Ain’t no Tomorrows (Yuki Tanada-2008)

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Ain’t no tomorrows (2008) est un de ces nombreux films japonais traitant des amours adolescentes. Secrets, trahisons, confessions, situations triangulaires, tous ces motifs donnent lieu à des variations plus ou moins réussies, plus ou moins cul-cul la praline. Dans le meilleur des cas, on se trouve face à une légèreté pas désagréable. Dans le pire des cas, la légèreté devient tout à coup synonyme de vide. Ain’t no tomorrows appartient plutôt à la première catégorie avec cependant une nuance. Car ici, les premiers émois amoureux n’ont rien d’exquis ou de légers. Il ne s’agit pas de sortir avec Minami, la plus belle fille de la classe, de sortir avec elle main dans la main , de lui offrir des chocolats ou de lui envoyer de tendres messages par keitai interposés avant d’aller se coucher. Non, ici les protagonistes ont une idée fixe : enfin échanger leurs précieux liquides corporels avec l’élu(e) de – non pas leur cœur – mais de leurs pulsions.

Obsession finalement bien naturelle mais qui, à ma connaissance, est assez peu représentée dans les films japonais. Parmi la gallerie d’ados en manquent de pénétration (physique ou d’esprit d’ailleurs), évoquons Hiruma, obsédé par l’idée d’avoir son premier rapport avec Tomono jeune fille fragile à lunettes.

Hiruma, amant en rut.

Mine est quant à lui est attiré par Chizu. Histoire de se stimuler, on les voit à un moment dans une salle de ciné en train de mater un bon vieux pinku des familles. Totalement déconnectée des réalités du «ça », absolument pas informée dans ce domaine par sa famille – particularité qu’elle partage avec Hiruma, c’est d’ailleurs à se demander si l’école japonaise est efficace dans ce domaine), Chizu n’est pas vraiment pas choquée par ce qu’elle voit. En revanche, elle ne va avoir de  cesse de convaincre son « petit ami » d’y aller franco, comme si elle voulait rattraper un retard pour rentrer dans une norme.

Chizu, ingénue motivée qui veut le faire.

Le dernier couple est assez gratiné lui aussi. Ando, jeune homme obèse, est surnommé Oppai (gros seins), pas la peine d’en expliquer la cause. Pour lui, peu d’espérance dans le domaine du sexe. Et pourtant, une des plus jolies filles de sa classe va jeter son dévolu sur lui. Il s’agit d’Akie, jeune fille se tenant à l’écart car très complexée par sa grosse poitrine. Le problème, c’est que   a un secret : elle adore les sumotoris ! Du coup, on comprend assez vite que coller de gros patins à Andotient plus de l’assouvissement de fantasme que de l’amour sincère.

Akie, parce que les filles ont aussi le droit de pelotter des gros seins.

La place de l’apparence dans une relation amoureuse est en effet le thème central de ce film. Il y a un peu de la cristallisation à la Stendhal : témoin l’intérêt que porte Hiruma  à Tomono, irrationnel tant l’instable jeune fille n’apparaît pas vraiment comme l’amante rêvée. Film court (1H18), Ain’t no tomorrows offre donc une photographie réaliste des amours adolescentes, à l’opposé du coulis rassurant de maints et maints dramas, d’un réalisme qui tend vers une certaine crudité mais qui, à l’image des tentatives des protagonistes, n’aboutira pas.

Hiruma, pre coitum animal triste.

Akie est interprétée par Ayame Miyazaki. Photo sans rapport avec le film, c’est juste parce qu’il n’y a pas eu d’article bijin cette semaine.

 

 

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4 Commentaires

  1. Je te reconnais une inestimable qualité Olrik, une qualité dont je suis totalement dénué en ce qui concerne une certaine cinématographie nippone: Le courage.

    Oui, car il en faut pour supporter les têtes à claques adolescentes et leur univers dont semble émaillé ce film. Bravo !

    Bon, sur ce, je retourne regarder American Pie 5 : String Academy !

    Clarence, teen-movie

    PS: Demain, spéciale dédicace !

  2. Le côté têtes à claques adolescentes je le ressens surtout de plein fouet dans les drama. Dans les films d’auteurs (pas ceux, plus mainstream, qui semblent être un prolongement des dramas, je pense par exemple à la récente adaptation de 20th Century Boys), c’est nettement plus supportable. Il est vrai aussi que mes rétines ont vu telles choses (mais cela dit pas aussi déviantes qu’American Pie 5, tu as ici tout mon respect) que je suis un peu vacciné.
    Une spéciale dédicace ? Ouch ! Remarque, avec toi je ne pense par qu’il y aura de photo de « bar-touze » donc je suis assez serein.

  3. Je compte sur ton talent pour rattraper ma culture ciné/adolescent en ce cas !

    Autrement, pour la dédicace, bah, faudra attendre, Feric est déchainé ces derniers jours. Il préempte la buvette et officie comme un chef derrière le bar ! Et tant pis s’il faille s’accommoder de hooligans avec la clientèle d’habitués ce soir.

    Ton prono pour le match ?

    Clarence, tenancier des 3 obus

    • Mon pronostique ?
      – 4 interpellations à deux pour le PSG
      – Deux cartons jaunes à 1 pour l’OM
      – 0 carton rouge
      – beaucoup de viande saoule ce soir à la buvette (père de famille accompagné s’abstenir)
      – J’oubliais : un 0-0 totalement anti-spectaculaire.
      Olrik, qui va plutôt se regarder un p’tit film avec Meiko Kaji ce soir.

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