoluer. Ou du moins dans le positif car à la planche 33, ça n’en prend pas le chemin :

Soûlante de paroles au début de l’histoire, elle devient alors muette, le lecteur sent que l’on va bientôt basculer vers autre chose. Cet autre chose sera la prise de conscience que son petit monde est finalement bien pourri. L’acte de cette prise de conscience ne sera rien moins qu’un meurtre :

L’homme sera englouti sous les yeux de Léna par une étrange végétation aquatique. Chez Hermann, le meurtre, dans ce monde dégénéré propre à cette série, est  le moyen de s’accomplir en arrêtant de se bercer d’illusions devant ce monde merdique. L’exemple typique est évidemment Jeremiah, gamin idéaliste dans les premiers albums (gamin très « Spirou » en fait), puis adulte désabusé n’hésitant pas à régler leurs comptes aux pourris qu’il croise sur son chemin. Cette façon d’accepter et de dépasser la réalité sera celle de Léna. Durant quelques planches, elle ira beaucoup mieux, totalement du côté de Jeremiah et de Kurdy dans leur soif de survie dans ce monde, ici symbolisé par ce marais, cette végétation meurtrière et d’étranges silhouettes simiesques. Restera tout de même une ultime épreuve : la découverte de la mort de son père. Ce ne sera pas gagné :

Dans cet album, Léna ne cesse de passer d’un état d’âme à un autre. Tour à tour arrogante, stupide, veule, courageuse, elle devient folle avec cette brutale rupture du lien père/fille. Ça ne s’arrêtera pas là : dans la planche suivante, l’amour viendra à la rescousse :

On retrouve là aussi le coup du « non dit » avec la dernière case. Que s’est-il réellement passé lors de cette nuit ? On le devine à peu près. Cela a en tout cas dû être bien fort pour que cette liaison naissante ait dès le lendemain cette conséquence :

Un tandem de copains que l’on croyait indissociables réduit à néant par l’arrivée d’une pouliche japonaise. Y a-t-il du syndrome Yoko Ono chez Léna ? Le choix de sa nationalité a-t-il à voir avec la femme japonaise finalement la plus universellement connue ? Je suis personnellement enclin à la croire. Cela fait un peu cliché, mais d’un autre côté, la rupture d’une amitié à cause de l’arrivée d’une femme est un thème qui ne me semble pas si courant dans la BD franco-belge pour la jeunesse, et que le grain de sable choisi soit d’origine japonaise donne à penser. Un autre exemple me vient tout de même à l’esprit : Karabouilla, album de la série Docteur Poche. Histoire sur le racisme très « Benetton » mais finalement assez touchante. Et une fois encore, la jeune femme qui fait des ravages dans une amitié masculine est une asiatique :

Plus d’info ici.

D‘une certaine manière, Léna est donc la félonne qui va ruiner une amitié virile. Mais son évolution ne s’arrête pas là. Dans un Hiver de Clown, elle est donc la maîtresse du héros, avec ce côté « repos du guerrier » qui va avec. Dans l’album qui suit, Boomerang, on franchit un pallier : Léna est sur le point de devenir la femme de Jeremiah. Album très intéressant que ce Boomerang puisque durant 44 planches, l’intrigue tourne autour de cette épineuse question : de la vie privée ou de la vie aventureuse, laquelle va l’emporter ? En gros, pantoufles ou godasses d’aventurier ? Chaleur douillette du lit conjugal ou rude selle en guise d’oreiller ? Hermann distille une évolution implacable qui ne laisse aucun doute au lecteur sur l’issue du dilemme. On commence par l’image idyllique de la future mariée :

Puis vient celle de la compagne délaissée :

À noter que des trois albums, Boomerang est celui où les traits de Léna sont les plus asiatiques.

Puis celle de la maîtresse, de la compagne d’ébats qui rappelle la Léna d’un Hiver de Clown :

Un peu plus tard, on tombe sur cette scène de mauvais augure :

Le confetti, ce cotillon évidemment associé au mariage, reste au travers de la gorge de Léna. Tu veux du bonheur ? Mange !

Enfin, on termine avec un ultime règlement de compte entre les trois personnages :

Que Kurdy soit déguisé en bunny girl (l’album se passe durant un carnaval) est assez cocasse et symbolique. Entre ces deux « femmes », Jeremiah a à faire un choix, l’épouse ou le compagnon d’aventures. Ce choix sera tragique pour Léna :

L’album se termine sur deux cases impitoyables :

Une chasse d’eau comme pour signifier que les projets matrimoniaux seront dorénavant définitivement engloutis dans cette série. Et une silhouette féminine s’enfonçant dans la fumée, à la recherche de quelque chose.

Léna, pour Hermann, c’est la femme universelle : celle qui cherche coûte que coûte à fonder un foyer. Et lorsqu’elle apparaître bien des albums plus tard pour une ultime apparition, ce sera en tant que maman. Les retrouvailles avec Jeremiah se feront sans rancœur. Léna s’en fiche : elle a obtenu ce qu’elle cherchait avant d’avoir dépassé la date de péremption. Même si les choses ont bien changé au Japon, cette obsession est finalement cohérente par rapport à sa nationalité. Évidemment, pas sûr du tout que cela ait été voulu par Hermann…

Et maintenant, ecce bijin :

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18 Commentaires

  1. ah, l’imagerie crusoé-enne mixée à des relents d »érotisme exotique 70s 😀
    elle fait très typée Asie du sud-est quand même Rena-chan (à moins qu’il y ait des jungles au Japon?!).

    Rien à voir, je suis pas un gros fan de BD mais j’ai tjs kiffé ce bon Benoit Brisefer ^^ Me semble qu’il avait un copine asiatique d’ailleurs (à moins que ça soit dans Boule & Bill)

  2. Sur les ex-libris « crusoéen », le père Hermann s’est carrément lâché car la petite Léna n’apparaît à aucun moment à oilpé dans l’album que ces dessins illustrent. Sinon, j’ai en effet l’impression qu’Hermann ne s’est pas documenté plus que cela sur les différentes physionomies asiatiques.

    Marrant que tu parles de Benoit, j’en ai parlé aujourd’hui à Olrik jr. « Madame Adolphine », avec M. Vladlavodka est un album assez énorme. Par contre, une copine asiatique, je ne crois pas, tu dois confondre avec Cédric (bien moins intéressant).

    Rien à voir mais je viens de voir le commentaire de Clarence sur l’article d’Emi, je n’avais absolument pas pigé que tu allais nous rejoindre ! Je ne sais pas si je te dois te féliciter, mon pauvre ! si tu savais comment on est traité dans cette chiourme! En tout cas, au plaisir de lire ton 1er article et de partager tes connaissances (que j’imagine bien nombreuses).

  3. Je viens de voir qu’ils ont sorti des « nouveaux » benoit brisefer d’ailleurs (enfin quand je dis nouveaux .. je parle de ceux depuis ’93 .. ça fait un bail que j’ai relu tout ça! http://en.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_Brisefer) .. mais c’est sans doute moins bien sans Peyo. Je sais pas si la série est réputée dans le milieu BD-phile, mais j’avais vraiment bien accroché. Et pour la buvette, j’ai qlq idées sympatoches en tête, mais pas trop axé cinoche (faut bien changer d’air!), faut que j’apprene à me servir de wordpress d’ailleurs, suis tellement habituer à tout coder à la main en mode « 100% démerde ».

  4. Que voilà un excellent article, professeur Olrik…

    Dommage que vous ne parliez point de l’influence de Claude François…

    A l’occasion, je tâcherai de bouquiner l’oeuvre d’Hermann… Ma culture BD est à faire… Plus jeune, je me nourrissais essentiellement de comics (bon, j’avoue, un poil de Spirou aussi)…

  5. P.S :

    Martin,

    si je puis me permettre un conseil, vois de te trouver un avatar… Sans quoi, Clarence te fera la peau… Les krachs boursiers et les 7 plaies d’Egypte à côté, ça sera de la rigolade… Crois moi, tu ne veux vraiment pas savoir ce qu’il fera…

  6. Les comics, j’ai essayé… mais ça n’a pas duré, Akira est venu à point nommé dans les kiosques pour me plonger avec délices dans l’univers des mangas.

    Evoque tant que tu veux ton cher cloclo. Mais je te préviens camarade : la moindre vidéo youtube sera impitoyablement censurée. Hors de question que ce sac d’os montre son horrible trombine sur mon beau blog !

    En fait de sac d’os qui chante, le seul toléré est celui-ci :

    A part ça, Jeremiah est une putain de série. D’ailleurs, toi qui aime les séries américaines, apprends que c’est une des rares BD à avoir été adaptées là-bas. J’ignore ce que ça vaut, pas sûr que la série TV retranscrive bien la violence de l’original.

  7. @ Martin : oui, je comprends mieux maintenant le « folkeux édenté à guitare sèche ».

    Pour les nouveaux Benoit Brisefer, bien si l’on ne connait pas les vieux albums, sinon, dispensables.

    Amusante cette notice wikipedia. « Benedict Steelbreaker »… priceless !

  8. Oui, dans mon souvenir, il y a eu deux saisons de Jeremiah, il était joué par Dylan, enfin Luke Perry, et Kurdy par un gros noir à dreadlocks… L’action se passait sur une planète post-world war III, je crois…

    De ce qu’il me semble, il n’y avait guère de quoi attraper le pled du chat pour se cacher les yeux avec… Point de violence carabinée…

    Les comics, j’ai tenté de m’y remettre il y a quelques années et encore récemment… Ça ne dure que quelque mois, la magie de ma jeunesse est partie… Rien n’égalera les scénarios de Scott Lobdell…

  9. Excellent article.
    Merci aussi pour cette plongée dans des univers lointains, mais pas oubliés.
    Jm

  10. @ A.rnaud : Hermann est connu pour avoir une position très claire sur la peine de mort. Jeremiah a donc parfois des allures de Dirty Harry (je pense à la scène finale du film). Pas dit que l’on ait cet aspect dans la série tv.
    La « magie de la jeunesse » est souvent capricieuse. Parfois intacte, parfois envolée. Dans l’ensemble, j’arrive à retrouver du plaisir lorsque je lis de vieilles BD. Après, pas sûr que je prendrais mon pied à relire le Scrameustache ou les Petits Hommes.

    @ Jean-Michel Rihet : merci (et bienvenue). Impossible d’oublier ces univers lointains. Le vrombissement des Tigres Volants de Buck Danny, tout comme celui de la Turbotraction de Fantasio, ont eu bien trop d’importance dans l’imagination des gamins que nous avons été pour être oubliés aisément. Et c’est quelqu’un qui s’appelle Olrik qui vous le dit !

    Olrik, « Guinea Pig » pour les intimes.

  11. Excellent article, comme à votre habitude mon cher Olrik.
    J’avoue avec grande honte que je suis totalement passé à côté de Jeremiah dans ma jeunesse, mais tu m’as sacrément donné envie de rattraper cette faute (surtout quand je me rends compte depuis un moment que plus rien ne trouve à grâce à mes yeux dans la BD d’aujourd’hui).

  12. Perso’, la BD ça ne me parle pas quoique un peu Tintin et Lucky Luke comme tout le monde, enfin je crois mais aujourd’hui en relire me donne mal aux yeux. Mais sinon intéressant, j’apprends des choses avec ce billet.

    Pour en revenir à la série avec Luke Perry et le fils du Cosby Show (le renoi c’était lui), j’ai du en voir un épisode entier ainsi que deux ou trois bouts sur une chaîne de la TNT, il me semble (pas sûr). Pourri. Pourtant sur le coup, le côté post-apocalyptique m’attirait vachement. Un pet mouillé, je trouve. Pas aimé du tout. Bon, j’ai pas du non plus lui donner sa chance à cette série.

  13. Tiens, j’avais bien des Jeremiah dans ma bdthèque étant gamin, mais je crois n’avoir jamais poussé la lecture plus que ça. Tout un monde que je ne connais pas, comme Blueberry. Ton article donne envie de s’y plonger. Au début, je confondais avec Jonathan de Cosey, qui est pas mal aussi.

    Bon, tu commences à me connaître, après Jumping jack flash, faut que je mette une rondelle dans la boîte à musique là. J’aurais bien invité un autre sac d’os en la personne d’Iggy Pop, mais c’eut été passer à côté d’un des meilleurs solo de tout les temps :

    [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=8WvFO-V8Ub0&fs=1&hl=en_US&rel=0]

  14. @ David :
    « J’avoue avec grande honte que je suis totalement passé à côté de Jeremiah dans ma jeunesse »

    C’est mal ça, mais il n’est jamais trop tard pour commencer.

    Pour ceux que ça intéresse (ou pour achever de convaincre les sceptiques), voici deux heures d’entretien avec Hermann lors de l’émission « Mauvais Genres » sur France Cul. Passionnant du début à la fin et une sacrée personnalité que celle du maître !
    http://www.touslespodcasts.com/annuaire/radio-tv/radio-nationales/853-episode548051.html
    http://www.touslespodcasts.com/annuaire/radio-tv/radio-nationales/853-episode553972.html

    @ ID : Tintin est immortel. Il m’arrive d’en relire et je suis toujours bluffé par la perfection, la richesse de cette BD. Toujours l’impression de remarquer un petit détail qui m’avait échappé.

    Pour la série TV, Hermann, dans l’entretien évoqué plus haut, refuse tout bonnement de répondre au journaliste qui lui demande son avis. Sujet qui fâche apparemment. Clairement, j’ai pas envie de la voir.
    Petit anecdote : dans une interview, George Miller aurait confié que Mad Max venait en partie de sa lecture de quelques albums de Jeremiah. Ça me semble très crédible. Mais l’univers de Jeremiah est tout de même bien plus riche que celui de Mad Max.

    @ Bouffe-tout : je veux bien accepter Iggy dans la catégories des sacs d’os chantants dignes d’apparaître en ces colonnes.
    J’aime bien Cosey, mais il est à mon avis nettement une catégorie en dessous d’Hermann.

    Pour Blueberry, tu passes quand même à coté d’un sacré truc. Deux pistes de lecture si l’aventure te tente un jour :
    – le diptyque « la Mine de l’Allemand perdu » & « le Spectre aux balles d’or »
    – le cycle monstrueux du « trésor des Confédérés » qui va de « Chihuaha Pearl » au « Bout de la Piste » : 10 tomes !

  15. Me fait penser que le dernier Mauvais genres parlait Manga, et donnait des bonnes pistes pour un non initié comme moi, effrayé par les tonnes de volumes pour pré-pubères.

  16. Oui, j’ai écouté cela avec attention et c’était vraiment pas mal, comme toutes les fois où ils parlent manga d’ailleurs, j’ai rarement été déçu. Le bouquin de Bouissou sur les mangas (chez Picquier) est excellent si tu cherches un regard à la fois universitaire et plaisant à la lecture. Bouquin très riche dans les références de mangas qu’il propose.

    Pour les lecteurs, hop :
    http://www.franceculture.com/emission-mauvais-genres-le-manga-et-la-mort-2011-02-12.html

  17. « les premiers Buck Danny, très imparfaits dans les scénarios et le dessin, sont absolument sans pitié dans leur représentation des Japonais »…
    Heu… Pendant la guerre les Japonais étaient tout de même un peu les alliés des Allemands. La Gestapo des Japonais (la Kempeïtaï) valait bien celle des nazis du point de vue de la cruauté.

    • Il n’empêche, on peut se dire que l’image de l’homme japonais, systématiquement négative et biaisée, fait un peu tache dans le cadre d’un illustré pour enfant. Que les Japonais aient pu commettre des atrocités est une chose, se contenter de montrer l’homme japonais comme nécessairement fourbe et vicieux est au mieux paresseux sur le plan narratif, au pire dangereux d’un point de vue pédagogique.
      Evoquer la kempeïtaï pour dire qu’il est normal de représenter les Japonais comme a pu le faire alors Charlier me gêne. Cela suppose que l’on est soit dans le tout blanc, soit dans le tout noir et qu’il ne peut y avoir d’entre-deux, de mesure dans la caractérisation des personnages.

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