Les Cinglés du Music Hall Jap’#3 : Rockabilly Kenpoh d’Hibari Misora (1958)

J’aime ! Tu aimes ! Il aime ! Nous aimons ! Vous aimez ! Ils aiment le music hall jap’ ! Les Cinglés du music hall Jap’ ! Une émission d’Olrik pour ceux qui aiment vraiment le music hall Jap’ !

Je sais ce que vous pensez : un troisième article sur Hibari Misora en moins d’une semaine, il nous prend vraiment pour des cakes.

Contre cela je m’insurge vigoureusement et vous dit : détrompez-vous ! Pour répondre à Eyfiss qui sur Drink Cold m’a adressé un vigoureux « Olrik! du lubrique! » (au passage, sympa la réputation, merci les mecs!) mais à qui je n’ai pu répondre suite à un curieux incident technique, d’autres lubricités sont en préparation. Mais voilà, les lecteurs de Drink Cold sont parfois d’abominables galopins qui ne comprennent pas que trop de foutre tue le foutre, trop de nichon tue le nichon, trop de gamahuchage tue le gamahuchage et trop de veuve tue la veuve (je m’arrête, je crois que vous entravez). Tenez, c’est comme les chocolats à la liqueur. Il n’y aurait que cela dans une boîte, on s’en lasserait, pas vrai ? Eh ben là, c’est pareil. Avec toutefois une petite différence, rappelez-vous donc les paroles de Forrest  « marshmallow face » Gump (je cite de visu) :

Les chocolats, c’est pas comme Bulles de Japon : quand  j’en mange trop, ça me fout la gerbe.

Tu l’as dit Bouffi ! Et puis que voulez-vous, en ce moment, écouter des vieux trucs et mater des chambara, c’est mon blaud. Donc j’y vais à fond les manettes, loin du froid ambiant et du caviardage, je m’enivre de ces pépites sonores dans lesquelles Hibari étale sa versalité musicale. Et puis, comme pour ma série sur les bijins, star system japonais oblige, on a tôt fait de tomber sur de jolies affiches ou des films sympas. C’est le cas avec ce Rockabilly Kenpoh. Quand on voit le visuel du disque, on se dit qu’on ne voit pas trop le rapport avec le rockabilly et la tenue d’Hibari. Pourtant :

un certain film, Hanagasa Wakashu (1958) permet d’apporter une réponse. Il s’agit d’une de ces nombreuses comédies musicales dans lesquelles Hibari a pu jouer (je rappelle : 150 films à son actif), comédies qui ne s’embarrassent évidemment pas de réalisme. D’où une fabuleuse scène dans laquelle Hibari chante, danse et fiche une mémorable raclée à une vingtaine de samouraïs, le tout avec un accent délicieusement canaille et qui sent sa yak’ à dix lieues ! Loin des clichés de la chanteuse enka fredonnant des airs sirupeux dans un décor en carton pâte fait de cerisiers en fleurs et de maisons de thé, Hibari nous montre ici de quel bois elle se chauffe et que chanter quand on a vingt ans, ça peut aussi être du roulement d’R tout en claquant du cul. Admirez et écoutez (à partir de la 2ème minute) :

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5 Commentaires

  1. >Tu l’as dit Bouffi !
    tu voulais « Bouffe-Tout » non? 🙂
    Pas trop enka en general, j’ai ressorti « Woman at 24H love in » de Kiyoko Itoh qui est décidément un beau petit classique tout en fragilité, à l’ambiance très caracteristique. Two thumbs up Kiyoko!

  2. « tu voulais dire « Bouffe-Tout » non? »

    Cesse donc, cela fait plusieurs jours qu’il n’a pas montré signe de vie, je commence à m’inquiéter. Crois bien que s’il lui est arrivé quelque chose, ce sera de ta faute, toi et ton infâme ijime sur son pseudo!

    « j’ai ressorti « Woman at 24H love in » de Kiyoko Itoh qui est décidément un beau petit classique tout en fragilité, à l’ambiance très caracteristique. « 

    C’est la deuxième fois que tu me cites ce disque en quelques jours, va bien falloir que j’écoute cela. Je ne connais absolument pas cette chanteuse. La présentation sur mutant sounds est assez tentante, il est vrai…

    Pas trop enka en general

    Tu sais, je crois que j’ai bien fait d’appeler cette série les Cinglés du Music Hall plutôt que les Cinglés de l’enka car j’ai l’impression que l’enka façon « larmes et paillettes » sera loin d’être une constante.

  3. Vraiment un excellent album, il faut bien plusieurs écoutes pour commencer à l’apprecier, il y a vraiment une ambiance bien spéciale qui s’en dégage au fil du temps. La chro de Mutant Sounds est sacrement dithyrambique quand même, pas sur que ça serve l’album au final, album finalement très « simple », la dernière track est vraiment superbe, et prend toute son ampleur comme conclusion de l’album.

  4. Hibari is god !
    (il faut le dire, il faut que les gens le comprennent, surtout ceux qui jugent ses films bien trop « populaires » pour etre acceptables)
    PS : ceci dit, à part un ou deux albums et une demi douzaine de films, je ne connais rien de la dame.

  5. Hibari a pour l’instant tout ma bienveillance, que ce soit en tant que chanteuse qu’en tant qu’actrice. Après, pour la Hibari vieillissante des années 80, on verra…

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